- Salamelekum.
Il entra dans la pièce avec sa petite dans les mains. Dariane et Dayan étaient derrière. Je n'avais pas envie de lui répondre mais ma mère me pinça.
- Malekum salam.
-Nanga def( comment vas tu) ?
Je le regardai. Il ne parlait le wolof devant les enfants quand il ne veut pas risquer qu'ils entendent ce qu'il dit. Il ne savait pas que mes enfants comprenaient wolof🙄.
- Mangi fi rekk.
Il hocha la tête. Je remarquai que ma petite princesse boudait.
-Eh chérie viens là toi. Pourquoi tu as la mine si attachée ?
-Elle a vu papa et la maman de Dewel se faire des bousous.
-Des bousous? C'est quoi ça encore Dayan. ?
-On dit " bisous " Dayan, le rectifia sa sœur en levant les yeux au ciel.
Je regardai Cheikh qui n'arrivait pas à soutenir mon regard, visiblement parce qu'il avait honte. Sans le vouloir je me sentais mal. J'avais cru comprendre qu'ils avaient divorcé. Après tout ce qui m'est arrivé.....
Oh non je ne veux plus me rappeler ce cauchemar. Maman a voulu que je porte plainte mais non. Je veux qu'ils disparaissent jute de ma vie. Et pour ça je dois tout oublier. Et j'y arriverai.
-Alors qu'avez vous amené comme repas ?, demanda ma mère pour détendre l'atmosphère.
-Mamie ya fait du mafé pour toi. Elle a dit tu adores trop ça.
-Bien sûr qu'elle adore ça. Asseyez-vous, on va se régaler.
Je passais mon temps à lancer des regards noirs à Cheikh qui de temps en temps me regardait aussi. Je voulais lui communiquer mon mécontentement. Néanmoins quand le plat de mafé me fut servi, je me calmai. Tout le monde mangeait avec enthousiasme. Dariane faisait toujours la mine mais ne se privait pas de nourriture. C'était bon signe. Mais je devais avoir une discussion avec ce cher Cheikh.
-LEKNA BA SOURE. Neexna torob. ( J'ai bien mangé. C'était délicieux).
Ma mère comprit que je voulais discuter avec Cheikh.
-Les enfants venez on ira acheter du yaourt.
Ils ne se firent pas prier et sortirent.
Mr me regardait et moi de même.
J'attendais qu'il m'explique. Et comme d'habitude, il joua à son don Juan.
-Comment se fait-il que Dariane te surprenne entrain de t'amouracher? Tu sais qu'elle a une santé fragile ?
-Pas besoin de me le rappeler. C'est ma fille et je le sais.
-Et tu peux m'expliquer comment diable elle te surprend.....
-D'abord tu baisses d'un ton madame. Je suis plus âgé que toi. Et secundo je ne savais pas que Dariane était dans les parages.
Je me levai. Si je restais coucher sur ce foutu lit d'hôpital, il allait penser avoir le dessus sur moi.
-Mberry recouches-toi. Tu n'es pas en état de...
-Si je suis en état. Essaies de répéter un peu ce que tu disais tout à l'heure.
Il souffla.
-Ma foi tu es folle.
Il se rassit.
-Je ne veux plus que tu refasses tes vilains jeux là devant mes enfants.
-Pourquoi j'ai comme l'impression qu'autre chose se cache derrière. Tu n'es pas énervée seulement parce que Dariane m'a vu. Non il y a anguille sous roche.
Je le toisai. Il afficha au fur et à mesure un sourire diabolique et se leva.
-Mais dis-donc madame est jalouse.
Il éclata d'un rire qui me fit sourire. Mais je fis violence sur moi pour ne pas rire.
-Je veux juste une éducation parfaite pour mes enfants. Donc apprends à faire la part des choses. Quand les enfants sont là, ta femme et toi devriez faire preuve de retenue.
-Elle n'est pas ma femme.
Cette déclaration me rassura. C'était tout ce que je voulais entendre.
