Bonus 2 (Partie II)

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Hello!

Vous l'avez réclamé donc voilà la suite du bonus 2.

Je ne suis pas satisfaite de ouf mais j'espère que vous aimerez quand même. 

Enjoy!


Hakim

Alors qu'Idriss s'apprêtait à ouvrir le portail pour garer la voiture, je le stoppais.

- Tu ne veux pas aller dormir chez Alia ce soir s'il te plait? 

Il se retourna vers moi, déconcerté par ma question.

- Quoi? 

- Je crois qu'Emilie et moi, on doit parler. 

Je le vis poser le pour et le contre et cela m'agaça de le voir se méfier de moi.

- Oh je ne sais pas si c'est une bonne idée.

Je claquais ma langue dans ma bouche, irrité. 

- Depuis quand tu protèges Emilie de moi! Dis-je excédé 

- Depuis que tu l'appelles Emilie. 

Bon je dois lui accorder, sur ce coup là, il m'avait cloué le bec. Cependant je ne me démontais pas.

- Fais pas chier Idriss et va chez Alia.

Il me jaugea du regard quelques secondes et finis par se retourner vers Em' pour lui demander silencieusement son accord. Dans le rétroviseur je la vis hocher la tête de haut en bas, je pris ça comme un signal et je sortis donc de la voiture. 

- Tu m'appelles si ça ne va pas d'accord.

- Oui ne t'inquiète pas. 

Qu'est ce qu'il était agaçant à être aussi protecteur avec elle, c'était mon rôle normalement. Lorsqu'elle fut enfin sortit de la voiture, je m'empressais de pénétrer dans l'immeuble et montais rapidement les escaliers. Je n'avais qu'une hâte : comprendre. 

Je l'entendis trottiner derrière moi. J'ouvris la porte d'entrée et pénétrais sans plus attendre chez moi. Alors que je me dirigeais vers la salon, je l'entendis refermer la porte derrière elle. Elle pénétra à son tour dans la pièce. A la lumière, je pus voir plus clairement ses blessures, je retins une grimace et maudissais une nouvelle fois ce connard pour avoir osé poser les mains sur elle. Elle retira tranquillement son manteau et ses yeux balayèrent les quatre murs qui nous entouraient. Lorsque son regard tomba sur nos disques d'or, je la vis acquiescer un sourire. 

Est-ce que c'était vraiment le moment de contempler mon séjour, rien n'était moins sûr. Agacé, qu'elle prête plus d'attention à mon appartement qu'à moi, je croisais les bras et soufflais pour lui montrer mon mécontentement. 

Quand elle daigna enfin poser son regard sur moi, elle se crispa. Je ne devais pas avoir une expression très commode. Tant pis, ce n'était pas le moment de se soucier de mon manque de tact. 

Elle fit un pas dans ma direction, d'instinct je me reculais. Elle grimaça face à ma méfiance mais ne parla pas pour autant.

- Bon, j'ai pas toute la nuit, tu vas m'expliquer? 

Mon ton se fit plus froid que je ne l'aurais voulu mais tant pis elle l'avait cherché. Elle ne pensait quand même pas que j'allais l'accueillir à bras ouvert après trois ans et demi d'absence. 

Elle prit une inspiration et commença son récit. 

- Je crois que ça a commencé quelques mois avant que je parte, lorsque mon voisin m'a retrouvé en pleur sur mon pallier. Je venais de me disputer avec Ken. J'étais vraiment mal et fatiguée. Il m'a proposé un petit remontant. De l'extasie. Il m'a dit que ça me détendrait. J'ai été stupide, je l'ai cru et j'en ai pris. Et puis la spirale infernale à commencer. Mes cours, la pression de mes parents pour mes études, la fatigue, les soirées. Et puis j'étais mal dans ma peau, j'avais l'impression de me retrouver quelques années en arrière au collège. Je n'arrivais plus à me regarder dans un miroir, à m'accepter. J'ai pris de plus en plus de cachets. A la fin, j'étais pratiquement tout le temps défoncée, il y a des journées dont je ne me souviens même plus. Et puis il y eu Antoine, je me sentais seule et lui m'accordais un peu d'attention. Je fonçais tête baissée dans cette relation sans penser au conséquence. Et puis il y a ce fameux jours où vous avez tout découvert. Quand Ken a demandé à Antoine de me quitter, ça m'a rendu folle. Il allait m'enlever la seule petite chose encore positive dans ma vie. J'ai disjoncté, je m'en suis prise à vous et j'ai dit des choses horribles que je ne pensais pas. A vrai dire, je ne me souviens même pas de la moitié de ce que j'ai dit, j'étais tellement défoncé. Quand Antoine est arrivé le lendemain avec mes affaires, j'ai à nouveau disjoncté et il y a eu le message d'Idriss. Je me suis retrouvée chez moi seule comme une idiote. Je venais de me prendre la tête avec vous et avec mes frères. J'avais déçu tout le monde. Je souffrais tellement Hakim, c'était horrible. Je voulais que tout s'arrête, je voulais arrêter de souffrir. J'étais mal, vraiment mal. J'ai pris beaucoup de cachets. 

Elle marqua une pause et j'en profitais pour poser la question qui me brulait les lèvres. 

- Tu cherchais à faire quoi en prenant tous ces cachets? 

Elle retint son souffle et hésita à répondre, sa réaction ne fit qu'accentuer mes craintes.

- Emilie, tu cherchais à faire quoi en prenant tous ces médocs? Demandais-je une seconde fois. 

- Je voulais mourir. 

Cette phrase me fit l'effet d'un coup de poignard en plein coeur. Je serrais le poing et de colère je frappais le mur avant de sortir sur le balcon pour me calmer. 

Mes mains se resserrèrent avec hargne autour de la rambarde. Et je fermais les yeux pour assimiler tout ce qu'elle m'avait dit. Comment était-ce possible? Comment tout cela avait pu arriver sans que je ne vois rien.  

Dans ma tête je refis le scénario des derniers mois avant qu'elle ne parte. Oui c'est vrai, elle semblait fatiguée, elle oubliait souvent des choses, parfois elle avait la tête ailleurs. Mais je ne m'étais pas inquiété. Mais quel idiot, pourquoi je ne m'étais pas inquiété? J'étais tellement absorbé par ma petite personne que je n'ai pas vu que ma meilleure amie souffrait. A cet instant j'avais honte de moi. Je n'avais pas su la protéger. 

Je tremblais de la tête au pied lorsque qu'une image d'elle inconsciente, seule, au sol, s'installa dans ma tête.

Un sanglot incontrôlé sortit de ma bouche et j'essuya avec rage mes joues trempées . Je ne laisserais plus jamais une telle tragédie se reproduire, je ne réitérerais pas deux fois les mêmes erreurs. Cette fois si, je prendrais soin d'elle coute que coute. 

Je fermais les yeux et essayais de me calmer. Cela pris plus de temps que prévu mais une fois que je me sentis près à affronter la suite de l'histoire je revins à l'intérieur. 

Elle était assise sur le canapé, le regard dans le vide. Elle sursauta quand elle m'entendit refermer la porte vitrée. Je m'asseyais à ses côtés et lui intimais de reprendre son histoire. Elle le fit et m'expliqua calmement. J'écoutais attentivement et repris le rôle que j'avais abandonné trois et demi plus tôt, celui de grand frère protecteur. 

Ce soir là, je me fis une promesse à moi même, celle de la protéger jusqu'à ma mort. 

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant