Hugo regagna son appartement trois heures après l'altercation entre Louise, Martin et Ava. Il avait cherché la jeune femme dans les rues de Paris et avait écumé ses endroits préférés en vain, il rentra bredouille chez lui et trouva Marion qui coupait frénétiquement des blettes sur la planche à découper. Il embrasse avec douceur le crâne de la jeune femme.
Hugo : - Tu vas bien mon cœur ? Bonne journée ?
La jeune femme resta silencieuse et continua de couper les légumes. Hugo haussa les épaules avant de se rendre dans la salle de bain dans le but d'enfiler une tenue plus confortable, il retourna dans le salon où Marion avait entreprit de couper des poivrons.
Hugo : - Quelque chose ne va pas ? Tu as passé une mauvaise journée au travail ?
Marion releva la tête, et reprit la préparation du repas, Hugo s'installa dans le canapé, alluma la télévision et regarda BFM, il sortit son portable espérant une réponse aux nombreux messages qu'il avait envoyé à Ava, la conversation indiquait qu'elle lisait les textos, mais qu'elle n'y répondait pas.
Il retenta une nouvelle foi sa chance, et lui demanda si elle allait bien, le message fut lu dans la foulée, mais, la reporter resta une nouvelle fois silencieuse. Le journaliste leva la tête vers sa compagne qui coupait toujours des légumes, elle le regarda planta son couteau dans la planche et s'avança vers le jeune homme qui lui souriait. Elle se posta devant l'écran et cacha la télévision.
Hugo : - Qu'est ce que tu as ? Qu'est-ce que tu me reproches au juste ?
Marion : - Tu rigole là j'espère...
Hugo : - Si je te le demande, c'est que je ne sais pas de quoi tu parles.
Marion : - Tu as vu comment tu as parlé à mon frère ?
Hugo ouvra la bouche, puis la referma aussitôt surprit de la réaction de sa compagne.
Marion : - Fais pas celui qui n'est pas au courant. Martin m'a appelé.
Hugo : - Et qu'est ce qu'il t'a dit au juste ?
Marion : - Que tu lui avais mal parlé ! Que tu l'avais insulté ! Que tu avais manqué de respect à sa copine.
Un éclat de rire émergea de la gorge d'Hugo.
Marion : - Et en plus ça te fais marrer.
Hugo : - Oui. Parce que ton frère t'a bien dit ce qui l'arrangeait lui. Il t'a dit le comportement qu'il a eu envers Ava et celui que Louise a eu ? Il t'a dit que Louise avait parlé des parents d'Ava ? Que lui l'avait insulté ? Qu'il avait sous-entendu qu'elle était une opportuniste ?
Marion : - Et alors ? En quoi, c'est ton problème ?
Hugo : - C'est mon problème dans le sens ou elle est mon amie ! Ou elle a toujours tout fait pour moi. Je suis concerné dans le sens où si aujourd'hui, ton cher frère accepte notre relation, c'est parce qu'elle lui a parlé ! Parce qu'elle m'a soutenu ! Parce qu'elle a montré un autre point de vue à Martin. Alors oui, c'est mon problème ! Je ne laisserais personne l'insulter sans raisons et je ne fermerais pas ma gueule. Que ce soit Martin ou n'importe qui d'autre.
Marion : - Je vais me coucher. Tu n'auras qu'à te démerder pour te faire à bouffer.
Hugo leva les sourcils et regarda celle qu'il aimait partir dans la chambre. Elle revint quelques minutes plus tard, un oreiller et une couette dans les bras.
Marion : - Tu dormiras dans le canapé. Je n'ai pas envie de te voir à mon réveil.
La jeune femme jeta les affaires sur le canapé et tourna les talons. Hugo lança la télécommande contre le mur dans un geste de fureur.
Azzedine : - Tu sais où elle a bien pu aller ?
Valentine : - Non. Hugo ne sait pas où elle est, Pana regarde dans le 15e des fois que. Mais elle ne répond pas à son téléphone.
Azzedine : - Oh putain. Mais, comment il a pu lui dire ça. Putain, mais c'est Ava merde. Elle se couperait un bras pour lui, et lui, il gâche tout.
Valentine acquiesça avant de poser la tête sur le torse du jeune homme, ce dernier passait ses doigts dans les cheveux de la jeune femme et joua avec une mèche brune.
Valentine : - J'en veux à Martin.
Azzedine : - Je sais.
Valentine : - J'espère qu'elle ne fera pas de conneries.
Azzedine : - Comment ça ?
Valentine : - Elle est capable de poser sa démission et de partir comme ça du jour au lendemain, de jeter son téléphone et d'aller vivre dans un autre pays.
Azzedine : - À cause des paroles tenues par Martin ?
Valentine : - Elle a été blessé parce qu'elle croyait en son amitié. Mais, je crois que ce qu'elle a le plus mal vécu, ce sont les propos tenus par Louise. Sur ses parents, sur elle. Elle n'est pas prête à admettre la mort de ses parents biologiques.
Azzedine : - Elle ne l'admettra jamais. Si tu veux mon avis, elle était trop jeune. Je veux dire, perdre ses parents, c'est toujours une épreuve, mais, ce n'est pas une épreuve qu'on devrait traverser enfant.
Valentine : - Elle y pense, elle m'en a parlé une foi, elle m'a dit que chaque matin elle savourait ces trois secondes à son réveil où elle n'y pensait pas, et puis elle revoyait les images, elle entendait les bruits, les cris, le bruit des balles. L'odeur. Elle revoyait les corps sans vies, elle se revoyait toucher caresser les cheveux de sa mère en attendant que rentre son frère et sa sœur, assise là dans ce qui était leur salon. Elle m'a dit qu'elle avait fini par oublier le son de la voix de ses parents, leurs visages, elle ne se rappelait que de leurs corps sans vies. Elle n'a même pas une photo à laquelle se raccrocher.
Azzedine : - C'est son combat mon amour. Pas le tien, c'est normal que tu sois atteinte, elle est ton amie, mais ce sont ses démons, elle doit les combattre seule, et tu ne pourras jamais le faire à sa place.
Valentine : - Toi comme moi, on sait qu'elle ne trouvera jamais la paix.
Azzedine : - Non, elle ne la trouvera pas, mais, elle avait l'air apaisé quand elle sortait avec Ken.
Valentine : - Parce qu'il l'apaisait, il m'a raconté pendant la pendaison de crémaillère le nombre de fois où il l'avait réveillé en pleine nuit alors qu'elle hurlait en espagnol, il m'a raconté ses larmes, quand elle s'accrochait à lui désespérément, quand elle partait plusieurs jours sans donner de nouvelles. Il en a souffert.Azzedine embrassa sa compagne pour oublier les images qu'il s'imaginait, il refusait de voir Ava pleurer, ce n'était pas elle.
Ava regagna son appartement à quatre heures du matin, en arrivant devant la façade son immeuble elle aperçu la lumière qui éclairait le salon de Martin, elle monta les marches la tête dans les épaules, la rage avait laissé place à la tristesse.
Elle tourna la clé dans sa serrure et jeta ses affaires sur le parquet qui craqua, elle trouva une bouteille de tequila dans son placard et l'ouvrit buvant à même le goulot. Elle grogna en entendant les coups donnés à sa porte de bois et se leva pour aller ouvrir sans même regarder par le judas qui pouvait la déranger à cette heure tardive, elle ouvra la porte sa bouteille dans une main.
Martin : - Je voulais te parler...
Sans même prendre le temps d'entendre ce que le jeune homme avait à lui dire, la jeune femme claqua la porte et retourna se pelotonner sous son plaid dans le canapé avant d'entendre Martin fermer la porte de son appartement à son tour.
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Quotidien.
RandomAva Trezeguet, est diplômée de l'ESJ de Lille, elle a rejoint la rédaction du petit journal en 2014 où elle a retrouvé son ami de toujours Martin Weill avant que le groupe ne soit rejoint par Hugo Clément en 2015. Les trois amis sont inséparables et...