Un bébé pour Noël | Romance terminée

#Tome 2 | #Amour 75

Un besoin de vérité !

Samedi 12-01-19

Centre de rééducation, OR 97 210, États-Unis

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10 h 30 | Ses traits tirés sur son visage tendu et, son aveu, sont autant de points qui me rendent triste. Je connais les nuits sans sommeil. Celles qui vous abandonnent le torse fendu en deux, vos organes à l'air libre, prêt à vous faire dévorer par les démons qui nous hantent, par cette douleur lancinante, qui ne vous accorde aucun repos, aucun répit...

— Tu as vu un psychiatre ? Tu as parlé de tes difficultés à dormir ?

— Les psychologues ne changeront en rien le passé. Ils n'effaceront pas ce que Mindy nous a fait. Ils n'annuleront pas ton départ chez les marines. Ils n'estomperont pas ma culpabilité face à ton absence. Ils ne me rendront pas ces années sans toi...

La gorge nouée par l'émotion, sa voix tout comme la mienne se font chevrotantes.

— Je sais... Mais je suis là. Nous nous sommes retrouvés et c'est le plus important. Oui, j'ai été furieux après toi, envers elle. Ce goût de la trahison ne m'a pas quitté pendant des années. Des années dures, dangereuses, mais d'où je suis revenu. J'ai morflé, j'ai été blessé, j'ai côtoyé la mort... Mais si tout cela n'était pas arrivé, je relève mes yeux vers Jina, je n'aurais jamais rencontré la femme de ma vie.

Nos mains ne se lâchent pas.

Elles sont nos garde-fous, elles matérialisent nos retrouvailles, notre lien familial, notre besoin d'aller de l'avant et de construire un futur fraternel.

— Je comprends tout à fait ton envie d'avancer. Mais je sais qu'au fond de toi. Que, là, me tape-t-il la cage thoracique de sa main, ton cœur ne pourra pas entièrement guérir tant que je n'aurai pas mis des mots sur tes interrogations.

— Si tu penses que c'est nécessaire, haussé-je les épaules.

Mon frère a pris le temps de me détailler les événements, tel qu'il les a vécus.

« J'ai erré pendant quelques heures en essayant de recoller les morceaux de ce qui s'est passé dans cette chambre. Je ne comprenais pas tout. Les flashs de cet après-midi étaient flous ou carrément inexistants. J'avais l'impression que quelque chose de grave était arrivé, sans parvenir à mettre des mots dessus. Ma seule certitude, c'est que mes fringues sentaient le parfum entêtant et si reconnaissable de Mindy. J'avais terminé mon errance au cimetière. Je devais parler à quelqu'un, même si ce que j'allais leur dire n'avait pas de sens, nos parents m'ont écouté. Le lendemain, j'avais encore très mal à la tête, je me suis senti nauséeux et les flashs revenaient lacérer ma mémoire. Je me voyais « couché sur le lit de Léo », « dans la salle de bains en train de me passer de l'eau sur le visage », « Mindy, qui criait », qui m'engueulait sans que je sache pourquoi. J'avais essayé de te contacter, mais tu ne me répondais pas, et j'avais cette sensation de catastrophe imminente, qui ne me lâchait pas, sans pouvoir l'expliquer. J'avais peur, j'étais perdu... Le lendemain, Gary est venu passer le week-end et a tout de suite vu que quelque chose clochait. Je lui ai raconté tout ce dont je me souvenais... »

— Pourquoi ne m'as-tu rien dit ?

— J'ai essayé, Léo... Je t'ai appelé un nombre incalculable de fois. Aussitôt mon travail terminé, je suis vite rentré à l'appartement, mais elle était là... Mon cauchemar était de retour !

— Mindy était là... répété-je d'une voix éteinte et sans émotion.

Les souvenirs me reviennent sur mon altercation avec Mindy.