Finalement, je préfère affronter Vous-Savez-Qui

Chapitre 38

Hermione ne bougeait toujours pas, comme stupéfixée devant la scène qui lui faisait face. Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre Charlie sur le Chemin de Traverse, elle était à mille lieues d'imaginer que son ancienne petite amie, Elina, supposée travailler dans sa réserve de dragons en Russie, serait à ses côtés.

Le cerveau de la Gryffondor tournait à vive allure, essayant de trouver une explication logique à ce qu'il se passait sous ses yeux. Depuis quand se trouvaient-ils ici, ensemble ? La jeune femme avait-elle mis les pieds au Terrier pendant son absence ? Et surtout, par Merlin, pourquoi diable Charlie ne l'avait-il pas prévenue de la présence de celle qui voulait assurément les voir se séparer ?

Malgré le joyeux vacarme qui régnait sur le Chemin de Traverse en ce jour ensoleillé, Hermione n'entendait rien, tellement ses pensées s'entrechoquaient dans son esprit. Elle ne savait pas comment réagir face à cette situation pour le moins inconfortable, et aucun autre son ne sortait de sa gorge. Son émotion était si dense que tout restait coincé dans sa gorge. Pourtant, elle en aurait eu des choses à dire ; Elina était un véritable poison depuis qu'elle avait débarqué inopinément dans la vie d'Hermione, en février. Et finalement, la Gryffondor regrettait presque de ne plus avoir à affronter Voldemort et ses sbires. Au moins, avec eux, les choses étaient plus habituelles, et elle avait appris, à ses dépens, à gérer tout ce qui leur était arrivé depuis sa première année à Poudlard.

Alors que la brune était toujours perdue dans ses sombres pensées, Charlie s'était tourné vers elle dès qu'il l'avait entendue arriver, et le sourire présent sur son visage laissait paraître son malaise. Dardant son regard brun dans celui du dragonnier, Hermione retrouva subitement l'usage de la parole.

— Qu'est-ce qu'elle fait là, elle ?

— « Elle » a un prénom, ironisa Elina. Et je ne vois pas en quoi ça te regarde, puisque Charlie et moi étions en train de discuter.

— Je ne t'ai pas causé, lui répondit sèchement Hermione sans même la regarder. Du moins, pas encore.

— Espèce de... commença la blonde, furieuse devant le ton employé par sa vis-à-vis.

— Ne termine pas cette phrase, lui conseilla le dragonnier avec un regard mauvais. Tu es venue ici exprès pour me trouver et discuter. Alors parle, je te prie.

L'agacement commençait à poindre dans la voix de Charlie, qui veillait à rester impassible face à la situation. La présence indésirable de l'éleveuse de dragons l'incommodait, et il avait surtout peur que cela fasse de l'ombre à nouveau à sa relation avec Hermione. D'ailleurs, la Gryffondor n'avait toujours pas bougé d'un poil, ce qui inquiétait le rouquin, qui ne savait absolument pas comment elle allait réagir lorsque la blonde expliquerait le pourquoi du comment de sa visite.

— C'est à toi que je veux parler, Charlie, insista Elina en lui faisant des yeux de biche. On pourrait aller s'installer tranquillement en terrasse, là-bas, surtout qu'il fait un temps radieux, ajouta-t-elle en ignorant délibérément la présence de la petite amie du jeune homme.

— Il n'y a rien que tu ne puisses dire devant Hermione, intervint le dragonnier le regard dur. Et nous ne bougerons pas d'ici. Alors, pour la dernière fois, parle.

Hermione observait, toujours en silence, la scène qui se déroulait devant elle. Elle avait bien compris le manège d'Elina, et ses tentatives d'éloigner Charlie d'elle n'avaient pas l'air de fonctionner, ce qui soulageait la sorcière quelque part, même si elle ne doutait pas des intentions du rouquin. Celui-ci était très froid et sec avec son ancienne petite amie, mais cela n'avait pas l'air de la désarçonner pour autant, puisqu'elle surenchérissait à chaque pique qu'il lui lançait.