-Eh bah je m'en fou. Fais juste preuve de retenue devant les enfants.
-Et toi contrôle tes paroles quand tu me parles. Je vais bien finir par te casser la gueule un de ces quatre.
-Ouais c'est ça.
Je sentais déjà la fatigue. Je retounai me recoucher.
************************************
Je la regardai faire ses grimaces du jour. Oui car chaque jour elle faisait une nouveauté. Elle se coucha et tira son drap d'hôpital. Chaque fois que je la voyais, je pensais toujours à notre enfant qu'elle a perdu. J'éprouvais du ressentiment à son égard.
-Si ce n'était pas à cause de toi, il serait toujours là.
Elle se redressa car elle n'avait visiblement pas compris ce dont je parlais.
-Si tu ne cachais pas les choses, si tu n'avais pas épousé ce meurtrier, notre enfant aurait été encore en vie. Mberry ça te coûte quoi de dire les choses telles qu'elles sont. ? Pourquoi as-tu peur de faire face à tes erreurs?? Sache que tu es coupable de la mort de ce petit.
Je ne faisais que lui cracher ce que je ressentais surtout que j'avais pensé à ma vie à l'arrivée de cet enfant. Je me réjouissais secrètement à l'idée de suivre une grossesse, être aux premiers soins de la femme que j'ai.......
Mberry m'avait déçue.....
-Sors de cette chambre Cheikh et ne reviens plus jamais.
-Tu vois c'est ça ton putain de problème. Fuir. Tu ne sais faire que ça.
J'étais très en colère et remonté contre elle.
-Avec tout ça, tu le fais toujours. Tu penses qu'en fuyant, tes problèmes vont disparaître. Non il faut faire face, avoir le cran de le supporter.
-Sors Cheikh.
-Non tu vas m'écou....
-Non. Je ne vais pas t'écouter. Regarde combien égoïste tu es. Oui je choisis de fuir parce que cela fait moins mal. Tu penses que ce dont j'ai besoin maintenant c'est ressasser tout ce qui s'est passé. ? Non j'ai envie de vivre maintenant, envie d'oublier ce que j'ai vécu. Penses-tu être le seul à avoir eu mal. ? C'est moi qui ai porté cet être dans mes entrailles. Il me couve de sa chaleur. Penses-tu que je ne suis pas la plus atteinte dans cette histoire. ? Parfois fuir guérit. Eh oui pour cette fois-ci je veux fuir. Parce que je veux guérir. Guérir pour ne plus faire souffrir ma mère, guérir pour être là pour mes enfants. Non je ne vais plus me morfondre. C'est fini ça. Tu peux sortir maintenant de ma chambre.
Au même moment sa mère entra. Je n'avais pensé qu'à moi sans prendre en compte sa douleur.
La tension dans la chambre était électrique. Elle avait visiblement entendu notre conversation. Je choisis de me retirer. Mes enfants n'étaient pas dupes et ils avaient cette facilité de me remonter les bretelles. Je devais aussi rentrer avec eux. Les jumeaux refusaient de rentrer. Dewel était dans les bras de tata Coumba , quand je voulus la prendre elle refusa aussi et se mit à pleurer. Quand Mberry la prit elle se calma et se coucha sur sa poitrine et mit son pouce dans la bouche. Elle semblait à l'aise et Mberry lui caressait les cheveux et me toisait. Au fond de moi, cette image me raviva le cœur. Voir que Dewel aimait bien Mberry. Quelle belle consolation ! Je voulais reconstituer ma famille et je crois que j'y arriverai.
-Mangi dem. ( Au revoir).
-Papa attends moi je t'accompagne. Elles peuvent rester entre femmes. Ma place est avec toi, dit Dayan en attrapant ma main.
Sa réplique me fit éclater de rire. Je fis alors un sourire de victoire à l'endroit de Mberry pour lui signifier qu'elle n'était pas la préférée des enfants.
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...