Finalement, je préfère affronter Vous-Savez-Qui

Chapitre 34

La semaine qui suivit la victoire de Gryffondor passa à une vitesse phénoménale pour Hermione. Installée à la bibliothèque, celle-ci posa sa plume et plongea la tête dans ses mains. Il ne lui restait désormais plus que deux jours pour réviser ses ASPIC, et elle était inquiète. Selon elle, elle n'était pas assez préparée, elle n'avait pas assez étudié, et elle commençait à se demander si elle n'aurait pas mieux fait d'accepter la proposition de Kingsley après la chute de Lord Voldemort. Autant dire que son état émotionnel était proche de l'implosion.

Dépitée, la jeune femme laissa traîner son regard sur les parchemins et les manuels qu'elle ne cessait de consulter. La bibliothèque, pourtant son repaire depuis toujours, commençait à l'oppresser tant le stress l'avait gagnée. Et cela s'en ressentait dans son comportement général, notamment dans l'exercice de ses fonctions de Préfète-en-Chef. Rien n'arrivait à diminuer son stress, tant et si bien qu'elle était devenue encore plus intransigeante et à cheval sur le règlement de l'école – Ginny avait été surprise que cela puisse arriver, mais c'était effectivement le cas.

Encore la veille, lorsqu'elle avait surpris des première année sortir des cachots en courant, juste avant le couvre-feu, les bras chargés de gadgets provenant de la boutique des frères Weasley, Hermione avait piqué une colère et les avait envoyés une semaine entière en retenue avec Rusard, le concierge. Theodore, qui se trouvait alors avec elle et avait donc assisté à la scène, avait tenté d'adoucir un peu son homologue, mais celle-ci lui avait jeté le regard le plus noir qu'elle avait en réserve, avant de lui dire que s'il n'était pas content, il n'avait qu'à accompagner les jeunots en retenue.

Ginny, qui s'était radoucie si tôt le dernier match de Quidditch passé, avait glissé subtilement à Charlie, dans la semaine, que le stress émotionnel d'Hermione la rendait difficile à supporter pour son entourage direct. Le rouquin, amusé par la situation – surtout parce qu'il échappait à sa dragonne de petite amie en période d'examens – avait tout de même essayé de la tempérer quelque peu à travers les quelques messages qu'ils arrivaient à échanger chaque jour. Lui aussi, à l'instar de sa petite sœur et de Theodore, essuya un échec cuisant, lorsque la brune lui avait assené qu'il devrait être le mieux placé pour la comprendre, sachant qu'il avait été à sa place quelques années auparavant. Il s'était évidemment bien gardé de lui dire qu'il n'avait jamais eu comme objectif d'avoir un Optimal dans chaque matière, et qu'il s'était présenté à ses épreuves avec son seul talent comme support.

Toujours était-il que la tension était plus que palpable lorsque la née-moldue était dans les parages, ce qui n'arrangeait en rien l'état de stress des autres élèves de sa promotion.

Décidant finalement qu'il était temps pour elle d'aller dîner, Hermione se résolut en soupirant à ranger son matériel et ses parchemins dans son sac de cours, qu'elle alla déposer dans la salle commune des Gryffondor, avant de se rendre à la Grande Salle. Merlin seul savait à quel point elle avait hâte d'avoir passé ses examens.

oOo

Fort heureusement pour Hermione, les préfets de sixième année avec pris le relai durant le dîner, et la Préfète-en-Chef avait pu s'installer plus paisiblement que pendant les repas précédents. Pour autant, elle ne cessait de jeter des regards ses jeunes camarades turbulents, qui discutaient vivement. Ginny, assise en face d'elle, décida de la distraire un peu.

— Nous aurons une journée tranquille à la fin des ASPIC, fit la rouquine en guettant la réaction de sa meilleure amie. Je pensais qu'on pourrait aller à Pré-au-Lard pour retrouver les garçons et manger avec eux, qu'en penses-tu ?

— Mmmh, fut la seule réponse d'Hermione, qui fixait un point inexistant derrière la jeune Weasley.

Ginny leva les yeux au ciel devant le manque d'enthousiasme de la brune. Elle savait pertinemment qu'Hermione n'arrivait pas à se sortir les ASPIC de la tête, mais elle n'imaginait pas une seule seconde qu'elle serait obligée de faire les questions et les réponses seule, n'obtenant que des grognements et onomatopées étranges de la part de sa meilleure amie, ni qu'elle devrait l'obliger à se nourrir.