Je regardais les enfants de Mberry s'extasier devant les cadeaux que je leur ai offerts. Le petit s'était finalement détaché des cuisses de sa mère et contemplais le merveilleux cadeau. J'avais remarqué qu'il était très distant avec moi.
Mberry par contre était anxieuse et regardait sa montre chaque minute.
-Chérie, Aïcha n'est-elle pas encore rentrée ? Lui demanda sa mère.
-Non maman. Alors que moi je dois me rendre au boulot.
-Mais tu peux t'en aller ma chérie.
-Et te laisser seule avec eux.? Tu sais que ces enfants débordent d'assez d'énergie. Et tu ne pourras pas t'en sortir.
Sa mère souria.
-Mberry quand tu étais petite, à toi seule, tu dépensais plus d'énergie qu'eux. Alors oui je pourrai très bien m'occuper de mes petits fils. Vas y ma chérie.
Elle regarda sa mère pendant un moment et accepta. Elle monta prendre ses affaires et descendit.
Elle partit sans un mot pour moi.
Je restai là pendant 15 minutes à parler avec Tata Coumba. Elle m'avait beaucoup manqué avec ses conseils. Aussi il y a longtemps je n'avais plus parlé le wolof. Je me rendis dans ma maison et fit sortir ma voiture. Au loin je vis la voiture de Mberry garée. Mais elle n'était pas censée aller au travail celle là. Je me rapprochais d'elle avec ma voiture. Elle était assise et la tête en arrière. Je compris que sa voiture était en panne. Je souris. Cela me rappelait notre première rencontre. Je sortis.
-Puis je vous aider demoiselle ?
- C'est cette fichue voiture qui refuse de démarrer alors que je dois me rendre au boulot.
Elle pleurait.
-Mais oh Mberry ce n'est qu'une voiture . Tu n'as pas à pleurer ainsi.
Elle redressa la tête quand elle comprit que c'était moi et se mit à essuyer ses larmes.
- Tu as vérifié l
-Elle est pleine.
J'ouvris le capot dans l'espoir de voir la panne. Mais je ne vis rien que je puisse réparer. Je revins vers elle.
-Descends je te dépose au travail. Appelle ton mécanicien pour qu'il vienne prendre la voiture.
Elle me regarda ahurie.
-Mberry descends je ne vais pas te mordre.
Elle descendit et je reconnus l'odeur de son eau de toilette qui m'enivrait et me rendait fou. Elle monta dans ma voiture. Je démarrai.
Elle connecta son portable à ma voiture pour que je puisse savoir où elle allait. Madame n'avait visiblement pas envie de faire la causette.
-Alors Mberry tu deviens quoi?
Elle me regarda brièvement et se mordit les lèvres. Si cette folle pouvait savoir quel effet cela avait sur moi.
-Je dirige l'entreprise de papa en tant que DG. J'ai deux enfants.
Et elle se tut.
Un lourd silence règna jusqu'à ce que son portable sonne.
-Maman, je t'avais bien dit que tu ne pourrais.... Quoi, elle a eu quoi maman? dit elle à bord de l'hystérie
Et ses larmes se mirent à couler à flots.
-Elle a eu quoi maman? Ma fille a quoi. ? Quel hôpital.
Ses mains tremblaient. Je compris que Dariane avait quelque chose.
Je lui pris le portable pour pouvoir parler avec sa mère. Celle-ci m'indiqua l'hôpital où elles étaient.
Mberry n'était plus elle-même.
-Calme toi Mberry. Je pense que tu devrais appeler leur père, tu auras certainement besoin de lui.
À l'évocation de ce mot, elle ferma les yeux. Je compris qu'elle ne voulait pas en parler surtout pas avec moi.
Elle avait toujours les yeux fermés jusqu'à ce qu'on arrive à destination.
-Mberry on est là.
Elle n'ouvrit pas les yeux.
-Mberry?
Je la touchai mais elle ne répondit pas non plus. Son corps était glacé. Je descendis de la voiture et ouvrit sa portière.
-Mberry.
Je me mis à lui tapoter les joues dans l'optique de la réveiller. Mais sans effort. Mberry avait toujours les yeux fermés. Je courus à l'intérieur chercher du renfort. Ils la prirent et la dirigèrent en soins intensifs .
Que venait il de se passer? Tout semblait aller mieux.
-Faites vite infirmière. La température de la dame chute. Elle est à 10 C°.
10C°?
Ce n'est pas normal. Je crois que ma tête allait exploser. J'appelai sa mère.
-Tata, où es tu? Mberry a eu un malaise. Je suis dans le même hôpital que celui dont tu m'avais parlé.
Elle raccrocha en me disant que Dariane était en service neurologique.
Je revenais au Bénin pour tomber dans des malheurs. J'aurai du garder mes distances comme je le faisais si bien.
-Allô maman.
- Oui mon fils où es-tu ? Je suis chez toi mais tu n'es visiblement pas là.
-Maman, Mberry et sa fille sont hospitalisées et je suis à l'hôpital..
-Quoi? Que fais tu là bas? Est ce toi le médecin qui doit la soigner?
J'ai été choqué par ce que ma maman venait de dire. Je n'ai jamais su ce qui s'était passé entre elles au point où ma maman leur en voulait.
-Bon sang maman. Je parle de Mberry ta filleule. Celle que tu as vu grandir, celle là que tu berçais quand elle est malade, celle-là elle que tu as voulu que j'épouse, celle-là qui était selon toi une épouse pieuse. La fille de ton amie, de ta sœur. Maman je ne sais pas d'où vient cette haine. Mais elle a assez duré. Bonne journée.
-Non Cheikh attends.
Elle souffla.
-C'est quel hôpital ?
-Non tu n'as pas besoin de venir. Je ne veux pas qu'il y ait encore plus de tensions.
-Cheikh.... ?
Je lui donnai le nom de l'hôpital et raccrochai. Je me dirigeai vers le service de neurologie qui était au 2 ème étage. Je vis tata Coumba dans le couloir.
-Ah Cheikh, que s'est-il passé. ?
-Je ne sais vraiment pas.
Je vis de la peur dans ses yeux. 30 minutes plus tard, ma mère arriva. Tata Coumba lui lança un regard bref. Pas de salutations chaleureuses comme elles le faisaient d'habitude, pas d'étreintes. Tout avait changé et cela me brisait.
-Bonjour, lança ma mère.
-Bonjour, lança aussi tata Coumba sans la regarder.
Le silence était pesant, j'avais envie de le briser mais je ne savais quoi dire. Nos anciennes relations me manquaient
Ma mère et celle de Mberry seraient normalement entrain de discuter de tout et de rien, essayant de faire passer le temps.
-Bon sang qu'est-ce qui vous arrive?. Près de 3 ans que vous vous n'êtes pas vues et vous n'avez rien à vous dire?
Aucune d'entre elles ne répondait. J'étais convaincu qu'il n'y a rien à faire. Elles étaient toutes deux bornées. Et c'était visiblement pas un lieu pour avoir de telles discussions. Je suis même étonné du fait que papa n'eut pas essayé de les réconcilier. Peut-être l'a t'il aussi fait et s'est heurté à un mur.
2 heures de temps après et toujours aucune nouvelle. Il était 18 heures.
-Maman tu devrais rentrer te reposer, même toi tata.
-Non t'inquiètes mon chéri. Je dois attendre le réveil de ma fille.
Une jeune femme s'approcha de nous avec un petit garçon entre les bras. Je reconnus le fils de Mberry.
-Mamie, dit il en sautant dans les bras de Tata Coumba.
-Il ne faisait que pleurer Tantie en réclamant sa mère et sa sœur. J'ai été obligée de l'amener
-Ne t'en fais pas Aïcha. Alors mon chéri tu vas bien?
Le petit hocha la tête.
Je remarquai que ma mère le regardait avec incompréhension et insistance comme si le petit lui rappelait quelqu'un. J'avais aussi eu la même sensation quand je l'avais vu.
-C'est le fils de Mberry? Demanda ma mère.
Je hochai la tête. Le petit nous regardait aussi mais se sentait à l'aise dans les bras de sa grand-mère.
VOUS LISEZ
SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...