Et si (partie 2)

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Cela faisait quatre jours que j'avais annoncé à Ken l'existence de Noé. Quatre jours durant lesquels je n'avais pas eu de nouvelles. Durant les deux premiers jours, je ne m'étais pas inquiétée, après tout, il fallait que Ken se fasse à l'idée, c'était tout de même une nouvelle dure à digérer. Mais depuis deux jours, je doutais. Je redoutais qu'il rejette son fils. Cette éventualité me faisait du mal pour lui. 

Cependant, ce samedi en fin d'après midi, alors que je lisais sur le canapé pendant que Noé jouait sur le tapis du salon, deux coups contre ma porte d'entrée se firent entendre. Je me débarrassais de la couverture qui recouvrait mes genoux et me leva pour aller ouvrir. En découvrant Ken, sur le pas de la porte, je restais silencieuse quelques secondes. 

- Salut. Dit-il en remettant correctement sa casquette sur sa tête, mal à l'aise.

- Euh...Salut. 

- Ecoute, j'ai beaucoup réfléchi et...

D'un geste, je l'intimais de se taire. Je jetais un coup d'oeil dans le salon pour voir si Noé était bien occupé puis je sortis dans le couloir de l'immeuble avant de refermer la porte derrière nous.

- Je t'écoute. 

- Désolé d'avoir mis autant de temps mais j'avais besoin de réfléchir. Il fallait que j'assimile tout ça. Et l'évidence m'a frappé, j'ai envie de le connaitre, j'ai envie de faire partie de sa vie. 

- D'accord. Dis-je doucement. 

- Je flippe un peu. C'est des responsabilités et je ne suis pas sûr d'être fait pour ça. 

- Moi aussi j'avais peur mais ça vient tout seul, c'est instinctif. 

- Et s'il ne m'aime pas? 

- Il va t'adorer Ken et tu vas très bien t'en sortir. Et puis je serai là, on va faire ça à deux.

Il acquiesça un petit peu plus rassuré. 

- Tu veux le voir maintenant? 

- Je... Oui...D'accord. 

- On peut lui dire qui tu es toute suite. 

- Tu crois? Ce n'est pas un peu tôt? 

- On ne va pas lui mentir et lui faire croire que tu es juste un ami à moi pour lui dire plus tard que tu es son père. Ça va l'embrouiller. Autant mettre les choses au clair tout de suite.

J'allais ouvrir la porte mais il m'en empêcha.

- Attends, juste deux secondes. 

Il ferma les yeux et respira fortement. 

- Ça va aller Ken.

- Facile à dire pour toi. Dit-il d'une voix agressive. Au cas où tu ne le serais pas, j'ai pas spécialement l'habitude avec les enfants, vu que je ne savais que j'en avais un il y a encore quelques jours.

Je me retenais de répliquer et préférais poser ma main sur son épaule pour l'apaiser. Il respira un bon coup et me fit un signe de tête m'indiquant que l'on pouvait rentrer dans l'appartement. Ken pénétra timidement dans la salon, à ma suite. Il observa Noé, qui était occupé à jouer avec son camion de pompier.

- Noé. Dis-je pour attirer l'attention de mon fils. 

Il leva la tête vers moi et remarqua enfin la présence de Ken dans la pièce. Il lui fit un grand sourire avant de le saluer.

- Bonjour. 

- Salut. Répondit timidement le grec. 

J'invitais Ken à s'assoir avec moi sur le canapé et fis signe à Noé de venir sur mes genoux. Le bambin s'exécuta et appuya sa joue contre mon cou. Il observa Ken avec attention.

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant