Tome 1 | Chapter 17.02

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Laisse-moi faire !

Jeudi 13-12-18

Appartement n° 4 sur 2 270 NW Savier St, à Portland | Oregon

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15 h 00 - Je souffre rien que de penser aux mains de Leyna sur moi. Pas qu'elle va me faire mal, au contraire. Je sais que Leyna sera douce et fera en sorte que ce moment soit le plus agréable possible au vu de mes douleurs. Mais ce qui va être terrible, c'est de la regarder faire, de sentir ses doigts fins sur moi, son corps proche du mien, sans avoir le droit de ne rien faire en retour.

Une véritable torture...

— Allonge-toi et soulève ton tee-shirt.

Ce que je fais sans discuter en essayant de me concentrer sur les photos de la forêt accrochées en face de moi, sur un des murs du salon. Je tente de baisser mon bas de jogging, mais pour ça, il faudrait que j'arrive à me plier... Je grimace en essayant tout de même de faire glisser la ceinture de sur mon bassin. Les mains de Leyna se posent sur les miennes pour arrêter ma tentative douloureuse. Sa peau est tellement douce. Un effleurement. Juste ça. Et pourtant, je ressens un tressaillement qui me donne envie de plus. Ses doigts restent sur les miens tandis que nos regards ne se lâchent pas. Je n'y arrive pas. Et elle non plus. Le temps est suspendu et je ne fais rien pour l'accélérer. Leyna est la première à rompre le contact, à reprendre le dessus sur notre attraction.

— Laisse, je vais le faire. Tu as mal où, précisément ? Que je puisse faire attention de ne pas y ajouter plus de douleur ?

— La jambe droite...

— Ok ! En entier ?

Je hoche la tête avant de lui préciser :

— Hanche, cuisse, et genou...

Leyna me surplombe pour être au plus près de ce qu'elle a affaire et la grimace qu'elle n'arrive pas à retenir me fait mal au cœur.

J'aurais préféré que Leyna ne me voie pas dans cet état.

— C'est ça que tu appelles, aller bien ?

— Ouep !

— Ils t'ont tabassé avec quoi pour réaliser de tels hématomes ?

— Batte de baseball et rangers, déglutis-je fortement en repensant aux trois types cagoulés.

Leyna est douce et s'emploie à étaler la pommade partout où elle découvre un hématome. On va y passer un tube entier à chaque tartinade si j'en crois le nombre d'endroits où Leyna applique de la crème.

— J'aurais eu plus vite fait de te tremper dans un bain d'onguent, me renseigne-t-elle tendrement. Tu n'as pas un seul endroit du corps qui n'a pas été touché.

— Heu... Si, et heureusement, tenté-je de me marrer avant de m'arrêter face à la douleur fulgurante qui traverse mes abdominaux, j'ai bien fait attention à préserver ma lance.

J'espérais détendre l'atmosphère, mais ça ne fait pas rire Leyna. Elle reste sur son idée, et, au contraire, ça renforce sa colère et sa tristesse.

— Non, mais tu te rends compte de la chance que tu as eue ?

— Le toubib m'a dit pareil, confirmé-je en soulevant les épaules.

— Tu aurais pu y rester...

— Hé ! Tout va bien... Viens par là !

Les larmes de Leyna sont autant de couteaux plantés dans mon cœur, alors que ses mains se resserrent sur les miennes avant de les embrasser avec émotion. J'aurais préféré que celles de Leyna se posent sur mes lèvres, mais je dois aller à son rythme. Et c'est déjà bien beau, qu'elle n'ait pas refusé de me voir après ce que lui a dit Chanel, mais surtout après tout ce que je lui fais endurer depuis mon retour. Rien ne s'est passé comme je l'avais prévu. Pendant cette année loin d'elle, de Portland, de la caserne. Loin de cette vie, que je trouvais routinière et qui m'a poussée à partir en plus de tout le reste. J'avais besoin de flirter avec le danger, de voir d'autres villes, d'autres cultures...

Un bébé pour Noël | Romance terminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant