Not really sure about my feelings.

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Pourquoi est-il impossible d'aimer quelqu'un sans le détruire. ?
Je me détachai de son étreinte mais il me garda fermement. Nos fronts étaient collés et nos souffles se mêlèrent. Je baissai mes yeux vers son torse. Je parie qu'il regrettait déjà. Cheikh est un homme vertueux. Il s'en voudrait pour ce baiser. J'entremis de mettre de la distance entre nous.
-Pourquoi Mberry?
Je levai les yeux surprise. De quoi voulait-il parler?
-Je ne comprends pas comment tu as pu tomber enceinte alors qu'on était ensemble. Je n'arrive pas à comprendre.
Il était tourmenté, cela se voyait.
-On paraissait heureux. Tu étais épanouie. Enfin c'est l'image que tu me donnais. Ou.. Je ne te satisfaisais pas assez?
Je fermai les yeux. Si on décelait un oscar au meilleur partenaire au lit, je le lui donnerai volontiers.
- Réponds Mberry. Pendant longtemps j'ai voulu me voiler la face sur cette histoire. Mais je dois bien comprendre un jour.
-Cheikh tu t'étais marié. Il fallait que je refasse ma vie.
-Marié? Tu te fous de moi? Tu étais enceinte bien avant que je ne me marie.
Je dénotai la colère dans sa voix. Si je n'arrivais pas à le calmer, il allait tout casser par ici. Mais je ne savais quoi dire.
-Donc tu me cocufiais ? Pendant tout ce temps, tu me mentais. Tu filais en douce aller voir ton amant. Tu ne mérites même pas que je continue de t'héberger. Tu n'es qu'une sale catin.
Avant de m'en rendre compte, ma main s'abattit sur sa joue. Je ne le regrettais pas. Il se tint la joue et me regardait avec des yeux ensanglantés.
-Tu penses que tu es le mieux placé pour me donner des leçons de morale. N'étais -tu pas aussi avec Dana quand nous étions ensemble. Nous sommes tous deux des catins. Et tu sais quoi, donne moi au plus 3 jours et je vide ta maison. Je ne suis pas une mendiante. Si ça ne tenait qu'à moi je l'aurai désertée il y a fort longtemps.
Je pris mon sac. La colère était à son summum. Cheikh me connaissait parfaitement et il savait appuyer où ça fait mal.
-Je suis désolé Mberry.
Je dégageai ma main de la sienne.
-Lâche moi. Tu ne devrais pas toucher une catin au risque de te souiller les mains.
J'avais mal et je ne sais pas pourquoi.
J'ouvris la porte et vis ma mère et mes enfants m'attendant.  Tata Fanta était en retrait.
-Maman, je veux quitter cette maison au plus vite. Quitte à mourrir. Je ne veux plus supporter une fois de plus leur humiliation.
J'étais à bord de larmes. Mais je m'interdis de verser les larmes.
-Maman où-est papa?
Je fus choquée. Elle fit demi-tour et se rendit dans la chambre. Elle revint quelques secondes après dans les bras de Cheikh. Je m'énervai et allai vers eux. Je voulus la prendre mais elle refusa en s'accrochant de force à Cheikh.
-Bon sang Dariane, tu vas pour une fois arrêter avec tes caprices, criai-je
-Mais je veux rester avec mon papa, dit-elle entre deux sanglots.
-Ton papa, dis-tu? Te l'ai-je présenté comme l'étant. Il n'est pas ton père alors tu descends et on rentre immédiatement à la maison.
C'était ma première fois à gronder ma fille de la sorte. Je sentis qu'elle avait eu peur. Et elle se mit à pleurer. Je m'en voulais pour ça. Elle avait une santé fragile et je faisais tout pour la préserver. Je m'assis et pris ma tête entre les mains. Pourquoi Cheikh est-il revenu? Il aurait du rester là-bas. Il s'efforça à la calmer.
-Dariane, bien-sûr que tu peux rester avec ton papa. Il va te ramener à la maison. Dayan veux-tu les accompagner aussi?, demanda ma mère à mes enfants.
Je la foudroyai du regard. Je voulus parler mais m'abstins. Je n'avais pas non plus la force pour ça.
Dayan accompagna sa sœur. Je restai assise et ma mère s'approcha de moi.
-Tout se sait un jour. Arrête avec ça, sinon tu auras tes enfants contre toi. On t'attend dans la voiture.
Je m'adossai contre le dossier des minies - chaises de l'hôpital. Plus vite Cheikh sera parti, mieux ce sera.
Je me sentis observer. Quand je relevai la tête, mes yeux rencontrèrent ceux du mignon médecin. Et sans le savoir j'esquissai un sourire qu'il me rendit. Il s'approcha de moi.
-Vos enfants sont rebelles comme vous. Les chiens ne font pas les chats dit-on.
Je souris.
-Mario je me nomme et vous Mberry n'est-ce pas. ?
Je hochai la tête.
-Un prénom original.
-Merci. Ce fut un plaisir de vous rencontrer. Mais je dois y aller.
-oh je ne mords pas vous savez. Eh bien très bonne journée Mberry.
Il enroulait mon prénom d'une façon que j'aimais bien.
Je rejoignis maman et Aïcha dans la voiture. Maman était au volant. On prit par le marché pour faire les amplettes. Je n'étais pas du tout moi. Je pensai à ma dispute houleuse avec Cheikh. Pourquoi cela m'affectait-il? D'autre part j'avais peur pour mes enfants qui étaient avec lui. Je ne voulais pas qu'ils s'attachent. Et, il y a ce médecin qui m'intrigait. Depuis belles lurettes, personne à part Cheikh ne m'avait fait effet comme il le faisait. J'étais partagée entre plusieurs sentiments. Cheikh était un terrain miné. Je devais faire une croix sur lui mais une voix intérieure me disait que c'était impossible. J'avais mal qu'il pense que je le trompais. Je l'aimais trop pour ça.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant