Livre III- Chapitre 8

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- Je ne peux pas te raconter alors que tu as la main en sang. Laisse moi au moins voir, si ça se trouve il te faut des points de sutures.

- Tu sais que tu es chiante. Dit-il énervé.

- Je sais. Donne moi ta main que je regarde.

Il capitula et me montra sa main amochée. Ce n'était que superficiel. Je l'obligeais à nettoyer ses plaies et à mettre un bandage, il le fit non sans râler.

Une fois sa blessure soignée, il nous fit un café et on s'assit sur son canapé pour reprendre notre discussion, plus calmement cette fois.

- Comment tu en es arrivée là? Comment tu en es arrivée à faire ça.

Et une nouvelle fois je racontais la chronologie des événements mais il y a une chose que je n'arriva pas à lui dire : mon avortement. Aucun mot concernant cette histoire ne put sortir de ma bouche, j'avais peur qu'il m'en veuille. Je venais de le retrouver, je ne voulais pas le perdre une nouvelle fois. J'avais attendu plus de trois ans, je pouvais attendre encore un peu.

- Je savais qu'il y avait un truc qui clochais. Avoua-t-il. Je te trouvais souvent ailleurs, tu étais très souvent dans tes pensés. Tu oubliais souvent des trucs. Mais je ne me suis pas inquiété, je pensais juste que tu faisais beaucoup trop de choses et que tu étais fatiguée. Si j'avais su que c'était parce que tu étais défoncée. Comment j'ai fais pour ne rien voir?

- Personne n'a rien vu Ken et je faisais tout pour que personne s'en rende compte, je n'avais pas envie d'être aidé, je pensais que j'arriverais à gérer seule.

- Pourquoi tu n'es pas revenu plus tôt ? Dit-il d'un ton dur. Pourquoi tu n'es pas revenu après être sorti du centre?

- Mes parents vous tenez pour responsable et ils ne voulaient pas que je vous revois...

- C'est une excuse de merde, tu as toujours été indépendante de tes parents, si tu avais voulu leur dire merde tu l'aurais fais.

- Oui sauf que j'ai fais flippé mes parents et je m'en voulais. Tu aurais vu leur regard quand je me suis réveillée à l'hôpital, ils ont cru que j'allais y passer. J'avais l'impression qu'il fallait que je me rachète. Et puis honnêtement Ken, je n'étais pas prête à revenir, on s'était gravement disputé et psychologiquement je ne sais pas si j'étais capable de vous affronter. J'étais tellement mal et tellement dans le flous après ce qu'il m'était arrivé que je ne savais plus ce qui était bon ou pas pour moi, alors j'ai préféré m'éloigner quelques temps.

- Trois ans ce n'est pas quelques temps.

- J'avais l'intention de revenir avant, en faite je suis revenue avant je suis venue à votre premier concert avec L'Entourage, j'avais promis que je serais là donc j'y étais. Je m'étais dis que c'était peut être le bon moment pour vous parler.

- Attends tu étais vraiment là?

- Ouais.

- Tu... tu as entendu notre chanson?

- Sur moi? Ouais je l'ai entendu, alors tu comprends qu'après ça je n'ai pas voulu venir vous voir. Vous aviez clairement dis que vous m'en vouliez et que vous ne vouliez plus me voir.

- Je suis désolé. Souffla-t-il. Si j'avais su...

- Tu n'as pas à l'être. Je l'ai un peu cherché.

- On a tous grave déconné dans cette histoire.

- On était des gamins immatures Ken et voilà où ça nous a mené. Et finalement on ne s'en sort pas trop mal.

- Ouais et tu as fais quoi du coup pendant ses trois ans?

- Je suis partie un an chez mon oncle en Ecosse, je servais dans son restaurant et après je suis partie faire ma licence à Bordeaux, c'est là que j'ai rencontré mes colocs, Léa et Nathan.

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant