Je garai ma voiture et descendis.Il était 7 heures 30. J'avais horreur du retard donc je mettais tout de mon côté pour éviter cela. En marchant vers l'entreprise, mon portable sonna. C'était ma mère. Je soufflai. Que dire? Avec elle, je n'entretiens pas de relations si infrangibles, je me limite juste au strict minimum. J'ai grandi ici avec mon père, ma mère est venue au Bénin il y a deux ans, juste après le décès de mon père.
-Maman?
-Salut Mberry. Peux tu passer chez moi ce soir à ta descente ?
C'était plutôt un ordre qu'une question.
- Bien sûr, soufflai je énervée.
-Bonne journée à toi.
Quand je vous disais qu'on se disait juste le strict minimum, voilà une preuve.
Ma journée au travail se passa plutôt super bien. Entre la bonne humeur que communiquaient mes collègues et le trop plein de travail qui débordait, je retrouvai très vite mon énergie radieuse. L'heure de travail tirait lentement vers sa fin. On toqua à la porte de mon bureau.
- Entrez, dis je.
Ce n'était rien d'autre que mon patron. Je me levai pour le saluer.
-Alors Mberry, les affaires évoluent ? J'ai eu le temps d'observer comment ton équipe et toi travailliez pour la marche de cette entreprise et je suis vraiment fier. Ton papa là haut devrait être aussi fier. Mais moi ma santé me lâche, je dois me retirer des affaires. Dès demain, il y aura un nouveau directeur. J'espère que vous le respecteriez autant que moi.
Mon patron et moi passions une démie heure à discuter. On sortit tous deux et chacun prit sa route. Je regrette le départ de ce bon monsieur. Il va me manquer.
Aussitôt mes pensées revinrent vers l'invitation de ma mère. J'etais vraiment épuisée et je ne sais comment conduire d'ici à Porto novo. Néanmoins je me mis en route. 45 minutes plus tard, je me trouvai chez elle. Il y avait une voiture garée devant la maison, ce genre de voiture qui me rendait folle. Je matai la voiture avec insistance. Qui peut arriver à se procurer ce bijoux et combien gagne t il par mois ?
Étant fille unique, ma mère avait l'habitude de s'acharner sur moi surtout qu'elle était à cheval avec la tradition. Je suis née d'une union illégitime. Enfin c'est comme cela mes demis frères ont l'habitude de m'appeler. Cela ne me blesse nullement, parce que du vivant de mon père, il n'a jamais de différences entre ses enfants. Je peux dire qu'il m'aimait un peu trop car j'avais tout pris physiquement de ma mère dont il est tombé amoureux lors d'une mission au Sénégal.
Je rentrai dans le salon et la vis.Elle était accompagnée mais je n'accordai pas d'importance à son visiteur. Elle était dans l'un de ses boubous que j'aimais. Côté vêtements, ma maman, était top.
Je lui fis la bise et m'assis.
- Mberry ça t'arrive de penser à moi ta pauvre mère.? Dis moi, depuis quand m'as tu appelée ? 4 mois?
-Maman c'est le boulot. En plus je suis fatiguée. Essaie d'aller droit au but. Je dois retourner à Cotonou encore aujourd'hui.
Ma mère me lança un de ses regards noirs dont j'ai connaissance. Je ne fis pas attention et déposai ma tête contre le dossier du fauteuil.
-Mberry RANDOLPH, quel âge as tu?
Non mais elle est sérieuse là. Elle me fait déplacer pour connaitre mon âge.
-27 ans, Coumba DIALLO, lui répondis je d'un traite.
-À 27 ans, je t'avais déjà. Écoute Mberry je ne veux pas que tu commettes la même erreur que moi. J'en souffre déjà et le pire c'est que tu en paies les frais plus que moi-même.
Je me calmai.
-Maman tu n'as pas à t'en faire pour moi. Je cherche une certaine stabilité financière avant de me lancer. Rien d'alarmant.
