Chapitre 80.

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Ava réussit peu à peu à se calmer aidée par Martin qui lui caressait les cheveux en lui murmurant que tout irait bien, qu'ils s'en sortiraient ensembles, qu'il ne la lâcherait jamais. Peu à peu, le corps de la jeune femme arrêta de se secouer et ses sanglots cessèrent. Elle releva la tête, les yeux rougis par les larmes, les joues rosées et la bouche gonflée.

Le reporter aida la jeune femme à se relever, il passa son bras autour de la taille de l'Argentine et elle trouva appuie en maintenant son épaule, épuisée, ils retrouvèrent leurs appartements, arrivés au bas de l'escalier en colimaçon Martin lâcha Ava qui réussit tant bien que mal à monter les escaliers agrippée à la rambarde, arrivée devant sa porte d'entrée, elle sortie ses clés et entra dans son appartement Martin toujours sur ses talons.

Elle se déshabilla et se jeta dans son lit pendant que Martin rangeait quelques babioles qui traînaient, quand il la retrouva dans sa chambre, elle s'était endormie. Martin s'installa sur le bord du matelas à ses côtés et ne pu s'empêcher de l'observer. Regardant d'abord son visage, sous ses yeux clos, de grandes cernes témoignaient de ses longues nuits d'insomnie, elle cachait tant bien que mal les dégâts à grands coups d'anti cernes, son regard s'attarda enfin sur son corps, celle qu'il avait toujours connue musclé, ses triceps qui par le passé pouvaient aisément soulever des poids de dix kilos, des muscles taillés par des séries de pompes, un corps musclé par des heures passées à courir dans la ville, un ventre marqué par des abdominaux saillants, tout ceci avait disparu, son corps était maigre, il pouvait aisément compter toutes ses côtes, ses bras étaient tellement fins.

Martin ressassa dans sa mémoire les dernières fois où il avait vu la reporter manger à la cafétéria, il se remémora le nombre de fois où elle avait jeté ses assiettes encore à moitié pleines, les fois où elle avait sauté les repas prétextant être débordée, les cigarettes qu'elle fumait... Le reporter passa ses mains dans les cheveux et se senti envahi par un sentiment de culpabilité, il savait pertinemment que l'état de santé de la jeune femme n'était pas uniquement lié à la perte de son père. Il savait qu'il avait aussi eu sa part de responsabilité dans sa descente aux enfers.

Le pas lourd, le brun se leva, recouvra ce corps devenu trop frêle pour être vraiment beau et embrassa le sommet du crâne de la jeune femme qui se retourna en grognant. Il quitta l'appartement faisant le moins de bruit possible en refermant la lourde porte de bois du dix-septième siècle. Doucement, espérant ne pas tomber sur Louise, en ouvrant la porte de son appartement. Martin trouva sa compagne devant la télévision regardant une télé-réalité en train de manger de la glace dans le pot.

Louise : - Où t'étais ?!

Martin : - Merci, j'ai passé une bonne journée. C'est gentil de demander.

Louise : - Cool ! Où tu étais ?

Martin : - Je n'ai pas de comptes à te rendre. J'ai passé une mauvaise journée et je vais me prendre une douche et me coucher.

Louise : - Je croyais que ta journée avait été bonne...

Louise posa la cuillère encore remplie de glace fondue sur l'accoudoir arrachant au passage une grimace à Martin. Le reporter avança en direction de la salle de bain, sa compagne sur les talons. Il enleva son tee-shirt encore marqué par les larmes d'Ava, puis son jean, et son boxer avant d'entrer sous le jet glacé de la douche.

En grognant de plaisir, il ne se rendit pas compte que Louise sentait son tee-shirt avant de le jeter au sol et de quitter la pièce. Après s'être brossé les dents, il quitta la pièce nu. Il attrapa un sous-vêtement propre dans son armoire et tiqua s'apercevant que la photo d'Ava et lui n'avait toujours pas été remise à sa place. Il se coucha au côté de Louise qui mettait de la crème sur ses mains.

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