Duo

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Dans ses bras je me sens balaise.
Les rayons du soleil me chatouillaient le visage. Je fermai les yeux et retournai ma tête. Je me heurtai contre un torse dur. Je me réveillai en sursaut.. J'étais couchée dans mon lit entre les cuisses de Cheikh. Il m'avait entourée de bras puissants et protecteurs. Je le matai. Il était un très bel homme pour moi. Je ne lui arrivais pas à la cheville. Je voulus lui tirer la barbe mais me ravisai. Je pris conscience qu'on devrait se rendre au boulot. Il était 10 heures. Je lachai un cri qui réveilla Cheikh.
-Qu'y a t'-il?
-Il est 10 heures. On est en retard.
-T'inquiètes. On ne va pas au boulot aujourd'hui. Repose toi. Va prendre ta douche bouche. Je t'ai fait du Lakh soow.
J'écarquillai les yeux. Ma bouillie préférée. J'en prenais quand j'allais en vacances chez ma mère.
-Tu sais cuisiner toi? Demandai je d'un regard espiègle.
Il me lança un regard neutre.
-Va te laver. Ou bien tu as aussi peur de te laver seule.
Je lui lançai un regard noir et me dirigeai vers la salle de bain. Quand je repense à l'épisode d'hier soir je pris peur. Ma vie prenait un tournant dont les commandes m'échappaient. Il me suffit de fermer les yeux et les cauchemars revenaient en boucle. Doux Jésus venez à mon secours. Je ne tardai pas à la douche. Je vis Cheikh devant la télé, assis confortablement dans mon canapé. Je vais en cuisine me servir mon bol de bouillie. Quand je revins dans le salon, je ne le vis plus. Le bruit dans ma chambre me fit comprendre qu'il était sous la douche.
Aucun programme ne m'intéressait. Mais j'eus la sensation que quelque chose était à côté de moi et m'observait. Je me retournai mais rien. Toujours cette sensation d'être épiée. Et comment vais je dormir si Cheikh rentrait ce soir. Je me mordis furieusement les lèvres.
Cheikh sortit quelques minutes plus tard, un ordi sous ses bras. Il s'installa et alluma sa machine sans me calculer.
-Tu fais quoi? Lui demandai -je ennuyée.
-Contrairement à toi, j'ai du boulot, demoiselle peureuse.
Je le toisai et repliai mes pieds dans le canapé soudain à l'aise grâce à sa présence. Un feuilleton qui passait capta mon attention. Je me concentrai sans aucun regard pour mon patron.
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J'observais tous ces faits et gestes en feignant d'être concentré sur mon ordinateur. Cette fille me fascinait. J'ai beaucoup aimé la sensation d'elle dans mes bras. Elle paraissait douce, innocente et pleine d'entrain. J'aimais ses courbes, ses grosses joues, sa poitrine volumineuse qui heurtait la mienne. J'étais fier de mon choix, même si elle était une capricieuse finie. Elle n"abordait jamais le fait que je dise qu'on est marié et je ne veux point la brusquer. Au sein de la tradition elle m'appartenait.
Elle était concentrée sur ces bêtises devant lesquelles les femmes aimaient s'éterniser. Au bout d'un moment, elle s'assoupit. Je la comprenais. Elle avait vraiment mal dormi c'est pourquoi j'ai jugé bon qu'elle n'irait pas travailler. Elle avait des cernes pleins les yeux. J'avais commandé de la pizza pour midi.
Elle ne se réveilla qu'aux environs de 17 heures. Je lui remis sa part de pizza qu'elle engloutit. Cette fille m'étonnait. Vers 20 heures j'entrepris de rentrer. Je vis la peur sur son visage.
-Tu as peur ?
Elle ne me répondit pas se contentant de fixer le sol.
-Tu as des médicaments pour le sommeil.?Là il te suffira de les prendre et tu ne te réveilleras que demain.
Elle aquiesça.
-Va les chercher.
Elle ressortit une minute plus tard, un sachet de pharmacie en main. Elle me tendit le médicament que je fondis dans un demi verre d'eau. Elle le but. Je l'accompagnai dans sa chambre. Elle s'endormit 5 minutes plus tard. Je sortis en prenant le soin de bien fermer les portes. Comment ai je eu le double des clés ? C'est ma femme après tout et un secret reste un secret.
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Je me réveillai en sursaut. Tout mon corps me faisait mal comme si une voiture m'est passée dessus. Je me levai difficilement pour me rendre sous la douche. Je me suis dite que c'était à cause de ce somnifère. Après avoir pris mon bain, je remarquai des traces sur mon corps. Des traces comme si on m'avait attaché avec des racines d'arbre. J'avais des semblants de bleus sur mon poignet qui me faisaient atrocement mal. Je filai me regarder dans un miroir. Mon visage était épargné mais tout le reste de mon corps était en trace. Que m'arrivait il? Je mis mes genoux à terre et invoquai l"assistance de Dieu. Je ne savais à quel saint me vouer. Une force m'incitait à sortir au plus vite de cet appartement. J'optai pour un col roulé afin de cacher les marques que j'enfouis dans un grand pantalon. Je pris mon sac et mes clés et sortit à la hâte. C'était officiel, on me voulait du mal.
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- Dites à mademoiselle Mberry de me rejoindre dans mon bureau, dis je à la standardiste.
Je voulais savoir si elle avait bien dormi même si au bureau les problèmes personnels étaient exclus, je me devais de savoir comment elle allait. Quelques minutes plus tard, elle entra dans mon bureau.
-Bonjour Monsieur.
Je lui montrai une chaise sur laquelle elle posa ses énormes fesses.
-Vous avez bien dormi ?
Elle parut surprise mais hocha la tête. Sa réponse ne me satisfaisait pas. Mais je ne pouvais la forcer. On se mit à parler boulot pendant un bon moment. Quand elle voulut se retirer je lui tendis des dossiers qui effleurèrent son poignet. Elle lâcha un cri strident qui me fit peur à mon tour. Je contournai mon bureau pour voir si je lui ai fait mal.
-Tu vas bien ?
Elle répondit oui et voulut se retourner mais je la retins de force par les bras. Ce fut le coup fatal. Elle s'écroula de douleur. Je ne comprenais rien. Je relevai lentement les manches de son col roulé et ce que je voyais à chaque fois me surprenait. Des traces sur son corps. Je lui enlevai tout son habit malgré son refus. Les marques continuèrent. Je crus que j'allais devenir fou. C'était quoi ça ? Elle n'avait pourtant pas ça quand je l'ai laissée hier.
-Mberry qui t'a fait ça ? Dis je les yeux rouges.
Et comme à son habitude elle secouait déjà sa bouche pour me mentir.
-Mberry RANDOLPH yow da nga ma yap wala lane? ( Tu te fous de ma gueule) ? Criai je à en faire trembler les bâtisses de l'entreprise.
Je vais fermer la porte de mon bureau lui laissant le temps de savoir comment me dire la vérité. Quand je fis demi tour, je la vis écrouler au sol.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant