Chapitre 2.

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3 janvier, 8 heures 10, France, Paris, 4e arrondissement.

De bons matins, dans la nuit encore noir 3 amis entrent dans une voiture. Le claquement des portes indique leur départ. Ava se met au volant de sa voiture, elle met son clignotant à droite pour indiquer sa sortie de sa place de stationnement.

3 heures plus tard, ils sont sur l'autoroute, les jeunes gens chantent, discutent et les passagers regardent le paysage alors que la conductrice reste concentrée sur la route.

Hugo : - Moi, je me demande pourquoi on a prit la voiture d'Ava quand même. Elle roule en mini ! Je n'ai pas de place à l'arrière.

Martin : - Ne te plains pas, 2 mois plus tôt on seraient parti à la neige dans sa smart !

Ava : - Ça aurait pu être marrant ! Je me demande qui serait allé dans le coffre.

Hugo : - Martin ! Sans hésitations aucune !

Martin : - Pourquoi toujours moi !

Hugo : - Parce que. Tu es le plus petit.

Martin : - Ava, avec ta taille, tu pourrais intégrer les piou piou je suis sûre.

Hugo : - D'ailleurs, tu vas passer tes étoiles ?

Ava : - Les gars, j'ai vécu à Turin, j'étais juste à côté de la neige !

Ils rient.

Hugo se tort les mains à l'arrière, Ava sait que ça ne signifie rien de bon, qu'il a envie de poser une question, mais qu'il ne sait pas par où commencer. Il soupire, se dandine sur la banquette, passe une main dans ses cheveux...

Hugo : - Ava ?

Ava : - Hm ?

Hugo : - Tu ne m'as jamais dis, pourquoi tu t'es séparé de Ken ?

On senti Martin se raidir sur le siège, il savait que le sujet était sensible pour la jeune journaliste, il avait toujours évité de lui en parler laissant la belle Argentine prendre les devants à chaque foi.

Ava : - Différents irréconciliables.

Hugo : - Oui, mais...

Martin remarqua les épaules de son amie s'affaisser. La plaie n'était pas refermée, il coupa son ami en parlant de la première chose qui lui passait par la tête,

Martin : - Les gars, j'aimerais me faire une raclette quand on sera là-bas.

La jeune femme regarda son ami, elle le remercie du regard, elle savait que Martin détestait le fromage fondu.

Pendant le temps-là à Paris,

Valentine émergeait de son sommeil, la bouche pâteuse. Elle se leva, vêtue d'un tee-shirt à l'Iphigénie de gun n'roses et avait l'esprit flou. Hier, elle était sortie avec des amis et avait bu de la tequila plus que de raison. Ce matin, sa tête ressemblait à un chantier de construction. À la recherche de souvenirs, elle fouilla les poches de son manteau et fit un inventaire : un ticket de caisse de 219 euros d'un bar du 10e arrondissement de Paris, le numéro de téléphone d'un certain Marc, elle froissa le papier sans ménagement, elle trouva son téléphone en charge sur la table du salon, elle tchecka les sms envoyés, ceux qu'elle avait reçu, ses messages privés sur facebook, ses statuts, ses photos instagram. Rien ne lui revenait. Un grognement en provenance de sa chambre la fit sursauter. Elle mit les deux mains sur sa bouche pour étouffer le cri qui en sortait. À tâtons et armée d'une balayette trouvé sur le carrelage de son salon, elle se dirigea vers sa chambre à coucher prête à en découdre avec l'intrus présent dans son adorable appartement. En arrivant sur le seuil de sa chambre elle se précipita au sol dans l'espoir de ne pas se faire repérer. Elle entendit un rire suivi d'une question :

... : - Qu'est ce que tu fou Valoche ?

Elle reconnaissait cette voix, elle l'entendait régulièrement au bureau, Yann ? Non, trop grave. Pana ? Ah ah ah ! Non. Hugo ? Non ben non, il était avec Martin et Ava en partance pour le ski. Oh merde merde merde ! Elle avait mis un visage sur cette voix. C'était Azzedine. Elle pensa un court instant s'assommer avec sa balayette, mais tout ce qu'elle réussit à faire, fut de se mettre un coup dans le front. Oh merde. D'un coup, elle se releva :

Valentine : - Oh ! Azzedine, quelle surprise !

Elle tenait toujours sa balayette à la main.

Azzedine : - Qu'est ce que tu fais avec ça ?

Il désignait l'objet de la main.

Valentine : - Oh, euh, ben. C'était un peu sale donc bon voilà. Quoi.

Le jeune homme se releva, il était nu, du moins torse nu. Elle balayait la pièce du regard, non, elle confirmait, il était nu. Ou alors, il avait changé de caleçon avant de dormir.

Valentine : - Est ce qu'on a ?

Azzedine : - Euh, oui. Plusieurs fois même.

Valentine : - Ah oui ? Plusieurs fois ?

Elle s'assit au bord de son lit, elle ne savait pas si elle voulait rire ou pleurer. Elle avait déjà couché avec Azzedine après la fête de Noël de Bangumi. Azzedine s'installa derrière la jeune femme et la tira en arrière. Elle murmura :

Valentine : - Oh et puis merde.

Et sombra sous les couvertures accompagnée du jeune homme.

Même heure, même ville, 15e arrondissement.

Pana n'avait plus d'inspiration. Non, il voulait faire des chroniques bien sûr il adorait ça, et faire rire les gens lui tenais vraiment à cœur. Mais rien ne sortait. Il avait l'angoisse de la page blanche. Il se rassembla et se concerta avec lui-même :

Panayotis : - Bon. Mon Pana. Tu es incroyablement beau, intelligent, cultivé, doué, avec des qualités humoristiques à couper le souffle. Oui, tu as du talent. Alors réfléchie, qu'est ce qu'il faut que tu fasses ? Qu'est-ce que tu voudrais aborder ?

Une petite voix criait : Lila ! Je veux aborder Lila.

Un autre lui répondait : - Laisse tomber Lila, on sort pas avec des filles qui portent des noms de fleurs nous. En plus le lila ça sent fort. Il se saisit de son téléphone et réfléchit à qui envoyer un sms : Ava ? Non. Sa vie amoureuse était un désastre absolue. Martin ? La question ne se pose même pas, il est peut-être même pire qu'Ava. Hugo ? Non, il le taquinerait avec ça. Non, il lui fallait contacter quelqu'un de stable, il venait d'exclure Azzedine quand il avait pensé stabilité. Valentine ? Oula. Ce serait trop long, elle voudrait tous les détails. Non, il lui fallait quelqu'un de discret, calme, en couple depuis un moment, si possible avec une femme. Paul ! Il allait appeler Paul Larrouturou. Ce mec était une tombe, c'est à lui qu'il avait parlé de ses petits problèmes de chapiteaux une fois, personne de la rédaction ne l'a jamais su.

Il composa son numéro sur son téléphone, et au bout de 2 sonneries, l'homme décrocha le combiné.

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