#Tome 2 | #Amour 80

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Entre incertitude, désarroi... Et espoir ?

Dimanche 13-01-19

Maison famille d'accueil, Portland, OR 97 210, États-Unis

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10 h 00 | Je lisse ma veste, réajuste ma cravate, vérifie que les boutons de ma chemise sont tous bien attachés. Pour calmer ma respiration, qui tente de s'emballer, je jette un regard amoureux vers Jina. Pour l'occasion, elle a passé une petite robe noire, qui lui arrive aux genoux, avec un col dégagé laissant le haut de sa poitrine en vue, sans pour autant dévoiler la rondeur de ses seins. Elle a ajouté une veste claire, des escarpins et des bas presque transparents épousant à la perfection le galbe de ses mollets.

Le souvenir de Jina en train de les enfiler tout à l'heure était un spectacle dont je ne me lasserai pas, mais dont je n'ai pas pu profiter tant j'étais tendu.

Un dernier regard à Jina qui m'encourage, de ses deux pupilles d'un bleu lapis-lazuli aimantes, à me calmer. Je me force à prendre des respirations posées avant de frapper trois coups sur le montant en bois. Je ne lâche pas la main de Jina pour autant et crispe même mes doigts en voyant la porte s'ouvrir.

— Madame Radford.

— Monsieur et Madame Wayne, je vous en prie, propose la quinqua qui s'efface pour nous laisser entrer.

Je lance un regard paniqué à Jina, mais elle me fait signe en hochant de la tête de ne rien dire pour le moment sur notre situation. Nous suivons notre hôte et ce sont les pleurs d'Éden qui nous accueillent au salon. Il est assis en boule dans un fauteuil, face à l'assistante sociale qui essaye de lui parler doucement et gentiment.

Mon cœur se déchire à nouveau en le découvrant ainsi.

Je lâche la main de Jina et mue par je ne sais quel instinct, je me dirige vers le fauteuil. Arrivé à la hauteur de la femme, je m'accroupis et essaye de capter l'attention d'Éden avec l'ourson multicolore que j'ai acheté pour lui, lors de notre journée à la plage.

Je le secoue devant sa tête tout en parlant avec une voix enfantine.

— Coucou Éden, tu veux bien me faire un câlin ?

J'approche un peu plus la peluche du fauteuil et d'un bond la fais atterrir sur l'accoudoir. Éden surpris, arrête de pleurer et fixe mon ami l'ourson, que je déplace de gauche à droite pour capter son attention.

— Je peux venir dans tes bras ?

Tel un ventriloque, je fais parler la peluche qui a une bouille trop craquante.

Je sens le triple regard sur mon dos, mais je ne me laisse pas déconcentrer. Mon objectif principal est déjà atteint, faire qu'Éden arrête de pleurer, maintenant la deuxième étape est de l'apprivoiser avant d'engager le dialogue. Et celle-ci est en partie réalisée quand Éden se saisit de la peluche. Cependant, il a un mouvement de recul en ayant effleuré mes doigts au passage. Son geste me peine. Il me fait presque mal. Mais je sais qu'il a tant souffert que je ne lui en veux pas. Mon regard l'inspecte et loin de l'affolement de l'urgence, de l'incendie puis de l'explosion, je m'aperçois à quel point, Éden est maigre. Ses traits enfantins ne devraient pas être si tirés, ils ne devraient pas être aussi tristes et apeurés. Sans contrôle sur ma main, je la pose sur la sienne en l'appelant :

— Éden, c'est moi, le pompier qui t'a sorti...

Ma phrase reste en suspens, tandis qu'il relève sa tête et que son regard plonge dans le mien à la façon d'un laser dans la chair. L'affaire d'une seconde, je pense avoir perdu la partie. Mais quand ses yeux s'agrandissent pour mieux s'illuminer, Éden saute dans mes bras. Je savoure cette étreinte, lorsqu'il me dit tout en reniflant :

Un bébé pour Noël | Romance terminéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant