I need you to be mine.

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Le père de Cheikh connaissait très bien la maison de Dana. Elle avait loué une modeste maison dans un quartier calme. Il sonna mais personne ne répondit. Il réitéra ce geste à maintes reprises avant que madame ne daigne sortir.
-Oui que puis-je pour vous? Demanda t'elle en croisant les bras.
Cette femme était très insolente. Elle me donnait l'envie de me jeter sur elle.
-Je suis là pour prendre Dewel.
Elle feigna d'être étonnée.
-Dewel? Commet ça pour prendre Dewel. Mais elle est avec vous non.
Cette femme voulait nous compliquer la tâche. Et cette fois-ci je n'allais pas la laisser faire. J'avais  comprimé trop de ressentiments en moi. En commençant par son mariage avec Cheikh jusqu'à maintenant, le fait que Cheikh m'accuse de ne pas aimer sa fille et enfin la gifle que j'ai reçu de lui. Tout cela déchaîna en moi une série d'émotions. Je ne sus comment mais je vis ma main s'abattre sur sa joue. J'y étais allée fort car quand elle a crié, je l'ai ressenti dans mes entrailles.
-Fais sortir la petite.
Elle me regardait horrifiée. Moi-même je ne me suis pas reconnue. J'étais sauvage, je le savais mais je ne le démontrais jamais en public.
Je la poussai et entrai. Elle criait comme une folle enragée.
-Tu fais irruption dans ma maison. Cela s'appelle violation à domicile et tu peux être condamnée à...
-Épargnes-moi tes cours de droit..
J'avançai sans vraiment savoir où aller. Normal je ne suis jamais venue ici. Malgré qu'elle hurlait, le père de Cheikh me rejoignit. On fouillait la maison de fond en comble. Aucune trace de Dewel. Je m'affaissai sur l'un des canapés. La pauvre petite, où était-elle ?
Je commençais déjà par regretter cette sortie pour le supermarché. Si seulement j'avais écouté ma mère, si seulement j'avais laissé Aïcha faire les courses, Dewel serait encore là.
Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Cheikh m'en voudra toute sa vie et je lui trouve raison.
Je jetai un coup d'oeil vers Dana. Elle n'agissait pas comme une personne qui venait d'entendre que sa fille est portée disparue.
-Si vous finissez vos fouilles, libérez le plancher chers archéologues. J'ai un voyage à faire.
Elle voyage.....
-Tu voyages alors que ta fille est portée disparue. ?
-Cela n'est plus de mon ressort. Cheikh a obtenu sa garde exclusive.
Je la regardais hébétée. Avec cette femme j'allais de surprise en surprise.
Une chose posée sur la table à manger attira mon attention: un carton de céréales. Le même que Dewel aimait. Je l'avais pris lors de nos courses et remis à Dewel. Ce carton était entre  les bras de Dewel jusqu'à ce que je cogne Mario.
-Ce carton était dans les bras de Dewel. Je m'en souviens. La petite est ici.
-J'aime aussi ces céréales. C'est ma fille après tout.
-Non Dana ne m'embrouilles pas. Tu gagnes quoi à faire ça ? C'est ta fille. Tu la fais souffrir.
-Qu'en sais-tu toi? À ce que je sache tu n'as jamais enfanté toi.
Si ce n'était pas à cause de la complexité de la situation, j'allais pouffer de rire.
-Va falloir faire une mise à jour des informations que tu détiens.
Je remarquai qu'elle commençait à être nerveuse.
-Où est-elle?
Et comme le Seigneur n'est jamais sourd aux prières d'un désespéré, j'entendis les cris de la petite. Je me dirigeai vers là où me menait la voix. La porte était fermée à clés et la petite pleurait à en faire trembler les batisses.
-Ouvres la porte. Elle va s'étouffer. C'est une petite.
Elle ne bougea pas d'un iota.
-Je pense que je vais appeler la police, dit tonton Abdou en faisant sortir son portable.
Elle réagit aussitôt et ouvra la porte.
La petite était dans une berceuse. Elle avait rempli sa couche et puait. Tout ça la mettait mal à l'aise. Aussitôt elle me vit, elle écarta ses bras. Je la pris. La priorité était de la changer car elle n'était pas l'aise. Je vis une douche, j'y entrai et lui rinça le corps. Quand elle se calma, elle se mit à jouer avec l'eau au point de ne plus vouloir sortir. C'était une autre bataille.
-Allez viens princesse on ira rejoindre Dariane.
Aussitôt qu'elle a entendu cela elle arrêta sa pagaille.
-Dayan,  babilla t'elle.
Elle les appelait tous les deux comme ça donc je ne savais pas de qui elle parlait exactement quand elle évoquait le prénom. Vu qu'elle n'avait aucun vêtement chez sa mère, je la mis au dos et l'attacha.
Tonton Abdou me devança.
-Avec ce que tu viens de faire, je crains que Cheikh te laisse voir ta fille.
Je sortis sans la laisser placer un mot. La petite était très à l'aise avec moi. En montant dans la voiture, je la détachai et la posai contre ma poitrine. Elle s'amusa avec les boutons de ma chemise.
-J'espère qu'avec ça, tu prendras la bonne décision, dit tonton Abdou en me regardant.
Ses paroles revêtaient assez de non dits. Il était un homme très sage et a toujours été plus qu'un père pour moi. Eh oui je prendrai la bonne décision car il ne s'agit plus que de moi. Il s'agit de 3 enfants à élever. 3 âmes innocentes qui n'ont pas demandé à naître.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant