Le présent est sombre.

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J'étais assise dans mon fauteuil, brouillant du noir. Je me sentais mal pour ce que je venais d'apprendre. Pourquoi tout ne pourrait pas se passer bien pour moi? Tête légèrement inclinée, je pensais à comment annoncer ce cauchemar à mon mari. Oui c'était un cauchemar. Pour de vrai, mon mariage tirait à sa fin. J'étais douée pour faire les choix les plus mauvais.
Une voix retentit dans mon combiné :
-Madame, il y a un monsieur qui aimerait vous voir.
-Je t'ai bien dit que je ne voulais voir personne, je....
-Il dit que c'est Cheikh.
Mon cœur rata un battenent. Il faisait quoi ici lui?
-Laissez le entrer.
Il entra calmement mais le connaissant, je savais qu'une rage bouillonnait en lui. Il faisait un effort pour ne pas exploser.
-Cheikh ? Que puis-je pour toi?, demandai-je en me levant.
Il me détailla, les mains dans les poches.
-Je n'ai jamais compris ce qui m'attirait vers toi. Je n'ai jamais su ce que tu as de si merveilleux pour que je t'aimais. En fait tu n'es qu'une joueuse née, tu as l'art de tromper, mentir, manipuler et séduire.
Je le regardais sans vraiment rien comprendre.
-Qu'est-ce que tu me reproches cette fois-ci?
Son regard lançait des éclats coléreux.
-Combien de fois t'ai-je demandé si les jumeaux étaient de moi? Combien de fois m'as tu répondu non?
-Tu es cinglé ma foi. Je ne sais de quoi tu parles.
-Ah bon ? vociféra t'-il. Tu ne sais pas de quoi je parle. Mberry tu joues avec moi.
Je le regardais silencieusement. Tout semblait basculer en même temps. Si je ne me montrais pas convaincante, j'allais tout perdre en un seul clin d'œil.
-Cheikh, si c'est pour ça que tu es là, je te prie de sortir. Tu t'en prends à la mauvaise personne. Tu as bien une famille non, alors pourquoi viens-tu réclamer des enfants qui ne sont pas les tiens.
-Mberry ne t'amuse dutout pas avec moi. N'essaie pas de m'avoir avec des mots. Quand est-ce que tu allais me dire que les enfants étaient miens? Cria t'il.
-Ils ne sont pas.....
-Tais-toi. Tu t'es permise de me cacher ça et maintenant tu t'es amusée à vouloir leur changer de nom de famille.
Je ne lui répondis pas. Je transpirais à grosses gouttes.
-Oh je vois que tu as perdu ta langue. Eh bien j'espère que tu la retrouveras le jour du procès. Parce que crois moi je vais t'en coller un que tu ne seras pas prête à oublier.
-Cheikh tu fais fausse....
-Ferme la. Le simple timbre de ta voix me dégoute. Tout me dégoute en toi. Dévergondée. Tu n'as pas honte de toi. Tu n'es qu'une manipulatrice finie.
Les larmes que je repoussais eurent raison de moi et je pleurais comme un bébé. Entendre ces mots de sa bouche à lui m'avait brisée. Pourquoi fallait-il que tout ce qu'il me dise ait de l'effet sur moi.
-Cheikh arrête.
-D'arrêter ? Oh tu te sens mal pour si peu. Tu sais ce que moi je ressens là qu'on m'ait caché l'identité de mes enfants pendant près de 6 ans. Tu sais ce que ça fait de voir des enfants presque tous les jours et que tu aies peur de t'attacher à eux pour ne pas les blesser quand tu seras obligé de partir. ?
Mes larmes redoublaient.
-Et tu sais ce qui m'a le plus choqué. C'est ton inhumanité. Tu voyais combien je souffrais quand Dana n'arrivait pas à enfanter. Tu voyais ma douleur à ne pas avoir d'enfants. Et ça ne t'a jamais traversé l'esprit de me le dire dans l'optique de me consoler.
Je voyais des larmes briller au coin de son œil. Il avait vraiment mal. Je regrettais déjà mes actes. Je l'avais fait pour la bonne cause.
-Cheikh, je ne voulais pas détruire ton mariage avec Dana, je....
-Le fait que tu couches avec moi pendant que je suis mariée à Dana n'est pas aussi une façon de détruire mon mariage. ?
-Cheikh je ne te permets pas. Je te rappelle que c'est d'un commun accord et je....
-Qu'est-ce qui prouve que tout ça ne fait pas partie d'un plan bien orchestré. C'est maintenant je me rends compte de la noirceur de ton cœur.
-Cheikh tu sais bien que je ne suis pas cette personne que tu décris.
-Si tu l'es. Une égoïste, sans cœur, fière, imbue d'elle-même et qui se fait passer pour le nombril du monde.
Mon cœur cognait fort.
-Mon avocat prendra contact avec toi. Prépare toi à subir les conséquences de tes actes.
Il s'en alla sans plus m'accorder d'attention. Je m'affaissai dans le canapé de mon bureau. J'avais l'impression que la boîte de Pandore venait de s'ouvrir.
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- Quand le docteur aura fini avec Dewel, je te prie de l'amener à la maison. J'y suis déjà.
J'étais rentré depuis une trentaine de minutes, pensant à ce que je viens d'apprendre. Elle n'avait pas nié que les enfants étaient miens.
Le calme de la maison me ramena à la réalité. Je ne voyais pas Dana. Je me rendis dans sa chambre. Celle ci était vide comme ses armoires. Plus de traces de ses affaires. Je vis une lettre posée sur sa table basse.
Je suis partie. Plus rien n'allait entre nous et au lieu de continuer à nous faire mal, je préfère qu'on prenne nos distances. Je te laisse Dewel. La maternité n'est pas ma tasse de thé. Tu t'en sors bien avec elle plus que moi sa mère. Prends soin d'elle. Mon avocat t'enverra les papiers du divorce.
Je pliai le papier avec rage et le jetta. Il n'y avait rien de pire que la femme. Je m'assis sur le lit en me demandant où commencer. Une chose est sûre, je n'allais pas appeler Dana et la supplier. C'est fini ça. Mais je récupérerai mes enfants. Ça c'était clair. J'appelai aussitôt mon avocat et le mit au parfum des situations. Il me dit que pour les enfants ça sera dur d'avoir leur garde car la loi a souvent tendance à favoriser les mères mais qu'il fera tout son possible pour que j'obtienne gain de cause. Elle m'avait séparé de mes enfants, qu'elle s'attende à ne plus jamais les revoir alors.
J'appelai aussitôt mon père et lui narra l'histoire. Et comme d'habitude il prenait le parti de Mberry.
-N'intente pas un procès contre elle. Nous sommes une famille ça peut se régler à l'amiable. Je crois qu'il est temps que je revienne au Bénin. Et pour ta femme, au fond de moi je le savais. Un mariage qui n'a pas obtenu la bénédiction des parents ne fait pas long feu.
J'étais déterminé à attaquer Mberry en justice. J'appelai ma mère espérant trouver un soutien de son côté vu qu'elle était en guerre froide avec la famille de Mberry. Mais elle me sortit le même discours et se réjouissait du départ de Dana.
J'avais besoin que quelqu'un me soutienne.
Je rappelai mon avocat pour lui demander d'accéler les choses car mes parents étaient capables de tout arrêter. Mberry devrait être à même de payer. Et elle paiera.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant