Finalement, je préfère affronter Vous-Savez-Qui

Chapitre 35

Le lundi matin, Hermione se trouvait assise sur son lit, ses parchemins entre ses mains, encore en pyjama, alors que ses camarades s'affairaient avant de descendre prendre leur petit déjeuner dans la Grande Salle. La brunette avait les yeux cernés, les cheveux ébouriffés et son regard ne quittait pas ses écrits, de peur qu'ils disparaissent à nouveau. Actuellement, manger était sa dernière préoccupation : en effet, ce matin-là, les élèves de septième année avaient la première épreuve des ASPIC, à savoir l'examen de Métamorphose. C'étaient d'ailleurs les parchemins de cette matière qui avaient été endommagés deux jours plus tôt par l'esprit frappeur le plus insupportable que Poudlard ait connu, Peeves lui-même.

Depuis qu'elle avait été contrainte d'utiliser la boîte magique produite par les Weasley, Peeves n'avait pas été revu. La jeune femme constatait avec un soulagement à peine dissimulé que le gadget fonctionnait bien, car elle aurait été capable de massacrer à cet instant précis quiconque mettrait de nouveau en péril ses chances de réussite aux ASPIC.

Hermione ne parlait pas beaucoup depuis l'incident, elle avait réussi à se recréer une bulle imperméable à tout dérangement externe. La veille, elle avait à peine prêté attention au message que son dragonnier lui avait envoyé pour l'encourager et la rassurer sur sa réussite aux épreuves qu'elle allait passer. Elle ne lui avait répondu que très brièvement le matin du début des examens, le remerciant pour sa sollicitude – et le priant intérieurement de lui ficher la paix le temps que les ASPIC soient terminés.

En soupirant, elle jeta un œil à la petite horloge qui trônait sur sa table de nuit, et qui indiquait huit heures moins le quart. La première épreuve commençait à neuf heures pétantes, ce qui ne lui laissait que peu de temps pour réviser le chapitre sur la métamorphose animale avancée. Alors qu'elle entamait son paragraphe, elle fut interrompue par sa meilleure amie qui se tenait face à elle, les mains sur les hanches et l'air grave.

— Hermione, il faut que tu manges, gronda Ginny.

— Plus tard, lui répondit la brune en feignant d'être agacée d'avoir été ainsi arrêtée dans son élan.

— Non, maintenant, ordonna la jeune Weasley. On commence la semaine des ASPIC et...

— Et donc je révise, fin de l'histoire, coupa sèchement Hermione en foudroyant la rouquine du regard.

— Ne m'oblige pas à te lancer un Imperium !

— Pour te faire renvoyer avant même d'avoir ton diplôme ? Brillante idée, ricana la Préfète-en-Chef.

— Ok, tu l'auras voulu.

Et Ginny tourna les talons, disparaissant de la chambre des septième année. Hermione soupira, ravie d'avoir enfin le calme qu'elle appréciait tant pour réviser, et se replongea dans la lecture de ses parchemins.

Les minutes défilèrent, jusqu'au moment où un pop caractéristique se fit entendre.

— Que... ? commença la brune en levant les yeux.

Elle se figea soudainement en voyant Winky, l'elfe de maison qu'elle affectionnait particulièrement, les bras chargés par un plateau sur lequel était disposé tout un tas de victuailles différentes. La petite Elfe s'avança prudemment vers la jeune femme, veillant à ne rien faire tomber.

— Bonjour Miss Granger, Winky s'excuse de vous déranger et d'arriver si tard, fit la créature de sa voix fluette, mais Miss Weasley a insisté pour que vous mangiez avant de vous présenter à vos épreuves. Et Winky est d'accord avec Miss Weasley, alors Winky vous a préparé plein de bonnes choses.

— Winky, fit seulement Hermione, abasourdie.

La jeune femme n'en revenait pas. Sa meilleure amie l'avait bien eue sur ce coup-ci, car elle savait pertinemment ce que la brune pensait des demandes excessives faites aux elfes de maison dont elle défendait les libertés depuis plusieurs années. Hermione se retint de fulminer, ne voulant pas vexer la petite elfe qui s'était donné du mal pour elle, et posa ses parchemins à côté d'elle sur le lit afin de se saisir du plateau que Winky lui avait amené.