-Maman calmes-toi s'il te plait.
-Me calmer alors que cette sorcière essaie de t'embobiner ?
La scène que faisait ma mère m'exaspérait. Je n'avais aucune envie que les parents de Mberry soient alertés par la scène.
-Bon sang maman, je suis assez âgé pour prendre des décisions.Laisses-moi donc discuter avec Dana.
Le ton que j'utilisais n'appelait pas la réplique. Malgré elle, elle tourna le dos et s'en fut.
Dana me regardait. Je ne savais pas ce qu'elle en pensait de la situation. Elle était une femme difficile à percer. Durant toutes ces années de mariage, je n'ai jamais su la maîtriser. En un mot, je n'ai jamais su lire en elle.
-Cheikh...
-Tu es venue pourquoi ?
-Pour ma fille.
-Tu as renoncé à tes droits sur elle.
-C'était une erreur.
-Alors va le régler devant le juge. Devant moi tu as signé les papiers du divorce, tu as renoncé à tout droit sur cet enfant qu'on a conçu. Alors Dana, arrêtes-moi cette scène et rentre chez toi.
-Tu ne peux pas m'empêcher de voir ma fille.
-Bien sûr que oui. Déjà que j'ai un papier du juge reconnaissant que Dewel n'est pas ta fille. Je ne t'ai pas forcée. Tu l'as choisi.
-Je n'étais pas heureuse dans ce mariage. Tu pensais constamment à cette femme. Et quand est née Dewel tu n'avais plus le temps pour moi. Tu t'occupais uniquement de ta fille, me délaissant. J'ai choisi partir pour préserver ma santé mentale.
-Tu es une fieffée menteuse. Passes bon après-midi.
Je m'apprêtais à m'en aller quand elle me retint par ma chemise et me tira à elle. Elle attrapa violemment mes lèvres. Je n'eus pas le temps de réagir. Je reconnus que cela me calma un instant mais je savais que ce que je faisais n'était pas bon. D'un autre côté, je me disais que j'étais devenu un homme célibataire, pouvant profiter de la vie, enchainant conquête sur conquête. Mais je ne voulais pas de cette vie pour mes enfants. Le temps que je réagisse, une portière avait claqué. C'était Mberry. Je me détachai de Dana.
-Tu peux arrêter de me prendre au dépourvu. ?
-Tu as aimé. C'est l'essentiel.
Cette femme est folle. Je la regardai. Elle pensait toujours avoir une chance avec moi. Elle se leurrait.
Je la laissai et rejoignis les autres à la salle à manger. Ma mère avait le visage serré. Néanmoins il y avait belle ambiance grâce aux enfants.
-MAYE MA MBOUROU( Passes moi le pain)
Je remis le pain à Mberry. Je voyais qu'elle m'évitait du regard. Mberry, elle était comme un livre ouvert. J'arrivais à lire toutes ses émotions. Je la regardais toujours mais elle m'évitait.
On mangea tous bien et chacun alla faire la sieste. Maman me fit asseoir au salon.
-Cheikh tu sais que tu es mon unique enfant. Tu as grandi certes mais je me dois toujours de te conseiller. Ne commets pas l'erreur de reprendre cette femme à tes côtés. Est-ce à dire que quand les choses tourneront mal, au moindre problème elle s'en ira et désertera le foyer. ?
Elle marqua une pause.
-Tout ça est de ma faute. Je n'aurai pas du t'encourager. Voilà où cela nous mène. Je sais, tu diras que je souffle à la fois le chaud et le froid, mais sache que je veux que Mberry et toi vous vous mariez.
Je la regardai ahuri.
-Je ne te force pas. Non. Tu fais comme tu veux. Je t'expose juste mon envie, l'envie d'une mère qui veut voir son fils heureux. J'ai jugé Mberry alors qu'elle était comme la fille que je n'ai jamais eue. Je ne sais pas ce qui m'a pris. Mais je pense que cela fait partie du plan d'Allah. Dana peut continuer par voir sa fille malgré la décision du juge mais je t'en prie, ne tentes plus rien avec elle.
Elle se leva et me laissa seul. J'avais remarqué qu'elle avait vieilli. Je m'en rends compte que maintenant. Ma vie depuis que je connais Mberry n'est que bouleversement. Tout me ramène constamment à elle. À cette femme que j'aime. Oui j'aime Mberry. Je peux mentir aux autres mais je ne pourrai me mentir à moi-même. Cette fois-ci, elle ne devrait pas me filer entre les doigts. Je me devais de bien faire les choses en commençant par parler à ses grands parents.
Je me rendis dans la chambre me doucher avant de pouvoir en parler avec ses grands parents. Je la vis coucher sur le lit, un livre en mains.
-Ça va toi?
Elle hocha la tête sans me regarder. Les enfants étaient à côté d'elle. Mais seul Dayan dormait.
J'avais envie de parler avec elle. Je m'assis sur le bord du lit. Je la regardais intensément. Elle m'ignora pendant un bon moment avant de fermer le livre et me regarda. ?
-lol bëgg( que veux-tu) ?
Son visage était serré comme d'habitude.
- Ça t'arrive de sourire des fois toi. ?
Elle voulait me répondre méchamment mais se ravisa car les enfants étaient là.
-Dama tang( j'ai chaud). Donc quitte à côté de moi.
Je souris à cette minie défensive.
-Tu as mis en marche le climatiseur et tu as chaud. Intéressant.
-Cheikh tu commences à.....
-Je te veux toi.
Je ne savais pas comment les mots avaient franchi mes lèvres. Je les avais déjà dits. Je ne pourrais plus ramener le temps en arrière. ..
Visiblement elle ne m'avait pas cru, car elle ouvrit de nouveau son livre. Je le fermai brusquement. Elle se leva toute énervée et cria.
-Non mais tu es fou? Tu veux quoi de moi à la fin?
Je haussai aussi le ton.
-dama la bëgg parce-que dama la nob( je te veux parce que je t'aime).
Elle me regarda ahurie, me dépassa et alla dans la salle de bains.Les enfants nous regardaient mais n'avaient pas peur. Je la suivis. Elle se courba sur le lavabo, les yeux tous rouges..
-Je t'ai vu l'embrasser tout à l'heure. Donc ne....
-maa ngi koy réccu( je le regrette).
Je m'approchai lentement d'elle et l'enlaça par la taille. Elle me faisait dos. J'enfouis ma bouche dans son cou. J'aimerai rester là éternellement. Ça m'avait manqué de la serrer ainsi.
-Tu ne penses pas qu'on s'est fait assez de mal comme ça ? Ne peut on pas être heureux pour une fois avec nos enfants ?
-Je ne pense pas. Trop de choses nous séparent déjà. Je ne pense pas que tu pourras oublier tout ce que je t'ai fait...
- C'est vrai. Duma ko fàtte( je ne l'oublierai). Mais déjà que j'ai ma famille auprès de moi je pense que bientôt ça sera un lointain souvenir.
-Tu m'en voudras toujours et tu passeras le clair de ton temps à me culpabiliser et je ne suis pas prête pour faire face à tes multiples accusations.
-Mberry, waxuma lii. Mais tu dois comprendre que c'est difficile pour moi aussi. Tu m'as blessé.
-teyuma ko. ( je ne l'ai pas fait exprès).
Elle éclata en sanglots. Elle était très fragile cette fille.
Je la serrai afin de la calmer. Quand elle fut calmée, elle se dégagea de mon étreinte et quitta la salle de bains en courant presque.
VOUS LISEZ
SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...