Livre III- Chapitre 1

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Jeudi 15 octobre 2015 (3 ans et demi plus tard)

J'étais arrivé à Paris depuis bientôt deux mois, j'avais emménagé dans un appartement avec mes deux amis bordelais: Léa et Nathan. Les repas chez mes frères et mes parents, les cours et les sortis avec mes deux amis m'avaient bien occupé, si bien, que je n'avais pas encore eu le temps de songer à de potentielles retrouvailles avec mes anciens amis.

Non, en faite ce n'était pas vrai j'y songeais constamment. 

Mais j'appréhendais. 

Ils me détestaient c'était sûr. Je les avais laissé sans nouvelles du jour au lendemain et je n'avais répondu à aucun de leurs appels. Ils devaient penser que je les avais abandonné. Et puis, il faudrait leur expliquer pourquoi. J'avais peur de ce "pourquoi". 

Et puis, ils avaient fais leur vie sans moi. Il avaient peut être finis par m'oublier. Je n'étais peut être pour eux qu'une ancienne copine de lycée. Ils étaient devenus des stars maintenant. Je n'était surement qu'une personne insignifiante à leurs yeux. 

Je ne devais être qu'un souvenir.

Alors je repoussais au maximum le moment où je me retrouverais face à eux. 

***

Aujourd'hui, après mes cours à 16h, j'avais décidé de me balader et je me retrouvais assise sur un banc dans un parc.

Ce n'était pas n'importe quel parc ni n'importe quel banc. C'était notre banc. Celui où l'on avait passé la plupart de notre temps durant nos années collège et lycée. 

Je l'avais regardé au loin pendant un instant avant de m'en approcher et de m'assoir dessus. 

Je fixais la vue. Cette vue que je connaissais par coeur pour l'avoir contemplé tellement de fois. Mes mains effleurèrent le bois du banc jusqu'à rencontrer des gravures. Je n'avais pas besoin de les regarder pour savoir ce qu'elles signifiaient, je les connaissais par coeur. Un soir, durant ma dernière année de collège, Théo avait eu l'idée de graver nos noms au compas. C'était pour montrer à tout le monde que ce banc nous appartenait avait-il dis. 

Et je savais également qu'un peu plus loin se trouvait un coeur dessiné au marqueur indélébile, ce coeur contenait deux lettres: un K et un E. Je l'avais fais le jour de nos un an de relation. 

Je fermais les yeux et respirais un grand coup.

Ils me manquaient.  

- Emilie. 

Malgré le ton doux de la voix, je sursautais, paniquée d'avoir été reconnu. Je me retournais vivement vers la personne qui m'avait interpellé.

- Mamé. Murmurais-je plus pour moi que pour elle.

- Emilie c'est vraiment toi?

- Oui c'est moi Mamé. Dis-je en me levant.

Je fis face à la femme qui m'avait accueillis de nombreuses fois chez elle durant ces années, soit pour gouter soit pour diner. Elle me rappelais tellement de bon souvenir que j'en frissonnais. 

- Ça fait tellement longtemps.

- 3 ans et demi. Dis-je simplement.

Je ne savais pas comment réagir, je voulais la prendre dans mes bras, je fis donc un pas en avant mais me ravisais rapidement: elle n'en avait peut être pas envie. 

Elle sembla voir mon hésitation car c'est elle qui réduit la distance entre nous et qui vint m'enlacer. Je fermais les yeux et soupirée d'aise, j'étais soulagée qu'elle fasse un geste envers moi. C'était bon signe.

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant