Chapitre 36

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En ce dernier samedi matin à Poudlard, Hermione souriait devant la désinvolture des élèves qui s'apprêtaient à rentrer chez eux pour l'été. Sa scolarité à Poudlard était désormais terminée – du moins, elle l'espérait, puisque tout dépendait de ses résultats aux ASPIC – et la jeune femme n'avait pu empêcher la nostalgie et une certaine tristesse de la gagner.

La veille, Ginny et elle avaient profité de leur dernière soirée au château avec les autres élèves de leur promotion. Ils avaient tous passé une soirée particulièrement agréable, à danser, chanter, rire et s'amuser, surtout que Neville s'était joint à eux. Ils avaient réussi à négocier avec les elfes de l'école que leurs soient amenés quelques mets pour la soirée, et Abelforth avait consenti, un brin amusé par le côté rebelle toujours présent chez les élèves, à leur amener un peu de bièraubeurre – en leur rappelant que c'était tout de même à consommer avec modération.

Theodore et Demelza avaient rejoint les septième année quelques minutes après Hermione et Ginny, qui n'avaient pu s'empêcher de s'esclaffer au souvenir de leur découverte un peu plus tôt dans la soirée. Elles n'auraient jamais parié que le Serpentard jetterait son dévolu sur celle que la rouquine aimait surnommer « la casse-pieds de service » - mais qui l'avait néanmoins bien aidée à obtenir la Coupe de Quidditch, ça, elle l'admettait.

La Préfète-en-Chef s'amusait encore de la gêne de son homologue, qu'elle voyait dans ses yeux à chaque fois qu'ils se croisaient depuis qu'elle les avait vus dans le couloir. Theodore n'osait pas lui parler, de peur certainement qu'Hermione lui fasse des remontrances – alors qu'elle n'attendait qu'une chose, c'était de pouvoir se moquer ouvertement de son ami pour ses cachotteries.

Hermione soupira en prenant sur le fait deux élèves de deuxième année, qui lui jetaient des regards furtifs en fouillant dans leurs poches – certainement à la recherche de gadgets Weasley à utiliser une dernière fois avant la prochaine rentrée.

— Ernest Demery ! Jilian Grook ! les héla-t-elle. N'y songez même pas !

Les deux garçons soufflèrent dans sa direction, puis s'éloignèrent, le pas traînant, sous le regard amusé de la Préfète-en-Chef. Oui, c'était certain, ses fonctions de Préfète-en-Chef allaient terriblement lui manquer. Relevant la manche de sa robe de sorcier, elle consulta l'heure et tourna vivement les talons. Elle était attendue par le Professeur McGonagall dans son bureau, pour un dernier débriefing avec la Directrice, avant de quitter le château qui l'avait accueillie à bras ouverts il y a huit ans.

oOo

— Leones Victoria*, énonça Hermione devant la statue qui gardait l'accès au bureau de la Directrice.

La gargouille pivota devant elle, dévoilant l'escalier qui menait à l'office du Professeur McGonagall. La jeune femme gravit les marches, toqua, et attendit que son ancien professeur de Métamorphose l'invite à entrer.

— Miss Granger, fit soudainement la voix de la Directrice. Entrez, je vous prie.

— Professeur, la salua Hermione. Theodore, ajouta-t-elle à l'intention de son homologue.

— Hermione, lui répondit-il en détournant aussitôt les yeux.

Hermione ne put empêcher un léger sourire d'apparaître sur son visage devant l'attitude du Serpentard, qui s'appliquait tout de même à garder son air suffisant habituel pour ne pas éveiller les soupçons du Professeur McGonagall.

— Bien, je vous remercie tous les deux d'être venus, commença la vieille femme en leur souriant. Et aussi pour avoir fait de l'excellent travail tout au long de cette année d'après-guerre. Votre amitié a démontré que les chamailleries entre Serpentard et les autres maisons n'avaient plus lieu d'être. Vous avez permis à Poudlard de renaître de ses cendres, comme le phœnix du Professeur Dumbledore. Il serait fier de vous, soyez-en assurés, ajouta-t-elle la larme à l'œil.

Finalement, je préfère affronter Vous-Savez-QuiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant