When you left, you took the stars.

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-Eh bien au revoir Mberry.
L'avion avait déjà atterri sur le sol béninois. J'avais mal. Pourquoi ? Je ne voulais pas savoir. J'avais juste envie de rentrer chez moi, passer une bonne heure sous la douche, embrasser mes enfants et reprendre le cours de ma vie.
Il me maintenait toujours entre ses bras dans le hall de l'aéroport. Je n'avais pas dit à Mario que je rentrais aujourd'hui sinon il serait venu me chercher. Il était 21 heures et je me devais de rentrer. Après avoir passé la nuit ensemble, nous avons passé notre journée à faire du tourisme, aller à la piscine, prendre des photos. Un touriste nous avait même pris en photo pendant qu'on s'embrassait. J'eus la honte de ma vie.
-Passe le bonsoir aux enfants.
Je hochai la tête, incapable de prononcer une parole.
-Et je t'enverrai les photos.
Là j'eus peur.
-Euh non non j'en n'aurai pas besoin. Tu peux les garder.
-Tu as peur que ton mari les voit... Je comprends.
Je sentis qu'il était blessé.
-Bonne nuit Cheikh.
Je le laissai planté là. Je ne voulais pas risquer de rester plus. Notre envie aurait pris le dessus et nous aurions encore succombé.
Je pris un taxi pour rentrer, ne voulant pas déranger mon mari. Durant tout le trajet, je ne faisais que penser à ce colloque, à ces jours passés auprès du père de mes enfants. Je ne sus même pas qu'on était déjà arrivé. Je descendis et payai le taxi.
Le gardien étant au portail me souhaita la bienvenue et prit ma valise.
-Mr est là ?
-Oui madame, il est au jardin avec sa mère.
J'avais totalement oublié qu'avant mon départ ma belle-mère et ma belle-sœur étaient venues.. Je me rendis dans le jardin. Mais leur discussion me fit m'arrêter pour écouter. Je ne suis pas du genre fouineuse mais ils parlaient de moi.
- Tu lui donnes trop de libertés mon fils. Vois par toi-même, elle voyage depuis une semaine sachant bien que moi sa belle-mère je suis là. Elle n'a même pas essayé de m'appeler. En notre temps, ça ne se passait pas comme ça. Je ne sais pas quel genre d'émancipation c'est. Tu dois lui interdire de continuer à travailler.
-Mais maman tu exagères. L'empêcher de travailler?
-Oui tu es l'homme de la maison. Tu sais très bien t'y prendre.
-Non maman Mberry était déjà indépendante avant que je ne la connaisse. Elle a une fortune qui dépasse largement la mienne. Elle n'est pas comme.....
-Mario prends en main ton foyer. La place d'une femme c'est à la cuisine, pas dans les avions.
Ce que je venais d'entendre m'avait fait retourner l'estomac. Je m'avançai vers eux en feignant de n'avoir rien entendu. Quand il me vit, il se leva précipitamment et vint vers moi.
-Chérie mais tu es arrivée quand ? Et tu ne m'as pas appelé pour que je vienne te chercher.  Oh tu m'as manqué.
Je le regardais d'un air sévère.
-Bonsoir maman. J'espère que vous passez une belle soirée.
-Ah ma fille tu es rentrée. Tu vas bien? Je m'inquietais pour toi.
En plus d'être mauvaise, elle était hypocrite.
-Bien maman. Je vais me reposer, je suis rentrée toute fatiguée. Passez bonne nuit.
Je pris mon sac à main, la laissant avec son fils.
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J'avais quitté la douche et me pommadai. Mario entra dans la chambre avec un visage serré. Je ne lui accordai aucun regard.
-C'était quoi ça Mberry ?
-Quoi quoi ??
-Cette façon de parler à ma mère.
-Je lui ai parlé comment ? J'ai juste dit que j'étais fatiguée. Rien de grave.
-Non mais tu es insolente Mberry , cria t'il.
-Ah oui je suis insolente ? Moi je suis insolente ?
Je me retournai vers lui en colère.
-Je suis insolente alors que ta mère te dit de m'empêcher de travailler. C'est moi l'insolente ici??
-Mberry calme-toi pour qu'on en parle.
-Ah bon me calmer? N'est-ce pas toi qui est venu ici en criant ?
-D'abord tu reviens de voyage et tu ne me préviens pas. Je te vois débarquer chez nous à la maison, tu salues ma mère comme une inconnue, tu cries sur moi. Mberry quel autre tour as-tu dans ton sac. ?
Je le regardais ahurie.
-C'est décidé. Tu stoppes avec le boulot, tu ne sors plus sans ma permission. Et....
J'éclatai de rire.
-Tu sais Mario, je vois toujours ce genre de situation dans les films. Je n'ai jamais pensé qu'un jour ça m'arrivait. Donc Mario tu m'interdis à moi d'exercer un boulot ? Tu sais depuis quand je me démerde? Tu sais depuis quand je travaille dur pour assurer l'avenir de mes enfants. ? Tu....
Et sans que je ne m'y attende, sa main s'abattit sur ma joue. Mes oreilles se bouchèrent. Ce coup, je ne l'avais pas vu arriver. Il me fit une savate et je tombai et mon front cogna le carreau.
Il parlait en criant mais sa voix me paraissait lointaine.
-J'ai dit que tu n'irais plus travailler Mberry. Tu restes à la maison et je m'occupe de toi et de tes bâtards. Je suis l'homme de cette maison.
Ses mots ne m'échappaient pas mais j'avais une vision floue.
-Mario arrête , dis-je d'une voix faible.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant