Quotidien.

Chapitre 68.

Hugo touillait son whisky et regardait le liquide doré tourner dans son verre, il releva la tête et aperçu Louise assise en face de lui qui lui souriait de toutes ses dents, le journaliste attrapa une poignée de cacahuètes qu'il goba sans rendre son sourire à la jeune femme.

Martin : - En tout cas, ça me fait plaisir d'avoir pris le temps de passer. L'amour, la famille et l'amitié, c'est ce qu'il y a de plus important non ?

Marion acquiesça alors qu'Hugo se levait pour remplir un bocal d'olives.

Louise : - Je suis persuadée d'avoir aperçu Ken entrer chez Ava avant qu'on vienne vous voir.

Hugo grinça des dents alors que Marion s'enfonçait dans le canapé.

Martin : - Ça va Marion ?

Marion : - Oui. J'ai un peu mal au ventre, c'est tout.

Hugo : - Il a du venir lui rendre le bouquin qu'elle lui a prêté pendant les vacances.

Ce qu'ignoraient Ava et Ken, c'est que Marion et Hugo les avaient aperçu s'embrasser un soir discrètement dans la cuisine du bateau pendant les vacances.

Louise : - De toute façon, si vous voulez mon avis, ils ne sont pas fait pour être ensembles, elle a l'air trop indépendante et ne semble pas prête à faire des concessions. Elle manque de maturité.

Hugo : - Le problème, c'est que personne ne t'a demandé ton avis.

Martin fusilla le jeune homme du regard qui venait de se réinstaller dans le canapé, ce regard n'échappa à personne sauf à Hugo qui avait reprit la contemplation de son verre.

Hugo : - Louise, tu ne connais pas la vraie vie, si tu veux mon avis, tu auras de grands problèmes plus tard. Tu ne pourras pas éternellement faire la belle devant un objectif de photo. Un jour, ton corps et ta jeunesse t'abandonneront et tu n'auras plus rien, là elle est la principale différence entre toi et nous, on a galéré, on a passé des soirées voir des nuits à réviser, travailler pour financer nos études et passer des journées entières à écrire des piges. Aujourd'hui, tu m'excuseras, mais ta seule compétence est de sourire au photographe. Prépare-toi ma jolie, le temps est compté. Quant à la maturité d'Ava, je pense que tu es ici la personne qui la connaît le moins et qui est la moins apte à la juger, si tu étais peut-être moins superficielle, tu aurais pu t'intéresser au monde qui t'entoure et chercher à apprendre à connaître et à comprendre ceux qui t'entourent, vraisemblablement ce n'est pas le cas.

Marion se pinçait les ailes du nez alors que Martin fixait le cadre accroché au-dessus du canapé, le reporter était peut être fou amoureux de la jeune femme, il n'en restait pas moins lucide sur sa future situation professionnelle, le regard bleu de la mannequin était rempli de larmes et elle demeurait incapable de répondre quoi que ce soit au monologue qui venait de s'achever.

Une partie d'elle savait que chaque parole qui venaient d'être prononcées étaient la pure et simple vérité, la mannequin avança sa main vers le bocal de cacahuètes avant de la retirer se rappelant du nombre de calories contenues dans une simple poignée et bu d'une traite son verre d'eau en compensation.

Ava buvait une bière dans le canapé en caressant les cheveux de Valentine qui avait posé sa tête sur les genoux de son amie, Ken mettait la table sur l'îlot central.

Ken : - Tu manges là ?

Valentine : - Je n'ai pas faim.

Ava : - Oui, elle mange là.

Le portable de la grande brune vibra, elle regarda qui cherchait à la joindre avant de soupirer. Ava attrapa le portable de son amie se racla la gorge et décrocha.

Ava : - Salut Azz.

La jeune femme feignait d'avoir des sanglots dans la voix.

Ava : - Oui elle est avec moi (...) Non tout vas bien, c'est juste que je n'ai pas trop le moral donc je l'ai appelé pour qu'elle vienne, tu vois. Ça te dérange ? (...) Elle est aux toilettes, on a un peu bu donc elle fait pipi pour évacuer la bière. (...) Non, t'inquiète ça ira mieux demain. C'est juste que j'ai revu Ken pendant les vacances, et il n'est plus seul, tu vois.

Le concerné leva un sourcil.

Ava : - Donc, voilà ça m'a miné, et puis Yann devait manger avec des potes ce soir et Hugo passait la soirée avec Marion, donc je n'ai pas voulu les embêter avec ça, tu comprends. (...) Oui, je lui dirais quand elle ressortira des toilettes. Je vais lui demander de rester dormir ici ce soir (...) Merci, passe une bonne soirée Azz !

La jeune femme raccrocha et jeta le smartphone sur le canapé et resserra son amie contre elle.

Ken : - Mais je n'ai pas d'autre meuf moi !

Ava : - Mais ce n'est pas possible d'être aussi débile.

Ken : - Bon, ben à table hein.

Ils s'installèrent tous les trois à table alors que le rappeur apportait un plat de pâtes aux légumes.

Ava : - Bon, on fait quoi ?

Valentine : - On avorte.

Ava : - Tu es sûre ? On avorte ?

Valentine : - On avorte.

Devant la conviction de son amie Ava savait que cette decision avait été prise à la seconde où Valentine avait apprit sa grossesse et que chaque conséquences étaient mesurées.

Ava : - Très bien, on avorte. Et Azz ?

Valentine : - On lui dit rien.

Ava demeura silencieuse tournant ses spaghettis autour de sa fourchette.

Ken : - Pourquoi tu ne veux pas lui en parler ?

Valentine : - Parce qu'on avorte.

Ken : - Oui, mais il est en droit de savoir non.

Ava fronça les sourcils en regardant son compagnon, le repas se fini dans un silence religieux, Ava fuma une dernière cigarette à sa fenêtre après que Ken l'ait embrassé et soit allé se coucher le premier.

Valentine : - Je peux dormir avec toi ?

D'un signe de tête, Ava lui fit signe de la suivre et elle ouvra la porte de sa chambre où Nekfeu était en pleine lecture, la jeune femme se coucha contre son compagnon pendant que Valentine s'installait à sa droite.

Ken : - Je ronfle je te préviens.

Ava enlaça Valentine qui lui tournait le dos, la grande brune attrapa les bras de la jeune femme qui se croisaient sur sa poitrine.

Valentine : - Je vais passer la nuit avec deux des plus grandes bombes sexuelles de Paris et la troisième m'attend dans notre appartement.