Et si (prélude)

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Hello! Ça fait longtemps :)

Avant les 100k, je vous donne un petit avant goût du "et si".

Et si Emilie avait avoué à Ken qu'elle était enceinte et qu'elle avait décidé de ne pas avorter.

***

J'étais tombée enceinte. C'était un accident. Ken et moi avions fait une bêtise et ne nous étions pas protégés.

J'avais un petit être dans mon ventre. Un être que je ne pouvais pas élever seule. Je n'étais encore qu'une enfant, je ne travaillais même pas. Je passais mon temps à faire la fête et à sortir, il n'y avait pas de place dans ma vie pour un enfant.

J'avais peur. Je ne savais pas quoi faire. J'avais besoin qu'il m'aide, j'avais besoin qu'il me rassur et qu'il me dise que ça allait aller, que tout irait bien et que nous allions nous en sortir.

J'avais besoin qu'il me dise tout ça car pour le moment j'avais l'impression d'être sur un petit îlot, seule, au milieu de l'océan.

Alors j'avais pris mon courage à deux mains et j'avais été lui parler. J'avais séché mes cours de l'après-midi et je m'étais rendu chez lui. Mohammed m'avait ouvert et m'avait indiqué que Ken était dans sa chambre. Comme à mon habitude, j'étais rentrée sans frapper.

Il était là, allongé sur son lit en train de fumer un joint en regardant le plafond. En m'entendant entré dans la pièce, il tourna ses yeux rouges vers moi. Il était totalement défoncé. Et là une bouffée d'angoisse m'envahit. Il ne pouvait pas devenir père. Il n'était pas assez mature pour ça.

Mais il fallait que je lui dise.

Alors je me suis assise sur son lit. En voyant mon air sérieux, il avait froncé les sourcils. J'avais pris une grande inspiration et je lui avais tout dit. Son visage s'était décomposé très rapidement, je ne l'avais jamais vu aussi paniqué.

Et son avis était clair: il ne voulait pas de cet enfant, il fallait que j'avorte. Les arguments étaient eux aussi très clairs: nous n'avions pas assez d'argent, nous étions trop jeune, nous n'allions pas gâcher notre vie et par dessus tout il refusait de renoncer à ses séances au studio pour s'occuper d'un bébé.

Sa carrière avant tout.

J'avais dit que j'étais d'accord avec lui même si au fond de moi, je savais que je ne l'étais pas. Il avait proposé de m'accompagner chez le médecin, j'avais refusé, je ne voulait pas qu'il soit là. Je ne voulais pas qu'il voit ça. Je refusais qu'il rende ça réel, je voulais le faire seule et vite pour que nous n'en parlions plus jamais.

J'avais été à la pharmacie chercher les cachets pour l'avortement médicamenteux. J'avais mis le cachet sur la petite table du salon à côté d'un verre d'eau, je l'avais regardé pendant des heures. Et je ne l'ai jamais pris.

Je ne m'étais pas résolu à l'idée d'avorter. Je ne savais pas l'impact qu'engendrerai cette décision sur ma vie, mais je l'avais prise.

J'avais fait le choix, seule, de garder ce bébé.

Je lui avais dit que je l'avais fait. Je m'étais enterrée dans mon mensonge. Mais plus les semaines passées plus il était compliqué de le cacher. Je ne pouvais plus boire ni fumer et pour éviter les soupçons de mes amis j'avais commencé à déserter les soirées prétextant avoir beaucoup de travail.

Mais il fut de plus en plus dur de cacher mon ventre. Un après midi alors que j'étais avec les garçons chez Hakim et Idriss. Ce dernier me fit remarquer, en rigolant, que j'avais pris du poids. Ken avait alors tiqué, plus tard, dans la soirée, bourré et défoncé, il était venu me parler. Je n'avais pas eu besoin de dire un mot. Il m'avait avoué qu'il me trouvait bizarre en ce moment et qu'il se posait des questions sur mon avortement.

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant