Quotidien.

Chapitre 52.

Martin rentra chez lui, après avoir aidé Yann à finir d'emballer ses derniers vêtements, il retourna dans son appartement, il attrapa une bière dans son frigo et commanda une pizza et se jeta dans son canapé, il regardait ses murs blancs dénués de tout charme, après avoir déverrouillé son iPhone, il regarda les photos de sa galerie, Hugo au ski, des selfies de ses vacances d'été et des photos de Louise et lui, souriant, riant, amoureux, à New-York, à Los Angeles, à Paris.

FLASH-BACK

Août 2016

Il était arrivé aux États-Unis depuis une semaine, l'arrivée de l'équipe du petit journal sur TMC l'inquiétait, il avait effectué la plus grosse partie de sa maigre carrière journalistique avec le groupe canal, en conduisant, il se rappelait l'annonce de Yann et Laurent,

Yann : - Nous allons quitter canal, on nous propose un créneau d'une heure trente sur TMC. Vous pouvez nous suivre ou rester ici. Le choix vous appartient.

Cette annonce fit l'effet d'une bombe au sein de l'équipe, il se tourna vers Ava qui prit la parole en première.

Ava : - Bien sûr que je pars d'ici !

Martin : - La question ne se pose même pas.

Hugo : - Je vous suis également.

Certains présentèrent leurs démissions, une infime partie de l'équipe. La voix de Clément le sortit de sa rêverie.

Clément : - On va boire un coup ce soir ?

Martin acquiesça et gara leur voiture de location devant leur nouvel appartement. Après avoir récupéré leurs affaires et prit une douche, Martin enfila son tee-shirt et un bombers et retrouva Clément déjà prêt, le JRI était au téléphone avec sa compagne, Martin s'installa à ses côtés dans le canapé et zappa sur les différentes chaînes de télévision. Son téléphone vibra, il regarda l'appel entrant et décrocha en s'isolant dans sa chambre.

Martin : - Salut Va !

Ava : - Salut, tu peux m'appeler voisine maintenant !

Martin : - Hein ?

Ava : - J'ai loué l'appart en face du tien, je laisse ton canap la semaine prochaine !

Martin : - Oh cool ! 

Des voix parlaient en italien en fond, Ava répondit dans la même langue d'un ton assez sec.

Ava : - Je te laisse, la meuf de mon frère veut que je l'aide à faire à manger. Ciao mec !

Avant qu'il n'ai pu répondre la jeune femme avait déjà raccroché, au même instant, la voix Clément l'appelait dans l'entrée, ils sortirent et s'installèrent au pub situé à quelques mètres de leur appartement.

Clément : - C'était Vava ?

Martin : - Ouais.

Clément : - Elle va bien ?

Martin : - Bien est un grand mot. Je dirais qu'elle va.

Clément fit la moue, le serveur déposa les deux pintes de bière qu'ils avaient commandé, les deux hommes échangeaient des banalités de la campagne électorale à la météo locale, tout y passait, alors que la porte du pub s'ouvrait, Martin releva machinalement la tête et la terre s'arrêta de tourner pour lui. Il ne pouvait décrocher son regard de cette créature châtain, elle portait une robe rayée, sa franche volait au rythme de ses pas, il n'arrivait pas à décrocher son regard des prunelles bleus qui s'avançaient. La voix de Clément lui parvint de loin, très loin.

Clément : - Tu m'écoute mec ? Ouh ouh ?

Martin cligna des yeux et secoua la tête.

Martin : - Ouais, ouais, bien sûr !

Martin se leva prétextant une envie présente, et se dirigea vers la banquette où s'était installée la jeune femme.

Martin : - Salut, excusez-moi de vous interrompre, mais je me devais de vous le dire, vous ressemblez à Jane Birkin dans sa jeunesse.

La jeune femme sourit et le remercia, Martin en profita pour retourner au comptoir où l'attendait Clément qui regardait son téléphone. Ils passèrent le restant de la soirée à refaire le monde et à boire de la bière, Martin aperçu la jeune femme et son groupe d'amie se lever, les trois autres femmes quittaient le pub alors que, celle qu'il avait dévisagée toute la soirée s'avançait, elle s'appuya contre le comptoir et lui sourit, Martin en fit de même.

Louise : - Merci beaucoup, pour votre compliment. Je vous souhaite une bonne soirée.

Discrètement, elle glissa une serviette en papier dans la poche du jeune homme et quitta à son tour l'endroit bondé. Clément et Martin prirent la même direction une heure plus tard, arrivés à leur appartement, il regarda la serviette en papier et constata avec joie qu'elle lui avait laissé son numéro de téléphone. Il lui envoya un message directement et attendit sa réponse avec impatience.

Plusieurs jours passèrent, les journées du reporter étaient rythmées par les messages de la jeune femme, il y répondait avec une joie non feinte. Ils se retrouvèrent plusieurs fois, quelques fois avec Clément, mais, le plus souvent seuls. Martin savourait ces moments qu'il jugeait unique. Trois semaines qu'ils se voyaient presque chaque jour, se parlaient ou s'appelaient une ou plusieurs fois dans la même journée. Martin avait le cœur gros ce soir-là, il devait annoncer son départ le lendemain à Louise pour l'Utah afin de tourner un reportage sur les mormons. Il retrouva Louise à deux pas de leur immeuble, elle embrassa sa joue et l'enlaça.

Louise : - Je te sens bizarre, quelque chose ne va pas Martin ?

Martin : - On part demain pour Salt Lake City.

La jeune femme observait ses chaussures l'air triste. Martin ne supportait de voir la tristesse marquer son beau visage, il déposa sa main sur la joue de la mannequin.

Louise : - Tu m'oublieras.

Il releva la tête de la jeune femme à l'aide de son index.

Martin : - Non.

Louise : - Vous dites tous ça.

Martin enlaça la jolie brune et caressa ses cheveux, il aimait l'odeur de lavande de sa peau. Il s'était attaché à elle plus vite qu'il ne l'aurait cru, sa voix était devenu une drogue, la douceur de son substituant. Il se recula un instant pour regarder ce visage qu'il avait fini par connaître par cœur, il aurait pu la dessiner les yeux fermés. Sans comprendre ce qu'il se passait, une force extérieure le poussa à l'embrasser, il gouttait, dévorait, s'enivrait de sa bouche. Il se détacha de la jeune femme et attrapa sa main qu'il serra au creux de ses paumes.

Martin : - Je ne t'oublierais pas. Je reviendrais, on continuera ce que l'on a commencé. On s'aimera à Washington, à New-York, à Paris. Partout.

FIN DU FLASH-BACK.

Ces pensées l'habitaient, cette force extérieure l'envahie de nouveau. Il se leva, attrapa son manteau et claqua la porte de son appartement, il descendit les escaliers quatre à quatre et partit dans la nuit parisienne en courant avant de s'arrêter quelques mètres plus loin, attaqué par un point de côté.