Affligés.

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-Maman il les a pris.
-Qui a pris qui? Et pourquoi pleures-tu?
-Cheikh a pris les enfants. Il s'en est allé avec eux.
-Ah ça. Il ne t'a pas raté dis-donc.
-Maman je suis sérieuse.
-Je le suis aussi Mberry.
-Tu peux l'appeler et essayer de lui faire entendre raison. J'accepterai toutes les conditions, je veux juste être près de mes enfants.
-Non je n'y peux rien. Je t'ai longtemps prévenu Mberry. Tu es tellement têtue. Ça t'aurais coûté combien de le lui dire avant. Et maintenant tu pleures. Il a parfaitement raison de prendre ses enfants. Tu dois faire face à tes erreurs.
-Maman s'il te plait.
-Non jeune fille je ne peux rien pour toi. Quand les aînés te parlent il faut bien les écouter. Tu agis comme si tu connaissais tout à la vie.
-Maman j'ai besoin de toi pour une fois.
-Non Mberry. Ce chantage ne va pas fonctionner. Tu as quel âge déjà ? Apprends à assumer tes erreurs.
Je coupai l'appel. Elle ne me sera visiblement d'aucune aide.
La vie continua son cours. 1 mois que je n'ai plus eu de nouvelles de mes enfants. Cheikh ne décrochait pas mes appels. Mario ne m'adressait plus la parole enfin sauf si c'était important.  J'étais épuisée mentalement. Les signes de la grossesse se montraient peu à peu.
-N'es-tu pas enceinte toi?, me demanda un jour Mario alors qu'on était à table.
L'envie de vomir me prit aussitôt et je sortis en courant de la salle. Il me rejoint dans la chambre.
-Qui est le père ?
-Comment ça qui est le père ? En plus je ne suis pas enceinte.
-Ne t'amuse pas avec moi Mberry.
-Même si je le suis, pourquoi vas tu me demander qui est le père de cet enfant. ? À combien d'hommes suis-je mariée. ?
Il était tout énervé et se retenait pour ne pas m'assener .
Il sortit de la pièce. Je tremblais comme une feuille. Je venais de lui mentir. Encore une fois.
Je m'endormis toute fatiguée.
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-Depuis le début, tout ça n'était qu'un coup monté. Leur rencontre, leur mariage, ils avaient tout prévu.
-Non peut-être vous trompez vous. Il est un bon mari pour ma fille. Il la comble. C'est elle qui passe son temps à lui mentir.
-L'homme a plusieurs faces Coumba. Et je suis très étonnée que tu n'aies pas senti cela. Très étonné.
La vieille me regardait profondément.
-Je dois te faire un bain de purification.
-Et pour ma fille. ?
-Tu ne peux rien pour elle à l'heure actuelle. Elle doit se débrouiller toute seule.
Ma fille était tombée dans le piège de ces démons. Je n'arrivais pas à croire. Même moi je n'avais pas vu cela venir. Mario? Non non pincez moi. Ma fille a longtemps vécu avec le diable même. Oh Allah quelle rude epreuve.
-Le départ des enfants facilite beaucoup de choses. Quand les jumeaux sont dans les parages, ils ne peuvent en aucun cas atteindre Mberry. Ce sont des enfants spéciaux.
-On peut donc appeler Cheikh pour qu'il ramène les enfants.
-Non.
J'avais livré ma fille aux vautours.
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Le vent fort et sec qui soufflait me réveilla. Étrange. Je me retrouvais à la plage en pleine nuit. Que faisais-je là ? Est-ce un rêve ? J'essayai de me relever mais je tombai: j'avais des menottes aux pieds.
La peur me prit aussitôt. J'avais peur pour mon bébé . Un homme en capuche noir s'approchait. Je voulais m'enfuir mais je ne pouvais pas.
-Enfin. Depuis 7 ans que j'attends ce jour et nous voici. Il m'a fallu m'armer d'assez de patience.
Cette voix me disait quelque chose mais je n'arrivais pas à m'en souvenir.
-Bonne arrivée Mberry RANDOLPH dans l'univers qui t'est destiné et que tu as longtemps fui.
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-Mr vous devriez comprendre qu'il s'agit du mental de votre fille. Certes ce sont des symptômes du palu mais je peux vous assurer qu'il y a autre chose.
Dariane avait une forte température depuis quelques jours. On a passé tout le temps à l'hôpital mais les médecins ont plutôt recommandé qu'elle aille chez un psy.
On rentra à la maison. J'avais fait venir ma mère avec moi pour m'aider avec les enfants. Pour le moment, mon temps leur sera uniquement consacré. Dewel se sentait de plus en plus mieux et cela me réjouissait. Mais c'est Dariane qui me fait une de ses peurs. Au début ils étaient tous les deux contents. Certes Dayan avait manifesté une certaine réticence au début mais s'est vite mêlé à la danse. Je n'ai jamais pensé que ce sera si facile de les séparer de Mberry. Pendant tout ce temps je voyais les innombrables messages qu'elle m'écrivait. Il était trop tard pour regretter. Mais depuis plusieurs jours, aucune tentative de sa part. Elle avait finalement compris que ça ne servirait à rien.
-Peut-être que sa mère lui manque.
La voix de ma mère me sortit de ma stupeur.
-Non maman. Ils sont heureux ici sans elle.
-Cheikh ne punis pas les enfants.
-Je ne les punis pas.
-Alors ne punis pas Mberry. Car en la punissant, tu les punis. Prends en compte le moral des enfants. Peu importe ce que tu feras, tu ne peux jamais leur donner l'amour de leur mère.
-Oh que si maman. Je les aimerai autant. Je suis prêt à leur offrir un amour pour deux.
-Mais mon fils...
-Maman j'espère que c'est la dernière fois qu'on parle de cette femme dans cette maison.
-Cette femme comme tu le dis est celle qui a donné naissance à ces deux enfants. Tu imagines si elle avait avorté. Tu t'es marié mais malgré ça elle a tenu à garder la grossesse. Elle a vécu seule des douloureux mois et n'a pas tenu à briser ton mariage. Elle a mal agi certes mais tu lui dois un grand respect Cheikh. Un très grand et en aucun cas tu ne dois la séparer de ces enfants. Je ne sais pas à quel jeu vous deux jouez. Mais n'affectez pas le morale de vos enfants. Bonne nuit.
Elle se leva en furie et prit les enfants par les mains et les emmena à l'étage.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant