Camille : - Et si on portait à Rome...
William avait la tête confortablement installée sur le ventre de la journaliste, ils étaient absorbés dans la lecture de guides touristique préparant leurs vacances,
William : - Rome ? Pourquoi pas. Je m'en moque du moment que l'on est juste toi et moi.
Camille enlaça l'avocat en souriant. Petit à petit, leurs vacances prenaient forme pour son plus grand plaisir, leurs précédentes vacances s'étaient passées dans des circonstances bien différentes teintées de tristesse et de pleurs, chacun essayant tant bien que mal de se raccrocher à l'autre pour survivre à la perte de leur enfant.
Camille : - J'aimerais essayer de passer voir Ava si j'ai le temps avant de partir.
William referma le fascicule après avoir marqué la page.
William : - Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, elle a besoin d'être seule, je pense. Laisse la profiter de ça pour se retrouver et se recentrer sur elle-même.
Camille : - Pourquoi, je ne t'ai pas trouvé plus tôt ? Où étais-tu ?
William sourit,
William : - J'étais avec des personnes bien moins fascinantes que toi. Reprenons, on part lundi ?
Camille acquiesça,
William : - En avion ?
Camille : - Oui, on aura qu'à louer une voiture sur place.
Martin raccrocha son téléphone, il avait passé plus d'une heure et demie à parler avec Louise, enfermé dans la salle de bain de la chambre d'hôtel qu'il partageait avec Clément, en ressortant de la pièce, il retrouva Clément affalé sur son lit son portable dans la main.
Clément : - Tu as des nouvelles d'Ava ?
Martin : - Non.
Clément : - Elle a quoi ? Ce n'est pas son style de ne pas venir bosser, je l'ai vu sur le terrain avec quarante de fièvre à suer sang et eau et à dormir entre deux prises. Ça ne lui ressemble pas.
Martin : - J'en sais rien moi ! Fais-moi pas chier avec tes questions ! Elle fait ce qu'elle veut.
Clément eu un mouvement de recul face au ton employé par le reporter, cette violence ne lui ressemblait pas, encore moins lorsqu'il était question de ses amis. Martin replongea son nez dans son téléphone, il souriait en ouvrant une photo, Clément qui jetait un coup d'œil au même moment retourna la tête aussi rapidement après avoir aperçu une photo de Louise en petite tenue. Le reporter verrouilla son téléphone et se tourna vers Clément,
Martin : - Tu veux manger quoi ?
Clément : - Je m'en fou choisi.
Martin : - Il y a un resto vegan à quelques mètres si ça te branche.
Clément : - Tu deviens vegan ?
Martin : - J'essaye. Louise m'avait parlé de l'importance du véganisme pour la planète. Manger bio, pas de viande, sans huile de palme tout ça.
Clément : - Tu as mangé quoi ce matin dans le train déjà ?
Martin : - Un beignet au Nutella. Pourquoi ?
Clément : - Oh non pour rien. Comme ça.
Ava se leva vers seize heures, elle finissait de cuver l'alcool qu'elle avait ingurgité en grande quantité hier encore. Se tenant aux murs elle retrouva son canapé, en s'y recouchant elle fut prise d'une violente barre qui lui traversait le front, elle réfléchit un instant puis son regard se posa sur son uniforme du moment, elle enfila son sweat noir à capuche, fourra tous ses cheveux dans cette dernière avant de la rabattre sur son crâne, entoura son cou et la moitié de son visage d'une écharpe en laine noire et choisis de parfaire sa tenue avec une grosse paire de lunettes de soleil qui lui cachait le restant de son visage.
Elle descendit les escaliers tenue contre le mur et sortit dans la rue. Le soleil l'agressa malgré ses lunettes, chaque pas l'aidait à se tenir droite, elle entra dans la pharmacie et acheta de l'aspirine, en rentrant chez elle, elle percuta un homme en relevant la tête, elle reconnue son ex compagnon, elle poussa un soupir et le laissa passer sans dire un mot regardant d'un œil où il pouvait se rendre. Son rythme cardiaque accéléra quand elle s'aperçut qu'il sonnait chez elle. Elle continua sa route et fila tout droit au lieu de rentrer chez elle, elle tourna dans une petite ruelle d'où elle pouvait le voir, après s'être acharné sur l'interphone pendant de longues minutes le jeune homme parti, elle attendue qu'il soit hors de son champ de vision pour rentrer chez elle, le souffle court elle referma la porte de son immeuble et s'appuya contre les boites à lettres de bois afin de retrouver un rythme cardiaque un temps soit peu normal.
À la veille des vacances d'avril, l'ambiance sur le plateau était étrange, la plupart n'étant pas vraiment au show, chacun pensant à ses problèmes personnels, ses rancœurs enfouies, ses inquiétudes et autres préoccupations. Yann lança le duplex de Martin avec une froideur qui ne lui ressemblait pas, depuis quelques mois, il n'aimait pas le travail fourni par plusieurs de ses reporters, Hugo était trop dans l'attaque, Ava, quant à elle, faisait preuve d'une froideur qu'il n'appréciait pas quant à Martin, il lui reprochait sa demande d'être exclusivement présent aux États-Unis ou en France. Il savait qu'après les élections présidentielles, il devrait mettre les pendules à jour avec ses salariés, il ne pouvait pas se reposer sur les audiences excellentes, il se devait de fournir un travail qualitatif qui correspondait à l'émission.
Azzedine abandonna Valentine à la fin de l'émission prétextant une entrevue avec sa sœur, en réalité, il monta dans sa voiture et retrouva le 4e, il se perdit plusieurs fois dans ce quartier où il n'était quasiment jamais venu. Il avait réussi à soutirer le code de l'immeuble d'Ava et monta les marches d'un pas lourd.
Hugo entrait dans la chambre d'hôtel qu'il louait depuis la veille avant de s'étendre sur le lit. Il n'était que bienveillance et gentillesse, sa dispute avec Marion l'affectait au plus haut point, il se retourna en se demandant qu'adviendrait t'il de leur relation. Leur dispute de la veille avait telle sonné la fin de leur romance ? Cette question demeura sans réponse.
Il se leva enfilant une veste et prit l'ascenseur, il marcha de longues minutes dans la pénombre parisienne avant d'arriver au pont de la Concorde. Il n'était qu'à quelques minutes de l'appartement de son amie, un instant l'idée d'aller chez elle lui effleura l'esprit puis il se ravisa s'installant en tailleur sur la rambarde du pont en regardant la Seine secondé par le courant se déplacer sous ses yeux. Il s'enivrait de ce spectacle l'air absent.
Azzedine essayait d'ouvrir la porte d'Ava depuis quelques minutes à grands coups d'épaule, mais elle demeurait désespérément close, à cet instant précis, il en voulait plus à Martin qu'à la jeune femme, les paroles prononcées par le couple quelques jours plus tôt résonnaient encore dans sa tête et hérissaient les poils de ses bras. Épuisé, il posa son front contre la porte d'entrée.
Azzedine : - Va, ma mère voudrait que tu viennes manger le tajine avec nous ce week-end.
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Quotidien.
De TodoAva Trezeguet, est diplômée de l'ESJ de Lille, elle a rejoint la rédaction du petit journal en 2014 où elle a retrouvé son ami de toujours Martin Weill avant que le groupe ne soit rejoint par Hugo Clément en 2015. Les trois amis sont inséparables et...