Quotidien.

Bonus !

Paris, novembre 2015.

Ava se leva ce matin-là de bonne humeur, elle avait le sentiment qu'une belle journée s'amorçait. Elle regarda fièrement son appartement rangé et nettoyé à fond, elle sourit fière d'elle. Elle s'engouffra dans la salle de bain et laissa sa combishort en dentelle noire glisser le long de son corps métissé. Elle entra doucement sous la douche et profita de ce moment, elle ferma les yeux en sentant l'eau ruisseler sur sa peau et pensa à Ken.

Elle l'avait revu à de nombreuses reprises, ils avaient passé une nuit dans le canapé du jeune rappeur à refaire le monde, elle avait cru qu'il allait l'embrasser, s'emparer de sa bouche qui ne demandait que ça, mais le jeune homme s'était contenté d'un simple baiser sur son front. Ils s'étaient endormis comme ça, pelotonné l'un contre l'autre, le vibreur de son téléphone l'avait réveillée à quatre heures du matin, la voix de Guillaume son rédacteur lui avait demandé de rejoindre l'aéroport rapidement pour un reportage sur la Crimée.

Elle se dégagea à contre cœur de l'étreinte du jeune homme encore endormi et attrapa un papier sur la table et un stylo dans son sac, après avoir déposé son petit mot en évidence, elle regarda une dernière foi le jeune homme paisiblement endormi, elle replaça une mèche qui tombait sur son visage et quitta l'appartement à tâtons.

Ava souriait en repensant à cet instant qui s'était déroulé quelques jours plus tôt. Elle sortit de la douche et regarda son corps encore fumant, après s'être séchée elle enfila un haut ample noir dont les manches tombaient délicatement sur ses avants-bras, elle enfila un jean noir et des boots assorties. Elle monta dans sa voiture et retrouva son bureau

Ava : - Salut les nazes !

Elle travailla d'arrache-pied toute la journée en faisant des pauses de temps en temps pour discuter ou fumer une cigarette avec Martin.

La fin de la journée arriva trop lentement au goût de la jeune femme, une fois son reportage présenta elle retrouva les loges où Eric regardait l'écran de son téléphone, elle s'allongea sur le canapé et posa sa tête sur les cuisses du jeune humoriste.

Eric : - Ça va ma totakh ?

La jeune femme s'étira en guise de réponse avant d'être retrouvée par Martin, ils passèrent tous le restant de l'émission ensembles dans les loges et chacun commença petit à petit à regagner leurs logements respectifs. Ava quitta la dernière les locaux après s'être démaquillée et avoir posé avec quelques fans de l'émission. Elle se dirigea vers le parking où sa smart l'attendait patiemment. Perdue dans ses pensées, la jeune femme bouscula une personne d'environ 1 mètre 70, ce dernier était adossé à sa portière.

Ava : - Vous ne pouvez pas faire attention !

La reporter releva la tête avant de faire un pas en arrière.

Ken : - Surprise !

Ava : - Qu'est ce que tu fou là ?

Ken : - Quel hospitalité... Tu avais oublié ton stylo la dernière fois, et hier j'ai regardé l'émission et je t'ai vue, j'en ai déduit que tu étais à Paris.

Ava : - Bien joué Sherlock.

Le rappeur lui fit un clin d'œil quand la jeune femme esquissa un sourire. Il lui tendit le stylo noir floqué du nom d'un cabinet dentaire.

Ava : - C'est une blague. Tu es venu m'attendre sur un parking pour un stylo basique que j'ai pris chez mon dentiste.

Ken : - Je me suis dis que tu y tenais. Par contre, je suis parti sans monnaie et mon prochain métro est dans très longtemps donc je me disais...

Il dessinait à présent des ronds avec son index sur le rétroviseur de la smart.

Ava : - Tu veux que je te ramène, c'est ça...

Ken : - Ce serait vraiment sympa. Tu sais, je me suis mis ici en me disant que tu tenais très certainement à ce stylo, mais je n'ai pas...

Ava : - Arrête de chercher des excuses. Si tu voulais me voir, tu pouvais le dire aussi. Allez, monte.

Il s'exécuta et le chemin se fit dans la bonne humeur, arrivé au pied de l'immeuble du jeune homme, Ava sortie de l'habitacle pour lui faire la bise, elle le regarda entrer dans son immeuble, monter les marches et allumer la lumière de son salon. Adossée contre la portière, la jeune femme regarda le rappeur ouvrir la fenêtre.

Ken : - Un problème ?

Ava : - J'ai oublié mes clés de voiture chez moi.

Ken : - Oh. C'est fâcheux. Tu veux peut-être que j'appelle un taxi qu'il vienne te chercher ?

Ava : - Ce serait trop aimable de ta part...

Ken : - D'accord, je te laisse l'attendre dehors, ce serait dommage de payer pour le temps que tu mettrais à redescendre.

La jeune femme sourit face aux propos remplis d'ironie qu'ils s'échangeaient.

Ava : - Oui. C'est certain, mais le quartier me fait un peu peur.

Ken : - Je comprends, je vais rester à ma fenêtre le temps qu'il arrive, ça dissuadera ceux qui voudraient t'ennuyer.

Ava : - J'ai un peu soif aussi.

Ken : - J'ai un robinet dans la cuisine si tu veux.

Le jeune homme ouvrit la porte de l'immeuble alors qu'Ava rentrait en souriant, elle monta lentement les quatre étages, comptant les marches, arrivée sur le pallier, elle retrouva le rappeur qui l'attendait dans l'encadrement de la porte d'entrée en souriant.

Ken : - J'ai perdu le numéro du taxi.

Ava : - C'est ennuyant. Bonne nouvelle, j'ai retrouvé mes clés.

Ken : - J'en suis fort aise. Je n'aurais pas voulu qu'il arrive quelque chose à une si jolie jeune femme.
Ava : - Oui, mais le problème, c'est que j'ai toujours soif.

Ken : - Ce serait manquer à tous mes devoirs de gentleman si je ne te proposais pas un verre d'eau.

Le rappeur la fit entrer et lui rapporta un verre d'eau qu'elle bu en souriant et en se forçant, car elle n'avait pas soif pour le moins du monde. La jeune femme lui rendit son verre vide et profita de son absence pour regarder les livres entassés dans la bibliothèque, elle sentit la présence du beau brun derrière elle.

Ava : - Fais moi penser de te prêter le livre que je préfère.

Ken : - C'est quoi ?

Ava : - Things Fall Apart d'Achebe.

Le rappeur s'approcha en souriant, et fixa la journaliste, sa journaliste dans les yeux, il la dévorait intérieurement, prenait des photos de son visage avec ses yeux, essayait d'apprendre chaque millimètre de la jeune comme s'il avait voulu la redessiner à l'identique. Un identique qu'il aurait pu garder à ses côtés à chaque instant.

Ava : - Tu veux une invitation pour m'embrasser ou quoi ?

Le rappeur souriant ne se fit pas prier et attrapa le menton de l'Argentine qu'il coinça entre son pouce et son index, naturellement sa bouche trouva celle de la jeune femme.