-Apparemment tu veux nous faire une saveur typiquement béninoise.
-Bien sûr maman, Laisse-moi te montrer que mon cher pays regorge aussi de belles saveurs.
Je m'affairais à piler les noix de palme. Assise sur un petit tabouret en plein milieu de ma cuisine, je le faisais avec aisance. J'avais grandi dans ce pays. Le Bénin m'a vue naître. Je ferai honte à mon père si je n'avais rien hérité de lui qui était un fieffé cuisinier. Je voulais faire une bonne sauce graine accompagnée de pâte de maïs et de crincrin. Repas que personne ici n'a jamais goûté, même pas ma propre mère.
Ma mère et Aïcha étaient debout me regardant faire. Aussitôt les enfants coururent et vinrent à la cuisine.
-Maman c'est quoi ça ? Demanda la jumelle en voulant mettre la main dedans.
Je lui répondis en la talochant.
-Depuis quand vous jouez jusqu'à venir en cuisine?
-Maman on est venu te souhaiter bonne cuisine..
Bizarrement je ne les croyais pas. Je les regardais avec des yeux de méfiance.
Je continuai à piler tout en me demandant ce qui pouvait bien les amener en cuisine. Je me rappelai aussitôt que j'avais fri des fromages. C'était donc ça qui les avait amenés ici.
Le temps que je redresse la tête, j'avais vu que ma mère le leur partegeait déjà, puis le temps de me lever, ils s'étaient enfuis.
-Maman ce n'est pas sérieux. Comment tu peux faire ça ?
-Mais ils avaient faim. En plus ton repas dure. Ton mari ne doit pas attendre si longtemps avant de prendre son repas du soir. Il faut t'organiser.
Ton mari. Ce mot me plongea dans l'ambiance glaciale dans laquelle j'étais avec lui. Pour les enfants j'ai décidé de rester. Où irai-je d'ailleurs ? Et si je rencontrais un homme, qu'est-ce qui prouve qu'il n'est pas encore marié. ?
-Tu sais quand même qu'il t'aime ?
La question de ma mère me surprit.
-Il t'aime. Si ce n'était pas le cas, je serai la première à ne pas vouloir que tu restes ici.
-Maman est-ce suffisant??
- Penses-tu que tes enfants méritent que tu te sacrifies pour eux. ?
Je hochai la tête .
-Eh bien considères cela comme tel. Même si c'en est pas un. Vous êtes jeunes et vous suivez les tendances de votre temps. J'espère juste que vous grandirez en maturité.
J'avais fini de piler. J'écoutais d'une oreille distraite ma mère. Mes pensées revenaient à la scène de la perte de Dewel. Tout a basculé depuis ce jour. Il avait sérieusement affecté les enfants de sorte que depuis ce jour, ils n'aiment plus le voir, ni être à côté de lui, le fuyant toujours. Je ne voulais pas que mes enfants aient peur de leur papa. Mais je ne savais pas comment m'y prendre avec eux. Pour leur faire comprendre que c'était sous le coup de la colère que leur papa chéri avait agi de la sorte.
-Aïcha vas mettre la table s'il te plait.
Il me restait juste à finir la sauce.
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Les enfants étaient affairés à ranger les jouets de leur chambre. Ils avaient intérêt car connaissant leur mère, elle pouvait les battre. Aussitôt que Dariane me vit, elle se cacha derrière le rideau. Mon cœur se morcella. Dayan voulait venir vers moi mais quand il vit la réaction de sa sœur il fit pareil. Dewel par contre venait vers moi en babillant.
-Allez mes amours venez on ira manger.
Je pris Dewel dans mes bras, attendant que les autres me rejoignent. Mais ils ne bougèrent pas d'un iota.
-On viendra nous-mêmes.
Je n'avais pas le choix. Je m'en allai espérant qu'ils viennent. Je regrettais secrètement ce que j'avais fait. Ma colère que j'avais déversé sur eux. Et de plus j'avais giflé leur mère devant eux. Je ne comprenais pas ce qui m'avait pris. Jamais je n'avais levé le petit doigt sur une femme. Et pourquoi le faire à l'égard de cette femme que j'aime, celle là qui m'a donné des enfants.
-Mais maman, tu sais bien qu'on n'aime pas la pâte nous, pleurnichait Dayan.
Elle lui lança un regard noir. Il cessa aussitôt de pleurer et attaqua son plat de gré. Je dus reconnaître que ça sentait bon surtout pour un repas que je ne connaissais pas.
-Tati, les valises sont prêtes.
-Très bien, demande au chauffeur de les ranger. On sera prêts à y aller après avoir fini le repas. Et range les tiennes aussi.
Mon cœur rata un battement. Elle s'en allait vraiment. Elle voulait vraiment me quitter comme elle l'avait promis. J'étais un pauvre con. J'avais tout foutu en l'air à cause de ma colère. Si elle s'en allait je ne la reverrai plus jamais. Même les enfants. Elle ne pouvait pas m'abandonner de cette manière.
La nourriture qui, tout à l'heure aiguisa mon appétit me repoussait. Je m'éloignai du plat, prêt à me lever.
-C'est quoi? Ça ne te plait pas ? Je peux entrer en cuisine te préparer autre chose si tu veux.
J'étais ému qu'elle s'inquiète pour moi. Depuis cette fameuse dispute à cause de Dewel, elle ne m'avait plus jamais adressé la parole.
-Non c'est bon je n'ai juste pas faim. Bon appétit à vous.
Je me levai et me rendis dans la chambre. J'avais l'art de tout compliquer. Moi qui était parti avec une vision de refonder ma famille, là voilà détruite à cause de mots que j'ai pas su garder pour moi. Je regrette amèrement. Elle allait partir et je n'aurai que mes yeux pour pleurer.
Ma mère me rejoignit un instant après.
-Pourquoi pleures-tu??
Je m'en suis même pas rendu compte. Les larmes pleuvaient. J'agissais comme un enfant.
-Maman je vais perdre ma famille. Je n'ai jamais droit à un soupçon de bonheur. Pourquoi maman?
Elle s'avança et me prit dans ses bras pour me calmer.
-Vois depuis quand je lutte pour elle. Tu sais je l'ai aimée depuis que je l'ai vue en photo et tu sais que je continue de l'aimer. Pourquoi ça doit être si compliqué. Même si je me résous à me comporter comme un homme fier, j'ai mal quand je la vois. Quand je ne l'ai pas pour moi.
-Calme-toi mon chéri.
-Maman, je vais perdre ceux là qui font désormais partie de ma vie. Ceux là qui sont une côte de ma vie, ceux là qui me font sentir que je suis quelqu'un de bien.
-Tu ne vas pas les perdre.....
-Si maman, si. Elle fait ses valises. Maman aides moi.
Mes yeux tombèrent sur Mberry au seuil de la porte avec les enfants.
Je me décollai de ma mère et me sentir tout d'un coup gêné. Ma langue devint sèche et je perdis mes mots.
Elle vint vers moi et me regarda.
-Je ne vais nulle part. Ce sont les valises de mes grands parents
Je parus aussitôt ridicule. Dayan s'approcha de moi.
-Papa tu pleures?
-Non mon champion. Un champion ne pleure jamais.
- Je n'ai pas non plus le cœur à partir. Je reste pour mes 3 enfants même si tu penses que je n'en ai que 2 dans cette maison. Même si je ne serai pas heureuse, je resterai pour mes enfants. Ils en valent la peine. J'ai besoin d'élever des enfants avec un mental équilibré.
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...