Pas comme prévu.

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Nos actes sont comme nos ombres. Elles font surface dans l'obscurité quand on s'y attend le moins.
Aujourd'hui je peux crier haut et fort que j'ai dérogé à plusieurs de mes règles. D'abord je n'ai pas entendu mon réveil sonné, je me suis réveillée à 8 heures, je suis sortie de la maison à 8 heures 45. Seigneur si vous me punissez pour les atrocités dites à ma mère je suis désolée. Je crois que j'ai compris la leçon. Je gare et entre en trombe dans l'entreprise mais je ne vis personne à l"intérieur. Je me rappelai tout d'un coup de ma discussion avec mon patron hier. Merde il y aurait un nouveau patron aujourd'hui et son premier jour, il aura une mauvaise impression sur moi. Bravo Mberry, me souffla ma conscience. Néanmoins je m'avançai vers la salle de réunion. J'espère qu'il sera compréhensif. Que pourrai je bien dire? Je toquai avant d'ouvrir. Tous mes collègues étaient présents. Il ne manquait visiblement que moi. Je levai le regard vers le siège qu'occupe le patron et ce que je vis me sidéra. Non pas lui. Seigneur pourquoi as tu cette amabilité à me punir?. J'aurai préféré que la terre s'ouvre et m'engloutisse. On se défiait du regard. Là j'avais peur pour de vrai. Peur de perdre mon boulot et de tout recommencer à zéro, peur de perdre l'estime de mon ancien patron car ma mère me répudierait pour de vrai. Lol..
-Oui? Fit la voix grave de mon patron.
-Excusez moi Mr, je.....
Je ne savais pas quoi dire. Aucune excuse plausible ne franchit mes lèvres.
-C'est vous Mberry. ?.
Je hochai la tête déconcertée.
-Asseyez vous. Vos collègues m'ont expliqué la situation.
Quelle situation? Néanmoins je m'assis. J'en étais reconnaissante à Dieu de m'avoir donné une équipe si dynamique. Je ne sais pas ce qu'ils lui ont servi comme mensonge mais ça avait l'air de marcher. Roger, un de mes collègues me fit un clin d'oeil. Je me détendis. La réunion dura 2 heures de temps. On devrait s'attendre à un remaniement du personnel. Le patron ordonna la fin de la réunion et demanda à ce qu'on dispose.
-Vous, vous restez, me dit il avec un regard insistant.
Je transpirai à grosses gouttes sur ma chaise. Mes mains en arrivaient à trembler. J'avais perdu du coup mon trop plein d'assurance. Mes collègues sortaient et me laissèrent entre les griffes de ce fauve. J'aventurai mon regard vers lui. Il me regardait aussi mais durement.
-Vos collègues pensent que je suis né de la dernière pluie. Une belle excuse que de dire que votre fille a fait de la température toute la nuit.
Là j'ai pouffé de rire. Non mais c'est quel mensonge ça ils sont allés raconter mais je compris que c'était pour sauver ma peau.
-Vous savez ce qui m'empêche de vous chasser sur le champ? Eh bien c'est mon père. Il m'a tellement parlé de vous que j'ai compris qu'il vous aimait bien.
Je tiquai. Il était donc l'enfant à Mr Dieng le mari de tata Fanta. Alors là je suis sure que je m'attirerai les sévères foudres de ma mère. Car c'était le fils à sa meilleure amie.
-Il y aura une promotion, il a voulu que je vous prenne comme secrétaire particulière. Je ne vous mentirai pas. L'envie n'y est pas mais ce sont les volontés de mon père. Alors arrangez vos dossiers vous changerez de bureau d'ici la fin de la semaine. Et une chose, le jour vous venez encore en retard, je vous licencie.
Cette phrase me choqua. Durant tout son monologue, il n'avait pas parlé de l'incident d'hier. Je compris qu'il était le genre qui différenciait vie professionnelle et privée. On se jaugeait tous deux du regard. Je ne savais pas ce qui retenait ma langue mais je pense que la vie est bien belle quand j'apprends à fermer ma gueule.
Durant toute la journée, je n'étais point à l'aise. Je revis mes objectifs et mes plans d'organisation. Je serai la secrétaire du président de cette grande entreprise. Ça fait plus de responsabilité, moins de temps pour prendre soin de moi-même mais un salaire à la hausse. Je soufflai. Je ne voulais pas m'éterniser ici car j'avais mes propres projets.
À 17 heures, je rentrai chez moi. J'entrepis de me coucher tôt afin d'être à l'heure demain. Aux environs de 19 heures, la sonnerie de mon portable me réveilla. C'était mon amie et collègue Sarah.
-Mberry? Cria t elle fort dans mes oreilles.
-Non mais pourquoi tu cries? En plus là où tu es il y a du bruit.
-Viens on s'éclate. Juste cette nuit.
-Non tu sais qu'il y a le boulot demain.
-Viens on rentrera tôt. Je sais que t'as envie.
Elle connait mes goûts pour les soirées, j'aime bien l'ambiance mais depuis un temps, je me suis retirée de ce monde festif. Je me lavai et m'habillai. J'optai pour une robe près le corps. Cela m'allait à ravie. J'attrapai mes cheveux en un simple chignon, un maquillage sorbre puis le tour est joué. Je conduis dans les rues animées de Cotonou en mettant à fond la musique dans ma voiture.
Quand je vins je vis Sarah adossée à sa voiture.
-La go, fit elle en me faisant la bise. D'où as tu déniché ce coin?
C'était un parc transformé en une sorte de boîte de nuit.
-C'est le patron qui nous a invité au fait.
-Le patron ?
-Oui pour fêter son arrivée.
Eh bien moi on ne m'a rien dit. Mais je compte m'amuser.
On se faufila toutes deux parmi les gens sur la piste de danse. On dansait comme des folles. Il y a longtemps que je ne me suis pas autant éclatée. Nos folies duraient 30 minutes déjà que je sentis des mains me tirer brusquement hors de la piste de danse. Je reconnus aussitôt mon patron. Il m'amena vers ma voiture visiblement en colère.
-Je peux savoir ce que toi tu fais ici?
Merde cet homme était un rabat joie.
-Toi une femme mariée, tu t'habilles ainsi et tu viens dans un endroit pareil sans demander une permission préalable.
Attendez j'ai loupé quel épisode ? Mariée ?

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant