Culte occulte.

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En prenant départ pour Ndioum avec Abdou, je ne savais pas que cela allait me prendre autant de temps pour sauver ma fille.. Mberry n'a pas idée des forces qui végètent dans l'ombre. Elle pense qu'après cette vie, il y en a pas d'autres. Moi j'ai grandi avec mes parents, j'ai été témoin de choses que des yeux de petites filles ne pouvaient voir. Je ne rejette jamais la tradition mais il y a certains qui l'usent à des fins de secte. Et c'est ce pourquoi ils recherchaient Mberry. Les RANDOLPH ont jeté leur dévolu sur ma fille pour la punir.
Je faisais des rituels depuis plus de 4 mois. Il ne me restait que 2 mois pour totalement protéger ma fille.
J'étais dans le couvant d'une guérisseuse. Alhamdoulilah le rituel n'avait pas besoin de la présence de Mberry. Elle aurait refusé de me suivre.
Ce matin, la vieille mère passa aux consultations. On en faisait chaque matin après mon bain de six heures de temps dans la rivière. Mais un phénomène inhabituel se produisit. Les cauris envoyaient des signes affreux. Je savais aussi interpréter le langage des cauris. Elle me lança un regard croyant que c'est elle qui voyait mal. Mon visage apeuré lui fit comprendre que j'avais vu la même chose. Elle secoua la tête comme si elle rêvait. Elle lança encore les cauris et ils relevaient la même chose.
-Elle est en danger.
Non pas ma fille.
-Tu m'avais dit que tu l'avais laissée avec lui. Ce garçon peulh.
J'hochai la tête en guise de réponse.
-Il n'est plus avec elle. Mais elle n'est pas non plus seule. Je vois flou mais elle possède une partie de la force de ce garçon.
Comment est ce possible. ? Déjà pourquoi Mberry et Cheikh sont ils pas ensemble. ? Je lui avais bien dit de rester chez Cheikh, le temps que je revienne. Et si il y avait eu un problème Fanta l'aurait avertie. Mais comment ? Abdou et elle avaient fermé leur portable depuis ces 4 mois.
La vieille mère comprit mon inquiétude et me permit de sortir. Pendant le rituel, je n'avais pas le droit de sortir en plein jour mais là la situation est grave. J'appelai Abdou sur le fixe de leur maison à Dakar.
-Abdou, c'est moi. J'ai comme le pressentiment que ces enfants là ont commis l'irréparable. Fanta ne t'a t'elle pas appelé ?
-J'ai éteint mon portable.
-Passe au couvant.
Je raccrochai, convaincue que les choses ne se déroulaient pas bien. J'appelai Fanta qui décrocha à la première minute.
-Alhamdoulilah Coumba. Les dieux ont exercé mes prières. Je vous ai appelés tous deux mêmes tes parents. Ces enfants ils ont......
Mon cœur commençait à lâcher. Ils ont fait quoi ?.
-Cheikh s"est marié à une étrangère depuis 3 mois et Mberry s'est volatilisée depuis un moment.  Coumba je ne pouvais me permettre de vous rejoindre au Sénégal et les laisser ici. La situation m'a filé entre les doigts. Ils semblaient si heureux ensemble, cela n'a éveillé aucun soupçon en moi.
Je raccrochai. La seule phrase qui se répétait dans ma tête est : Cheikh s'est mariée à une étrangère. Et ma fille?  Je compris alors les illustrations des cauris. Je dois rentrer au Bénin .
Je retournai dans la case et racontai tout à la vieille. Elle était toute aussi figée.
-Tu dois vite rentrer.
J'appelai à la hâte Abdou pour qu'il réserve un vol. Merde ces enfants allaient me sentir passer. Ils prennent des décisions sans rien me dire. C'est toute énervée que je sors du couvent.
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Un mois qu'elle était partie. Elle s"était volatilisée comme par magie. Aucune trace d'elle. Bien sûr  qu'elle me manquait, j'avais vraiment fait violence sur moi ce jour où elle partait. J'aurai voulu lui dire de rester, la prendre une dernière fois dans mes bras. Mais ma fierté avait dicté notre au revoir.  Ma vie n'est pas dutout rose. Même le boulot me déplaisait. Elle était la seule qui me donnait envie à toutes choses. Avec Dana trop de choses manquaient. Elle ne prenait pas à cœur son rôle de femme au foyer. Mberry était très différente d'elle. Où est elle ? Que devient elle ? Se volatiliser ainsi sans adresse. J'avais cru qu'elle séjournerait chez sa mère à porto novo. Mais aucune trace d'elle. Dana me rejoignit dans notre chambre.
-Chéri et si on allait manger dans un cinq étoiles aujourd'hui. ?
Je la regardai. Cette femme était le genre qui pouvait vous ruiner. Elle ne définit pas de politique avec vous, ne vous donne pas de conseils, ne s'enquit jamais de mes affaires.
-Non madame je suis désolé aujourd'hui je ne peux pas.
Elle plissa le front.
-Comment Cheikh qu'allons nous manger ce soir? Pourquoi as tu donc donné son congé à  ce cuisinier?
J'étais abasourdi. La femme que j'ai épousée était sans cœur.
-N'as tu pas entendu que sa femme était souffrante et il se devrait d'être à ses côtés ?
-Ce n'est pas une raison.
Elle se mit à bouder .
-Dana lève toi et fais nous un truc à manger.
Je me lève et m'en allai au salon. À ce rythme notre couple ne fera pas long feu.
Dana entra dans la cuisine. J'entendais le bruit des casseroles, mais je n'étais pas d'humeur à voir ce qu'elle préparait. Toutes mes pensées étaient vers Mberry. Son séjour dans cette maison, nos petites prises de tête. Je revoyais dans mon esprit sa forme. Celle là qui me faisait perdre la tête. Un coup à ma porte me fit revenir à la réalité. J'ouvris et je tombai sur mon père, ma mère et tata Coumba. On aurait dit une visite d'aïeul . Ils me toisaient tous.
-Cheikh c'est de moi vous les enfants d'aujourd'hui là  parliez ?, demanda tata Coumba. Elle est où Mberry. ?
Qu'allais-je répondre à ça ? Voilà un mois que je ne sais pas où la trouver. Tata Coumba était visiblement en colère  contre nous. Elle avait vieilli. Ma mère m'avait dit qu'elle était rentrée au bled pour des rituels. J'étais sûr que cela concernait sa fille. Si c'est le cas, on a commis la plus grosse erreur.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant