Un bébé pour Noël | Romance terminée

#Tome 2 | #Amour 33

Prendre conscience en douceur...

Lundi 31-12-18

Appartement n° 4 sur 2 270 NW Savier St, Portland, OR 97 210, États-Unis

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13 h 30 - Nous sommes dans les bras l'un de l'autre, allongés sur le canapé comme le boxeur sonné après un match et l'uppercut qui l'a envoyé au tapis. Nous n'arrivons pas à bouger, à réagir, et encore moins à parler. Ce long silence n'est pas gênant, il est même nécessaire pour faire le point.

Jina vient de s'endormir et, c'est tant mieux, elle a besoin de souffler. Moi, comme souvent je n'y arrive pas !

Je laisse les images tourner en boucle tout en caressant ses cheveux. Les mots ne sont pas en restes non plus. Ce petit bout de nana, qui chamboule mon existence a déjà bouleversé celle d'un autre mec à tel point qu'il l'a épousé.

Je connais ce sentiment de bonheur extrême, où l'on est persuadé d'avoir trouvé la femme de sa vie au point de passer le pas et de vouloir se lier à elle pour la vie. J'ai un jour été ce mec-là en projetant d'épouser Mindy... On voit le résultat et la clairvoyance des sentiments qui peuvent nous aveugler au point de faire de bien belles conneries.

Était-ce une énorme bêtise pour eux aussi ?

Bon nombre de soldats après de longues missions perdent le sens de la réalité. Et ils se marient dès le retour au pays pour s'ancrer quelque part, pour se dire qu'ils n'ont pas tout foiré, pour se donner une raison de rentrer, pour oublier l'horreur du terrain.

Les motifs sont tous aussi nombreux que bons.

Leur couple fait-il partie de ce cas de figure ?

Je n'en ai aucune idée.

La seule chose que je sais, c'est que pour lui cette histoire n'est pas terminée.

A-t-il juste besoin d'avoir sous les yeux la preuve de leur divorce et de l'entendre de la bouche du juge pour que ça soit acté dans sa tête ? C'est plausible. Rien de tel que de voir inscrites noir sur blanc les choses pour qu'elles deviennent réalités.

J'espère que ça sera le cas...

Pourtant quand je vois à quel point ce mec insiste, je n'arrive pas à m'en convaincre.

Et puis ce cauchemar, qu'elle a fait était si douloureux et prenant, que Jina a ressenti le besoin de me baiser pour essayer de se noyer dans l'oubli. Jina a aussi prononcé une série de mots sous la douche qui revenait heurter mon esprit comme un boomerang.

Otage ?

Était-ce Jina qui l'a été ? Ou bien a-t-elle participé à une mission de sauvetage d'otages ?

Libéré ? Retour ? Oublier ?

Ce mot, otage, est forcément lié à ces trois-là. Et que ça la concerne ou que ça soit d'autres personnes, ils ont été libérés et de retour chez eux, ils devaient essayer d'oublier...

Nous en sommes tous là !

Nous sommes rentrés et nous devons oublier...

Mais c'est plus facile à dire qu'à faire ou mettre en pratique.

— Léo...

— Je suis là, ma girlfire.

Ses mains se resserrent autour de ma taille pour constater que je suis bien réel. Sa bouche se réapproprie ma peau à proximité et mon torse se retrouve couvert de ses baisers. Ses iris lapis se relèvent vers moi, me capturent, m'attirent à elle. Et je sais que quoiqu'il arrive, moi aussi, je me battrais pour elle.