Plan déjoué.

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-Arrêtez-vous ici. Mario et moi continueront pour le reste du rituel.
-Comment ça ? Nous participons tous aux rituels de prise de pouvoir. Pourquoi vous nous demandiez de nous arrêter. ?.
Mon oncle lança un regard meutrier à celui qui venait de discuter ses ordres.
-J'ai dit que vous restiez ici.
-Non désolé Mr. Nous faisons aussi parti de la secte. D'abord vous enchaînez la reine dans une cage, chose interdite et maintenant vous l'amenez je ne sais où pour terminer un rituel qu'on fait tous ensemble ici. Nous sommes désolés mais cette fois-ci votre ordre ne passera pas.
Pourquoi veut-il que les autres ne participent pas. ? J'avais la trouille. Je n'avais pas réussi à me sortir de ce piège et voilà qu'on s'apprête à me nommer ou même me tuer.
Il sortit un couteau et les menaça.
-Mario approche.
L'homme approcha et enleva sa capuche et je reconnus mon mari.
-Mario???
J'avais envie que la terre s'ouvre et m'engloutisse. Je n'avais plus aucune raison de vivre si mon propre mari ne livrait.
-Je ne comprends pas. Explique moi...
Mes larmes coulaient abondamment. Je pourrai assurer que je n'avais jamais autant pleurer de ma vie . Je me suis sentie trahie. Je me suis mariée avec le diable, j'ai emmené mes enfants dans la maison du diable, je partageais le lit avec le diable. Je n'arrivais pas à m'expliquer comment tout ceci a pu arriver. J'ai été naïve, bête. Mes enfants ont côtoyé le danger. Je repensais à notre première rencontre dans cet hôpital. Tout ceci était déjà calculé. J'avais envie qu'il me rassure. Nom d'un dieu. J'étais tombée tellement bas.
-Arrête-moi ces larmes de crocodile. Toute ta vie, tu pleures. J'ai assez supporté cela.
Mes larmes doublèrent en intensité. Ses paroles me brisèrent. Il est sensé être mon mari. Cet homme là que j'ai épousé, à qui j'ai dit oui pour le meilleur et le pire. Pourquoi ce revirement de situation. ?
-Mario que fais-je ici?
-Tu es ici à ta place. Une place qui t'attend depuis près de 7 ans.
Ces yeux étaient rouges. Son visage n'affichait aucune expression. Je ne le reconnus pas. Il ressemblait à une bête. Comme ce fameux soir où il m'a porté main à cause de sa mère.
-Avance. Et vous, dit il en regardant les autres, restez là. Et vous n'avez pas droit à discuter mes ordres.
J'avais toujours les menottes et mes mains me faisaient sérieusement mal.
Mon oncle était derrière. Mario et moi avancions . On était dans une brousse comme celle que je voyais dans mes cauchemars.
-Mario aide moi à enlever les menottes. Je ne m'enfuierai pas. Je ne connais nulle part.
Il me regarda comme pour s'assurer que je ne mentais pas.
-Je t'en supplie.
Il me les enleva.
-Pourquoi tu lui enlèves les menottes ? Et si elle s'enfuyait, cria mon oncle.
-Elle ne le fera pas. Elle n'a nulle part où aller.
Il le dit en plantant son regard dans le mien. Je pensais y lire de l'amour. Je ne suis pas prête à croire que ces années de mariage ont été vaines. Il doit pouvoir m'aimer même si c'est un tout petit peu. J'aurai pu toucher son cœur au moins une fois. Je n'ai pas été la meilleure femme au foyer mais je le respectais.
-Donc notre rencontre, notre mariage, nos projets tout ça c'était du faux??
Il s'arrêta et me regarda.
-Mberry ferme là.
-Non réponds moi franchement. Je veux savoir à quel point j'ai été naïve, bête et trompée.
-Oui tout ça était du faux.
Cet aveu lancina mon cœur. L'entendre de sa bouche me fit l'effet d'une douche froide. Je me mis à trembler.
-Alors tous ces ébats, ces promesses sous les couettes, ces câlins, ces baisers, ces excuses étaient une mise en scène ?.
Il ne répondit pas, se contentant de marcher.
-Non je n'y crois pas. Je sais qu'au fond de toi tu as ressenti quelque chose, notre histoire, notre mariage ne t'ont pas laissé indifférent. J'ai su t'atteindre de n'importe qu'elle manière. Dis moi s'il te plait que tous ces sacrifices, ces efforts n'ont pas été vains. Dis-moi qu'au moins une fois tu m'as regardée en tant que ta femme et non un jouet.
-Eh bien figure toi que non. Tout était planifié. Chacune de nos disputes, chacun des coups que je te portais. Tout. Donc arrête de me rendre vulnérable. Je n'ai jamais rien ressenti.
J'avais eu ma dose. Je m'arrêtai et m'assis. Je voulais reprendre mon souffle. Je me suis résignée. Qu'advienne que pourra. Toute ma vie n'a été que combat. Je m'abandonne car je n'ai plus la force de lutter.
-Lève-toi sale garce. Je n'ai pas toute la nuit moi. J'ai une famille qui m'attend. À cause de toi, je les ai négligés ces dernières années. J'ai 3 enfants et une merveilleuse femme. Et je ne veux pas perdre une minute de plus loin d'eux. Donc tu vas te lever.
J'étais vide d'émotions. Tout ce qu'il disait ne m'atteignait plus. Je voulais juste me reposer , reprendre mon souffle .. J'avais déjà préparé mon mental à ce qui se passerait.
-La petite princesses de son père, je peux savoir ce que tu fais assise? On n'a pas assez de temps à perdre, attaqua mon oncle.
-Fiche lui un peu la paix s'il te plait.
-Très bien.
Il s'assit près de moi.
-Sais-tu ce qu'on va faire de toi. ?
Je le regardais. Il avait un visage neutre, dur. Ça se voyait qu'il ne m'avait jamais aimée.
-Mario et moi te tueront pour prendre le siège.
Il explosa aussitôt de rire. Je le regardai naturellement.
-Tu n'as donc pas peur de ce qu'on te fera. ? Tu sais depuis quand je convoite ce siège ? Tu n'étais même pas encore née. Et voilà qu'on veut attribuer ce siège  d'honneur à une petite comme toi. Connais-tu les privilèges qu'offre ce siège ? Le pouvoir, l'énorme richesse, la gloire, la protection. Oh bien sûr que tu ne connais rien de tout ça. Tu as grandi dans la richesse de ton cher papa. Ça fait quoi de naître riche, sachant que tu ne manqueras jamais d'argent. Sachant que tu as le monde entier à tes pieds, que tout le monde t'obéira.
Je me contentai de fixer le sol. Si il pouvait savoir. Tu peux avoir tout l'or du monde sans pourtant être heureux. Il l'apprendra à ses dépends.
-Lèves-toi vilaine. Je vais terminer ce que j'ai commencé.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant