Livre III- Embrasement

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Je me réveillais le lendemain dans une pièce blanche. Un tuyau dans la gorge m'empêcha de parler. Je vis ma mère paniquer et appeler une infirmière.

Tout était confus comment en étais-je arrivé là. Que c'était-il passé.

C'est un psychiatre qui mit des mots sur mes actes : j'avais fais une tentative de suicide. J'avais pris un cocktail de médicaments et avais fais une overdose. Mon frère Léo alertais par mon message vocale s'était rendu chez moi et m'avait trouvé inconsciente dans ma chambre.

Un lavage d'estomac plus tard, je me retrouvais face au regard effrayé de ma famille.

Ils me demandèrent comment j'en étais arrivé là, et en présence du médecin, je lâchais tout. Comment j'avais commencé à prendre de la drogue, mes études qui me stressaient, le manque de sommeil, Ken, mon avortement et toute la spirale que ça avait entrainé.

Ils encaissèrent tout sans rien dire. Sauf mon frère, il crut intelligent de vouloir casser la figure à Ken pour m'avoir mise enceinte. Mon père lui interdit. Plus aucun membre de la famille n'aura de contacte avec cette bande de sauvage avait-il dit.

Le résultat tomba: j'avais fais une violente dépression et pour couronner le tout j'étais dépendante à l'extasie. Le manque se faisait déjà sentir.

Il fallait que je me fasse aider. Ils me trouvèrent une place dans un centre. Dès que je sortirais de l'hôpital un lit m'y attendait.

Je réclamais mon portable, on me le refusa. J'avais besoin de savoir si mes amis s'inquiétaient pour moi. Alors quand je me retrouvais deux jours plus tard, seule dans la chambre avec Lisa, je lui demanda si elle avait des nouvelles d'eux. Elle me répondit que non et qu'aucun d'eux n'avait demandé de mes nouvelles.

Je m'étais mise à pleurer.

Mes parents tinrent mes amis responsable de mes actes. Il fallait des coupables et c'était des coupables parfait. Ils m'interdirent de reprendre contacte avec eux et de les revoir. Le psychiatre approuva leur décision. Apparement, ils étaient nocifs pour moi et présentaient un frein à mon rétablissement.

Foutaise. J'avais besoin d'eux. La seule personne responsable dans cette histoire c'était moi. Moi et moi seule.

Mais je ne fis rien pour les contredire, je n'étais pas en capacité de le faire.

Je rentrais dans ce centre, et pendant deux mois, coupée du monde, je ré-appris à vivre correctement, à mettre des mots sur mes douleurs. Je compris mes cassures et je recollais les morceaux petit à petit. On m'aida à retrouver une hygiène de vie normale.

Et je sortis en meilleure forme, je n'étais pas guérie totalement mais j'allais mieux.

Mes parents m'obligèrent à passer quelques semaines en Normandie, j'acceptais sans broncher. Je n'étais pas encore en mesure de les contredire. Je les avais blessé, je leur avais fais peur, je décidais de les écouter pour me faire pardonner.

Aller mieux et suivre leurs directives furent les seuls moyens que j'avais en ma possession pour me racheter.

Quand je réclamais mon portable, on me le refusa une seconde fois. Mon petit frère finit par me confesser que mes amis avaient essayé de me joindre un mois après ma tentative de suicide. Plusieurs d'entre eux avaient essayé de m'appeler et de m'envoyer des messages. Appels qui étaient restés sans réponse. Il m'apprit également qu'ils étaient venu chez mes parents. Ma mère leur avait ouvert.

Apparement, j'étais partis quelques temps chez mon frère aux Etats Unis. J'avais besoin de me changer d'air.

Pourquoi ne pas leur dire la vérité?

Sachant tout ça j'avais eu envie de les appeler. Mais je ne trahie pas la confiance de mes parents. Et je ne fis rien.

Lisa me questionna quelques semaines plus tard, est ce que je voulais qu'elle leur dise? Je mis quelques temps à répondre.

Non, je ne voulais pas. Parce que c'était mieux qu'ils croient au mensonge de ma mère. Je n'avais pas envie de les décevoir en leur apprenant la triste vérité. J'avais déjà causé assez de mal comme ça. Il devait passer à autre chose et moi aussi.

Alors je ne protesta pas quand mon père m'obligea à changer de numéro de téléphone et qu'il m'interdit une nouvelle fois de les voir sous peine de les priver de leur studio d'enregistrement, studio qui lui appartenait.

Je partis rejoindre mon oncle, à St Andrews en Ecosse et je travaillais un an dans son restaurant en tant que serveuse.

Et  je trouvais un échappatoire, un moyen de guérison. L'écriture. J'écrivis un roman puis un deuxième. Cette fiction me permettait de m'échapper durant quelques heures. Et ça me faisait un bien fou. Je ne parlais de mes romans qu'à mon psychiatre. Personne n'avait besoin de savoir, j'avais besoin d'écrire, je n'avais pas besoin d'être lu.

Finalement je partis refaire ma deuxième année de licence inachevée à Bordeaux. Mes parents furent soulagés de me voir faire ma vie loin de Paris. Je terminais mon année de Licence là bas. Je me fis des amis. Deux amis: Léa et Nathan. La première était une petite brune timide adorable, elle faisait les mêmes études que moi et était devenu ma colocataire durant ma seconde année à Bordeaux. Le second était un barman travaillant dans le café juste en bas de chez nous, ultra gay et complètement perché, j'étais tombé amicalement amoureuse de ce mec complètement fou.

Mais ils n'étaient pas eux.

Cependant ils m'avaient beaucoup, ils connaissaient mon histoire, toute mon histoire, et avaient été d'un très grand soutient. Une petite bouffée d'oxygène.

Finalement un choix, Léa avait décidé de prendre son courage à deux mains et de quitter sa ville natale pour faire son Master à Paris. Nathan, ultra motivée de rejoindre la capitale, quitta son emploie et décida de se joindre à elle.

Et moi? Etais-je prête à revenir après plus de trois ans? Je ne savais pas.

Ma psychiatre, elle, pensait qu'il était temps que je rentre chez moi. Elle m'avait également dis une chose qui me travaillait:

" Vous n'êtes pas totalement guérie, le seul moyen de l'être est de faire la paix avec vous même et pour cela vous devez faire la paix avec eux. Vous avez besoin d'eux dans votre vie même si vous prétendez le contraire, ils vous manquent. Et ne ressortez pas l'excuse de vos parents. De l'eau a coulé sous les ponts depuis. Il est tant que vous fassiez face à votre vie d'avant, que vous retrouviez vos amis."

J'avais peur de revoir mes anciens amis.

Ils avaient fais leur vie et moi la mienne.

Ils étaient devenus ceux qu'ils voulaient être, ils avaient fais leur bout de chemin sans moi. J'avais pu voir leur évolution dans les médias, dans leur chanson et dans leur album.

Mais eux, n'avait plus eu aucune nouvelle de moi depuis plus de trois ans. Je savais qu'ils m'en voulaient de les avoir abandonné, je le savais, je les connaissais.

J'avais murement réfléchis. Et j'avais suivis les conseils de ma psychiatre. De un parce qu'elle m'avait toujours bien conseillé et de deux parce qu' mau fond de moi, j'en avais envie. Je voulais rentrer et je voulais les revoir.

Alors j'avais bouclé mes valises et j'avais avertis mes parents. J'avais emménagé dans un nouvel appartement à Paris, avec mes deux nouveaux amis.

Me voilà, en septembre 2015, après trois ans et demi d'absence, de retour à Paris.

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant