Adourcie.

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-Allez chérie viens t'asseoir.
Je tapotai mes cuisses pour lui faire comprendre qu'elle devrait s'asseoir là. Mais têtue qu'elle est, elle s'asseya plutôt sur le lit mais quand même à côté de moi. De mes deux bras, je la tirai entre mes cuisses. Elle se débattait comme une petite. Je la calai avec mes deux bras en l'entourant. Mon souffle effleurait son cou nu. Cela avait de l'effet sur elle car elle grimaça.
-Alors??
Elle se mit à me raconter les divers exercices qu'elle avait eus à faire, les douleurs ressenties à certains endroits précis et les conseils que le médecin lui a donnés. Ça se voyait qu'elle n'était pas à l'aise ou plutôt elle feignait de ne pas être à l'aise.
-Tu comptes pas te tresser? Demandai-je en touchant ses cheveux crépus.
Elle frissonna.
-Ça fait près de 3 mois que tu te contentes de les attraper. J'aime bien quand tu te tresses.
Elle tourna son regard en arrière pour me regarder. Je haussai les sourcils comme pour lui demander ce que j'avais dit de mal. Elle sourit brièvement et se retourna tout en massant nerveusement ses doigts.
-J'ai peut-être la flemme de m'asseoir pendant des heures. Et aussi je ne sais quelles tresses faire.
Aussitôt je me rappelai d'une image enregistrée sur mon portable.  La coiffure m'avait fait penser à elle.
Je lui montrai l'image.
-Je veux bien que tu fasses ceci. Ça t'ira. Et bien-sûr que c'est moi qui paierai.
Elle commentait la photo quand au même moment un appel vidéo entra. Quand elle vit celle qui appelait, elle s'apprêtait à se dérober. Heureusement je la connaissais que trop bien. Je la retiens de force et décrochai l'appel. Je positionnai le portable de sorte que mon interlocutrice puisse voir nos deux visages.
-Salut mon amour.
Aujourd'hui, c'est confirmé que Dana est une folle. Mberry ne bougea pas d'un iota se contentant de la regarder.
-Bonjour Dana. Que puis-je pour toi. ?
J'avais été sec et direct, ce qui la désempara. Elle resta silencieuse pendant quelques temps avant de relancer.
-Et ma fille ? Tu l'as laissée où ? Tu prends du bon temps je vois, à te pavaner dans les bras des femmes..
Je savais que Mberry allait réagir mais non. Elle a gardé son calme.
-Sait-elle que tu me portes toujours dans ton cœur. ? Et que tu es avec elle juste pour essayer de m'oublier.  Ce que tu......
Mberry se retourna et aussitôt je sentis ses lèvres poser sur les miennes. Elle m'embrassa langoureusement en caressant ma tête. Elle mit fin au baiser après quelques minutes et lança à Dana:
-Quand tu as perdu quelque chose, il faut admettre que tu l'as perdu. Ce type que tu vois assis là, si je lui dis qu'on se mariera demain on se mariera et sans aucun remords. Parce qu'il m'a dans la peau et tu le sais. Bonne soirée.
Elle se leva.
J'étais surpris par ce qu'elle venait de faire. Dana me regardait ahuri. Il fallait vraiment que je mette les points sur les i à cette femme.
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Je savais que cette femme faisait cela pour m'énerver. Mais la simple idée de savoir qu'elle était toujours dans sa vie me rebutait aussi. Mais je ne pouvais rien empêcher. Elle lui avait fait une fille. Et cela les liait à jamais. Au même moment ma conscience me  souffla" qui es-tu pour exiger qui peut ou ne peut pas faire partie de sa vie tu n'es que la mère de ses enfants. ".
La mère de ses enfants. Juste ça.  Je suis juste la mère de ses enfants.
-Je ne suis juste que la mère de ses enfants.
-Tu peux devenir plus si tu le veux.
Je me retournai ahurie. J'avais pensé à haute voix et il m'avait entendue.
Je devrais vite me reprendre.
-Ce baiser, c'était juste pour répondre aux provocations de cette femme. Rien de sérieux.
-Mais j'ai senti que tu t'y es donné avec toute ton âme. C'était un vrai baiser. Tu ne jouais pas la comédie.
-Si c'était de la comédie.
-Eh bien tu es donc une sacrée actrice mais dis-donc. Tu devrais faire carrière dans le théâtre.
Il me saoulait déjà avec son sens de la repartie.
-J'ai aimé notre baiser. Et si il faut que Dana m'appelle pour que j'en reçoive, je lui demanderai de m'appeler tous les jours.
Je lui lançai un regard noir.
-Qu'elle ose donc.
J'avais dit cette phrase sans réfléchir ce qui lui fit sourire.
-Maman.....
Mon petit garçon criait de toutes ses forces en courant vers notre chambre. J'eus aussitôt eu peur. Je l'attrapai dans mes bras.
-Tu as quoi chéri. ?
A mon étonnement, celui pour qui je me préoccupais était entrain de sourire.
-Mais rien maman. Laisses-moi descendre. Je vais parler à papa.
-Mais c'est moi que tu appelais non?
Il se débattait avec autant de forces que je finis par le laisser.  Il alla vers son père et monta sur ses cuisses.
-Papa regardes.
Il lui montrait quelque chose sur sa tablette. Curieuse, je m'approchai d'eux pour voir de quoi il s'agissait. Mais quand mon fils vit que j'arrivais il cacha la tablette.
-Non maman. C'est une affaire entre garçons. Ne viens pas plus près.
Je regardais Cheikh comme pour savoir ce que c'était et le traite me répondit.
-Affaires de garçon, femme. Va plutôt à la cuisine ou te tresser. Je sais pas moi, n'est-ce pas champion.
-Oui. En plus maman, Dewel et Dariane sont entrain de tresser leurs poupées tu peux les rejoindre vu que vous êtes des femmes. Tu me dis toujours de ne pas les perturber alors ne nous perturbes pas aussi.
Je n'arrivai pas à en croire mes oreilles. Mon enfant que j'ai mis au monde, préférait la compagnie de son père qu'à  la mienne.
Très bien, je verrai comment ils se débrouilleront tous deux sans moi.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant