J'ai effectivement rejoint la maison de Cheikh. Durant tout mon séjour, je n'ai jamais su que la maison était divisée en deux et avait deux portails. Le côté que j'occupais était aussi vaste que celui de Cheikh et Dana. Mon portail faisait face à une route nationale qui est très fréquentée. Deux semaines que j'ai rejoint cette maison. J'étais seule mais je n'avais pas peur. Je préparais à ma guise mais je ne sortais pas dutout. Je pensai ouvrir une boutique mais pour le moment ce n'est pas ce qui urge. Je sentis que le portail qui séparait les deux maisons s'ouvrait. Je jettai un regard par la fenêtre de la cuisine. Je vis Cheikh avec un visage fermé. Depuis mon arrivée, il n'était jamais venu me voir. Je fus surprise.
-Bonjour.
Il le dit d'une voix dure et sérieuse. Il était très différent de celui que je connaissais. Mais bon je ne devais pas me plaindre.
-Chaque fin du mois, je te verserai de l'argent pour que tu puisses faire face à tes besoins.
Il n'avait même pas demandé si j'allais bien ou si la grossesse évoluait. J'étais blessée.
-Je te changerai ta voiture.
Il prit une pause.
-En échange, le père de ce bâtard que tu portes ne doit pas mettre les pieds dans ma maison. C'est déjà assez de laisser un enfant qui n'est pas le mien grandir dans ma maison. Si il veut voir son enfant, donnez vous rendez-vous ailleurs. Passe bonne journée. Je ferai le transfert sur ton compte bancaire.
Et il s'en fut. Bâtard ? Cheikh venait de traiter mon enfant de bâtard ? Peu importe ce qui se passe jamais on ne doit traiter un enfant qui n'est pas encore né de bâtard. Un enfant c'est une bénédiction. Des larmes silencieuses coulaient.
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Elle habitait maintenant l'autre aile de ma maison. Cela n'arrangeait dutout pas les choses. Dana me faisait de ces scènes. Et elle faisait des crises journalières. Je ne quittais plus la maison depuis 2 semaines parce que je dois veiller sur elle. Heureusement j'étais mon propre chef et j'avais des employés conscients. Mais ce n'était pas une raison pour déserter le travail.
Sur la demande de tata Coumba, j'avais accepté que sa fille habite chez moi. Si ça dépendait de moi, Mberry ne mettra plus jamais les pieds chez moi. Je n'étais plus certain de mes sentiments pour elle. Depuis cet avènement, je n'avais nullement envie de rester dans la meme pièce qu'elle. Les crises de Dana tombaient à pic car elles me servaient d'alibis pour ne pas rejoindre Mberry pendant sa semaine de tour. J'avais horreur de la toucher. Elle me dégoûtait à l'idée de savoir qu'elle avait de relations avec un autre homme à part moi. Une fille de joie, elle était. Elle avait réussi à me cacher sa vraie face, me montrant une face d'ange. Elle m'avait piégé. Mais c'était fini maintenant. Je ne la considère que comme une vulgaire inconnue à qui j'apporte assistance. Et n'eut été la profonde amitié qui liait nos parents, elle n'aurait pas eu ma pitié.
Je fermai les yeux. J'avais envie de partir loin d' ici avec Dana, nous offrir de belles vacances et recommencer sur de belles bases. J'étais conscient du mal que Dana ressentait. Ce n'était pas dutout facile de se retrouver du jour au lendemain dans un foyer polygame.
Mberry c'est définitivement de l'histoire ancienne.
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J'étais à mon huitième mois. Mon ventre était tout gros maintenant. J'avais déjà préparé mon trousseau, attendant le jour J. Maman m'avait envoyé une jeune sénégalaise comme domestique. Aïcha est très respectueuse et serviable. Je la traitais comme une sœur. Ma voiture fut changée comme promis. Je roulais maintenant une Bugatti Veyron rouge. Eh oui Cheikh n'était pas n'importe qui. Il me l'a sûrement achetée pour me faire comprendre que j'avais perdu un bon parti. Depuis 2 mois, il n'avait plus mis pieds ici. C'était mieux mais au fond de moi j'aimerai qu'il prenne de mes nouvelles.
Il avait traité mon enfant de bâtard, la pilule n'était pas encore passée.
Après mon accouchement j'allais reprendre ma vie en main. C'était décidé.
- Madame, j'ai déjà arrangé la cuisine pour que vous veniez préparer.
J'avais du mal à me lever mais je le fis quand même. Marcher jusqu'à la cuisine se revéla être un exercice rude.
-Madame,,, vous...... du sang.
Aïcha me regardait horrifiée. Je touchai ma robe et elle était humide. Elle était mouillée de sang. Mon bébé. Ma vue se broullait. Aussitôt je ressentis des contractions. Non je n'en étais qu'au huitième.
-Aïcha, cours appeler Cheikh. Il doit me conduire à l'hôpital. Je ne suis pas à même de conduire.
Elle fila vers l'autre maison.
Mon ventre me faisait atrocement mal. Je saignais de plus en plus. J'avais peur pour mon enfant.
Aïcha revint mais seule.
- Il est où Cheikh. ? Criai je
-Monsieur dit que sa femme aussi est malade et qu 'il ne pourra quitter son chevet.
Mes larmes doublèrent. Pourquoi cette épreuve ?
Aïcha composa le numéro de maman. Celle ci était à 45 minutes d' ici. Je ne pourrai supporter.
-Aïcha dis moi tu sais conduire?
-Oui m'm'adame mais votre voiture, elle est luxueuse. J'ai peur de l'abîmer.
- va prendre les clés. Tu dois me conduire.
-Mais mada..
-MERDE. AÏCHA TAIS TOI ET VA CHERCHER SES FOUTUES CLÉS, criai je de toutes mes forces.
Elle courut dans ma chambre, fit sortir les affaires du bébé. Elle m'aida à descendre les marches. Je faisais de mon mieux pour ne ni paniquer ni la faire paniquer.
Elle roula tant bien que mal jusqu'à l'hôpital. J'avais appelé mon gynécologue qui m'attendait déjà. Je fus aussitôt prise en charge.
Il ne fallait plus attendre. Il y avait rupture de la poche des eaux.
-Madame, vous allez vous armer d'assez de courage et souffler aussi fort que vous pouvez. Entendu?
Je hochai la tête en sueur.
-1,2,3 poussez.
Je poussai fort à en perde le souffle.
-Allez y madame. Encore.
Je fis cet exercice durant une bonne dizaine de minutes.
-voilà sa tête. Allez y madame.
Je ne pouvais plus. J'avais déjà donné ce que j'avais. J'étais livide, sans aucune force. J'en voulus à Cheikh pour ne m'avoir pas accompagnée, soutenue.
-Poussez. Faites le pour votre enfant.
- Je te déteste Cheikh, criai je avec rage.
Cette dernière phrase me rechargea et je le fis.
Un merveilleux cri de pleurs retentit dans la pièce. Mon enfant. Moi Mberry RANDOLPH j'avais accouché.
-Oh non il reste un deuxième., cria une sage femme.
-Quoi?
-il reste un deuxième bébé à l'intérieur, vous devez...
Je n'avais pas entendu la fin quand mes forces me quittèrent.
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...