-Justement, j'ai remarqué que si je te laissais le choix même à 30 ans tu me chanteras la même chanson.
Elle prit une pause.
-J'ai voulu prendre le taureau par les cornes. Je te présente ton fiancé.
Mon cerveau beurga. Au prime abord les paroles ne m'étaient pas bien parvenues mais quand je compris leur sens j'éclatai de rire.
-Maman c'est une bonne blague tu sais. Tu aurais du te lancer dans la comédie, tu aurais fait carrière. Chapeau.
Mais le serieux qu'affichait ma mère m'amena à me reprendre. Qu'est ce que cette dame veut me faire comme ça ?
-Maman, dis moi que tu n'as pas fait ça ?
-Je t'avais prévenue jeune fille. Cheikh a déjà payé une partie de ta dot et....
-JE M'EN FOUS SI IL A PAYÉ OU NON, criai je. Non mais maman, à 27 ans, tu t'es permise de me choisir un mari. Non dis moi que je rêve. Dis moi que c'est une blague. Si papa était encore ici oserais tu le faire? Bien sûr que non. Puisque lui il pense à mon bien-être.
-Calme toi Mberry. Pas besoin d'en faire tout un plat...
-Ah bon ? Je ne me rappelle pas qu'on t'ait forcée à épouser mon père.
Je voulus continuer mais me demandai ce que je faisais encore là. Je me levai en colère et jetai un regard noir à mon prétendu fiancé. Je le toisai afin de lui communiquer toute mon amertume. Je sortis avec rage et démarrai en trombe. Je risque un accident si je ne me calmais pas. J'avais un penchant pour la vitesse mais là je conduisais à tombeau ouvert. Je garai la voiture aux abords d'un restaurant. Je descendis manger afin de me changer les idées. La fatigue était à son summum, je choisis donc de piquer une somme avant de rentrer. Je bloquai mes portières. Il était 19 heures. J'entrepris de faire 30 minutes de sommeil. Je m'assoupis.
Et comme le plan des hommes n'est pas toujours celui de Dieu je me réveillai à 22 heures au milieu de la route. J'étais énervée pour de bon. Là je filai pour de vrai et me trouvai en un temps record au pont payage. Arrivée juste devant l'hôtel White Horse, ma voiture me lâcha. Là j'ai su pour de vrai que j'étais maudite. Je n'y connaissais rien en mécanique et ma voiture ne m'avait jamais fait un si sale coup. J'ouvris néanmoins le capot. Que sais je qu'on fait là ? Mais rien. Je la fermai. Je m'adossai à là voiture et quand je pensai à l'insécurité qui sévissait dans nos rues, je rentrai dans la voiture et démarrai mais elle ne prit pas. Je descendis encore. Quelques minutes plus tard, une voiture serra de mon côté. Je reconnus la caisse comme étant celle que j'ai vue chez ma mère. Un jeune homme en ressortit. Le même. Je soufflai de soulagement et d'agacement. Dieu ne pouvait il pas envoyer une autre personne me sauver.
-Un problème, demoiselle insolente?
Attendez, il venait de m'insulter là. Il n'attendit pas que je réponde et ouvrit le capot il le referma aussitôt. Il prit sa voiture et démarra. Mais c'était quoi ça ? Il partait et me laissait seule ici? Mais à quoi je m'attendais aussi. Je soufflais à la fois le chaud et le froid. Je cogitais sur comment laisser ma caisse et prendre un taxi pour rentrer quand je vis des phares s'allumer en ma direction. Le jeune homme en sortit avec une bouteille d'essence. Oh non comment n'ai je pas pu penser à ça.? Quand il remplissait le réservoir, je me mis à le mater. Il était bien menu et sentait le Dior. Il avait de la class et une démarche féline. Je dus reconnaitre que cet homme est beau. Quand il finit de la remplir, je rentrai dans ma voiture et démarrai en trombe, ne voulant pas le remercier. Je le regardai à travers le rétroviseur et le vis toujours debout à la même place étonné. Il s'attendait à tout sauf ça.
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...