Soumise.

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-Tu dois séparer le lit avec les oreillers. Je ne veux en aucun cas t'effleurer.
-Mais tu agis comme une gamine. Ce n'est pas la première fois qu'on dort dans le même lit. De quoi as-tu peur au juste. ?
-De rien. Je veux juste une séparation.
-Eh ben désolé. Je ne peux pas t'inviter dans ma chambre et tu vas t'imposer. En plus la petite dort ici depuis quelques temps.
Je le regardai avec l'envie de le tuer. Au même moment Dariane fit son entrée spectaculaire avec une poupée en main.
-Ne me dis pas que tu dormiras ici avec Asha? Demandai-je en pointant du doigt sa poupée à la chevelure énorme.
-Maman, elle ce n'est pas Asha. Elle c'est Tia.
Elle avait tellement de poupées.
-Bon peu importe. Il se trouve que ce soir tu iras te coucher avec Dewel et Dayan.
-Non. Je veux rester ici.
Je lui lançai un regard noir.
-Dariane obéis.
Elle se retourna vers son père avec des yeux remplis de larmes. Et lui même bête, il succomba.
Il s'approcha d'elle et s'agenouilla.
-Bien sûr princesse que tu dormiras ici.
Je ne les écoutai plus et me couchai. La fatigue avait raison de moi. Mais je ne pus m'endormir de sitôt car ces deux que j'avais derrière moi passait leur temps à parler.
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Je crois que je commence à regagner l'affection de Cheikh. Je dois vite jouer mes cartes parce que sa mère peut intervenir à tout moment. Je dois me remarier. J'arrivai sur son portail à 10 heures. J'avais peur qu'il ne soit plus à la maison. Quand je vis sa voiture garée, je soufflais un ouf de soulagement. Bien vrai je dirai comme prétexte que j'étais venue voir ma fille. Mais ce n'était pas pour cette seule raison. Je regardai une fois de plus ma tenue. J'étais sexy comme toujours. J'aimais mon physique. Oh oui, c'est mon meilleur atout. Puisque le gardien me connaissait, il m'a laissée entrer sans problème. Mon attention fut attirée par les bruits provenant de la piscine. Je vis la même belle fille noire avec les deux enfants de l'autre jour. Étaient-ce ses enfants ?
Je continuai mon chemin. J'espère que la mère de Cheikh n'est pas là. Mon charme aura plus d'effets sur lui si on est seul.
J'ouvris la porte. La décoration de la pièce avait changé. En une semaine toute la décoration que j'eus à faire pendant mes années de mariage a été enlevée. Cette femme aurait-elle osé. ? Une bonne odeur de cuisine se dégageait. Je dus le reconnaître. Ça sentait absolument bon. J'avais grandi en Europe. Toutes mes nuits je commandais de la pizza ou parfois je faisais une virée chez mes copines. En fait la cuisine, la maternité n'étaient pas mon for. J'ai toujours demandé à Cheikh de prendre une nounou et une domestique ou cuisinière mais il refuse. En parlant du loup, le voilà qui s'amène. Il ne m'avait pas remarquée. Il avait le regard plongé dans sa tablette. Il descendait les marches avec élégance. Cet homme est un vrai gentleman. Je ne sais pas ce qui m'a pris de le quitter.
Il lança un appel.
-Aïcha fais rentrer les enfants pour leur petit déjeuner. Il y a un bon moment que leur maman les cherche. Elle ne doit pas savoir qu'ils ont été à la piscine. Habille les là-bas et fais vite.
Il raccrocha et redressa la tête. Il me vit et s'avança vers moi.
-Bonjour, fit-il d'une voix dure.
Cheikh est plus qu'un caméléon. Il a cette facilité de changer d'humeur. Lui qui parlait tout de suite en souriant, il a fallu me voir pour qu'il mine. Mais bon son arrogance n'allait pas m'arrêter. Je m'avançai vers lui. Au même moment, un couple de vieux descendait les marches. Apparemment ma maison est devenue une maison de retraites où viennent loger les vieux. Ils étaient vieux mais étaient en bonne santé. J'imaginai Cheikh et moi à cet âge, nous aimant toujours. Nos enfants auraient grandi..
Cheikh me laissa et alla les saluer. Ils prirent place dans la salle à manger qui était séparée du salon par un rideau en perles. Je dus reconnaître que la décoration était très réussie. Il revint vers moi.
-Tu viens pourquoi ? Je dois passer à table.
-Je suis venue voir ma fille.
C'était la seule explication plausible que je pouvais donner.
-Dewel est....
Au même moment, une femme sortit de la cuisine. Elle gardait ma fille dans un bras et avait une glacière dans une autre. Elle me tournait dos et n'avait pas remarqué ma présence. Mais je la reconnus aussitôt : Mberry.
Non la terre semblait tourner. Ce n'est pas vrai.Mberry dans ma maison, se comportant comme la maîtresse des lieux, tenant mon enfant. C'en était trop. Je me lançai vers elle prête à lui assener des coups. Mais Cheikh m'arrêta dans mon élan. Elle n'avait rien vu de tout ça.
Cheikh me serra le bras.
-Tu me fais mal.
-Tu pensais aller où là ?
Ses yeux étaient devenus tous rouges. Le temps qu'il me relâche, cette Mberry s'était déjà retournée et m'avait vue. Je ne l'ai jamais aimée. Bien vrai elle était une femme très belle mais je ne l'appréciais pas. Pas d'un iota. Et apparemment le sentiment était partagé. Elle me toisait vite fait avant de retourner en cuisine.
Ouais retournes-y boniche. C'est là-bas qu'est ta place.
-Allons au dehors pour discuter.
Il me tira en direction de la piscine. On rencontra au même moment la jeune fille et les deux enfants. Leur visage me rappelait quelqu'un mais je ne sais qui.
-Elle fout quoi ici ta secrétaire ?
-Ce n'est pas ton problème à ce que je sache.
-Si c'est mon problème. Ici c'est ma maison. D'abord tu la transformes en maison de retraite ou même campagne de vacances. D'abord deux vieux, des enfants et maintenant 2 fem....
-Tu te prends pour qui toi, pour venir ici demander des explications hein. ?
La mère de Cheikh venait en notre direction.
-C'est plutôt toi l'intruse ici. Ta maison? Connais-tu le prix d'un paquet de ciment. ? As-tu une fois déboursé de l'argent pour construire ? Je peux encore tolérer que tu viennes voir ta fille mais ne t'amuses pas à mal parler à quelqu'un ici. Tu désertes ton foyer sans donner d'explications à quiconque, tu abandonnes ta fille et tu viens vociférer ici. Allez commences par sortir d'ici. Allez oustes

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant