Livre III- Chapitre 5

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- Je crois qu'Emilie et moi, on doit parler.

Idriss hésita, ce qui agaça son frère.

- Oh, je ne sais pas si c'est une bonne idée...

- Depuis quand tu protèges Emilie de moi!

- Depuis que tu l'appelles Emilie. Répondit-il du tac au tac.

- Fais pas chier Idriss et va chez Alia.

Idriss se tourna vers moi pour me demander mon accord et j'hochais la tête. Hakim sortit de la voiture et attendit que je sorte à mon tour.

- Tu m'appelles si ça ne va pas d'accord.

- Oui ne t'inquiète pas.

Je sortit à mon tour de la voiture et sans faire attention à moi Hakim rentra dans son immeuble. Il monta les escaliers deux à deux, je peinais à le suivre. Il arriva au quatrième étage avant moi. Lorsque j'arrivais enfin devant son appartement, il avait déjà ouvert la porte. Je pénétrais à sa suite dans l'appartement.

Je me débarrassais en silence de ma veste et posais mon sac dans un coin du séjour. Mes yeux firent rapidement un tour du propriétaire. L'appartement était jolie, j'aperçus au mur leurs disques de platines ce qui me fit sourire.

Mais je perdis vite mon sourire quand mon regard tomba sur Hakim. Ce dernier était planté au milieu du salon, les bras croisés. Il me regardait avec regard froid et semblait attendre que je parle.

Lors de mes précédentes retrouvailles, Mamé, Idriss et Théo étaient plutôt réceptif, là je me retrouvais face à un mur. Et face à ce visage glacial, aucun son ne sortit de ma bouche.

Je voulais le prendre dans mes bras, j'avais besoin de ses bras, surtout après cette nuit. Mais quand j'amorçais un pas dans sa direction, je le vis reculer. Nouvelle douche froide.

- Bon, j'ai pas toute la nuit, tu vas m'expliquer?

Ce n'était pas gagné. Je pris une grande inspiration et pour la quatrième fois en quelques semaines, je racontais mon histoire. Hakim ne broncha pas jusqu'à ce que j'évoque ma tentative de suicide.

- J'étais mal, vraiment mal. J'ai pris beaucoup de cachets.

- Tu cherchais à faire quoi en prenant tous ces médocs?

Sa phrase me prit de cours et je n'osais pas lui dire la vérité, par peur de le décevoir.

- Emilie, tu cherchais à faire quoi en prenant tous ces médocs? Répéta-t-il.

- Je voulais mourir.

Ma phrase lui fit l'effet d'une claque dans sa figure. La douleur que je vis dans ses yeux me transperça en plein coeur. Son poing déjà meurtri vint s'écraser contre le mur, il poussa un juron avant de quitter la pièce pour s'isoler sur le balcon.

Je lui laissais le temps de digérer la nouvelle et m'assis sur son canapé.

Il vint me rejoindre quelques minutes plus tard. Lorsqu'il referma la baie vitré, je vis que ses yeux étaient rouges. Je grimaçais et lutais pour ne pas pleurer à mon tour. Il s'installa en silence à côté de moi.

Il ne me toucha pas mais le fait qu'il prenne la peine de s'assoir à quelques centimètres de moi était déjà un exploit en soit.

- Continue, s'il te plait.

Je continuais mon récit, et racontais mon entrée dans le centre, pourquoi mes parents avaient refusés que je les vois, pourquoi j'avais décidé de prendre mes distances quelques temps, pour arriver finalement au soir de ce fameux concert et de cette fameuse chanson.

EtincelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant