Petite écervelée.

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Je venais d'entendre tata Coumba crier. Je dirai que de toute mon existence c'était la première fois. Sa fille est une vraie rebelle. Et je me demande comment elle arrive à supporter son insolence. Une fille qui pense que la terre ne tourne qu'autour d'elle. Je la scrutai, elle parut apeurée. Je dus reconnaitre qu'elle était plutôt belle femme. Son physique lui seyait et elle savait se mettre en valeur. Elle était à l'image d'une vraie femme mais était hantée par trop d'actions puériles. On se jaugeait du regard et elle me toisa. Je compris qu'elle ne me respectera que si l'on est dans les locaux du bureau. J'eus un sourire amer en coin. Elle ne perdait rien pour attendre celle là.
-Que ce soit la dernière fois, je dis bien la dernière fois que moi Coumba je te parle et que tu te lèves et me laisses en plan. Tu penses que tu as dépassé l'âge d'être frappée. ? Je vais te battre et tu vas déchanter.
Je me retins de rire. Madame ma femme se prenait un savon de la part de sa mère sans broncher. Elle avait les yeux fixés au sol.
-Tu n'as pas dit tu es grande. Lève toi et sors Mberry RANDOLPH. C'est là tu sauras du ventre de qui tu es sortie.
-Calme toi Coumba. Laisse ma belle fille tranquille, rétorqua ma mère.
-Mane deh balama dé rek mouy diaye yarou ak bahk. Ak kanamou innocente bi( elle fait sa sainte avec un visage d'ange alors qu'elle n'en n'est pas une.)
Mon père n'avait pas placé une. Il assistait à la scène sans rien dire. Je sais qu'il affectionnait de trop Mberry.
-Mberry suis moi, dis je.
Elle me lança un regard noir et voulut refuser. Mais le regard que sa mère lui lança l'en dissuadait. Elle se leva sans aucune volonté propre. Elle me suivit de l'autre côté de la pièce.
-J'espère que tu sais que tes gamineries prendront fin quand tu seras mon épouse. Je ne tolérerai pas ce manque de respect chez moi.
-Ah ça tombe bien. Cherche toi une femme soumise petit ingrat.
Elle me laissa en plan et se dirigea vers les appartements.
Je rejoignis les autres au salon.
-Elle est où ? Questionna sa mère.
-Dans sa chambre.
Un lourd silence pesait avant que tata Coumba l'interrompe.
-Abdou j'ai peur pour ma fille, dit elle d'une voix enrouée. J'avais prévenu Gildas. Je ne veux pas que ma fille soit mêlée à leurs affaires. Si il m'avait écoutée, Mberry aurait grandi à Dakar loin de ces monstres. J'ai peur de ne rien pouvoir faire pour sauver ma fille.
Mon père se leva.
-Tu sais qu'on est avec toi. Tu n'as pas à t'inquiéter.
Je ne savais de quoi il était question. Mais visiblement mes parents si. Je n'étais pas habitué à me mêler des choses qui ne me regardaient pas. Je me concentrai sur mon telephone laissant les parents dans leurs bavardages.
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Quelqu'un criait mon nom d'une voix rauque et il y avait d'échos. J'étais dans une brousse au milieu de nulle part et il faisait sombre. J'entendis des pas se rapprocher, je me remis à courir. Où suis je ? Par où devrais je prendre? Je continuais mon chemin en sueurs. J'avais peur. Mon pied heurta un truc et je tombai. Je me relevai et vit un corps qui gisait dans une mare de sang. Non je ne pouvais m'attarder ici. Mais j'eus l'impression de connaître la personne, je revins donc sur mes pas et scrutai avec peur le corps. Je me reconnus. C'était moi par terre. Comment était ce possible? Je me touchai pour voir si j'étais réelle. Je restai pétrifiée par la peur. Je me voyais par terre morte. Je voulus crier mais aucun son ne sortit de ma bouche. Le corps se décomposa devant moi.
Je me levai en sursaut. C'était un rêve. Du vivant de mon père je lui faisais toujours part de mes rêves étranges. Je me réveillai et regardai l'heure. 3 heures du matin. Je devais me rendre au boulot à 6 heures. J'avais peur, j'avais comme la sensation d'être épiée. Tous mes poils étaient hérissés. Je me trompais rarement et je suivais toujours mon instinct. Et là une force m'incitait à appeler mon patron. Même si il m'énervait il était le seul à pouvoir m'aider dans l'immédiat. Maman ne pouvait pas prendre la route à cette heure ci. Il faut que je lui en parle. Ça fait maintenant 2 mois depuis cette fameuse réunion que je faisais ces rêves. Je pris mon portable et appelai Cheikh.. Il décrocha à la 3 ème sonnerie.
-Mberry, ? Dit il d'une voix inquiète.
-Cheikh désolée de te déranger. J'ai vraiment peur chez moi. J'ai comme la sensation qu'on me surveille.. Je... Je
Je ne sus quand j'eclatai en sanglots. Cheikh avait raccroché. Et si il ne venait pas. Je ne pouvais pas prendre le risque de sortir dans la rue. J'avais tellement peur. J'avais comme l'impression d'entendre des voix. Comme si j'étais dans un vacarme lointain. Je m'assis sur mon lit et plia mon genoux afin d'y déposer mon menton. Je me balançai en avant, en arrière. Je vais devenir folle. La porte d"entrée fit du bruit comme si on introduisait une clé. Je ne rêvais pas. Là je sus que c'était la fin. Ils viendront me tuer. Je pensai à ma mère, la seule famille qui me restait. Si c'est de cette façon Dieu avait planifié ma mort qui suis je pour refuser ? Les pas se rapprochèrent de ma chambre. Je fermai les yeux prête à recevoir le coup. Les larmes coulaient silencieusement. C'était ma fin.
-Mberry, tu pleures ?
C'était lui? Comment... Il a le double de mes clés. J"ouvris les yeux et il était bien là. Je sautai à son cou en guise d'un remerciement muet. Il me caressa le dos. Je me mis à pleurer de plus belle. Il y avait longtemps que quelqu'un m'a serrée aussi fort dans ses bras. J'ai comme l'impression que toutes mes hantises avaient disparu.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant