You're mine.

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Cela fait près de 5 heures de temps que j'étais assise dans ce salon attendant le retour de Cheikh. Sa mère faisait les va et viens entre la cuisine et le salon ne m'accordant aucun regard. Elle était avec un vieux couple et ils parlaient le wolof que je ne comprenais pas. Elle m'avait accueillie froidement, me disant que Cheikh n'était pas là. J'avais décidé de l'attendre quelque soit la durée. J'avais espéré voir ma fille dans les parages. Aucune trace d'elle.
-Aïcha va ouvrir la porte on sonne.
Une jeune fille noire, très belle en plus sortit de la cuisine. Elle me salua brièvement. Je la regardai. Cheikh m'aurait -il remplacée avec cette jeune fille?. Impossible. Mais connaissant sa mère, elle aurait bien pu lui trouver une femme du village. Elle était très belle mais je peux vite l'évincer. Je compte reprendre ma place.
J'entendais des ricanements .
-Papa, arrête. Tu me chatouilles.
La jeune femme en question tenait ma fille entre les mains. Ma fille semblait à l'aise entre ses bras. Une jalousie naît en moi. J'avais envie de lui coller une gifle et reprendre mon enfant. Mais je me calmai. Cheikh avait horreur des scènes gratuites. Si je voulais le récupérer, je devais me maîtriser. Maintenant qui sont ces enfants qui l'appellent papa ?
Lorsqu'il redressa la tête et me vit, il se figea. Son regard devint sombre.
-Aïcha amène les enfants chez maman.
Je m'approchai pour prendre ma fille quand il m'arrêta.
-Ne fais pas un pas de plus.
La jeune femme saisit la main des deux autres enfants et ils s'en allèrent.
Il s'assit sur l'un des fauteuils, assez loin de moi. Il attendait visiblement que je prenne parole. Je passai mon temps à le mâter. Je n'aurai pas du écouter ma mère. J'étais heureuse aux côtés de Cheikh, même si je le savais toujours amoureux de l'autre garce. Mais il me comblait. J'avais laissé tomber ma famille, mon mariage pour André. C'était mon ancien petit ami. Aujourd'hui devenu politicien, il est venu demander ma main à ma mère. Celle-ci avait jugé qu'il était bon parti que Cheikh. Il pourrait un jour devenir président de la République. Mon mariage avec Cheikh était en dents de scie. Je me suis dite que je pouvais tenter ma chance avec André. Maman m'a convaincue de divorcer. André ne devrait pas connaitre l'existence de Dewel.
-Il se trouve que moi j'ai d'autres choses à faire.
Il se leva.
-Non attends Cheikh.
Il me toisa un bon moment avant de s'assoir à nouveau.
-Je t'ai laissé de nombreux messages et je t'ai appelé mais je n'ai jamais eu de retour.
Il forma un pli dur. Il s'apprêtait à me sortir une atrocité mais se ravisa.
-Comme je te l'ai dit, ces temps ci je suis occupé.
-Au point où tu ne peux pas me rappeler pour écouter ce que j'ai à dire. ??
Il croisa les bras et souffla. Il avait déjà baissé la garde. C'est le moment où jamais.
-Tu veux quoi Dana?, demanda t'il avec un haussement de sourcils.
Je m'approchai de lui et lui touchai la joue.
-Tu me manques.
Je crus voir une sorte de lumière dans ces yeux.
- Notre fille me manque. Notre famille me manque. Mon foyer me manque, mon mari me manque.
Il ne répondit pas, se contentant de me regarder. Je touchai ses bras et les fit descendre. Je m'approchai tout près. Son parfum m'enivra. Cet homme est le mien. Je déposai mes lèvres sur les siennes. Il ne bougeait toujours pas. J'émis un léger bruit de gorge pour le faire réagir. Et comme je m'y attendais il s'empara avidement de mes lèvres. Comme si sa vie en dépendait.
-Papa.
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La voix de ma fille me fit revenir à la réalité. Quelle erreur étais-je entrain de commettre?
Je me dégageai vivement de son étreinte. J'allai vers ma fille. Je pouvais lire de la peur dans ses yeux. Dariane était comme un livre ouvert. Son regard transmettait très bien ce qu'elle ressent. Je m'abaissai pour lui faire face.
-Oui princesse. Qu'y a-t'il?, demandai-je en lui caressant ses cheveux touffus.
-Mamie dit de te dire que la nourriture est prête et qu'on pourra aller donner à maman à l'hôpital.
Elle n'avait pas encore fini sa phrase et elle s'en fut. J'avais totalement oublié que je devais amener la nourriture à Mberry. Cela fait deux semaines qu'elle est sortie du coma. Elle devrait rentrer à la maison dans pas longtemps.
-Euh Dana je dois y aller et toi aussi. Je ne pense pas que ma mère apprécie ta présence.
Elle se leva et vint vers moi. Elle me donna un autre baiser.
-Je repasserai. Bonne soirée mon amour.
Je la regardais se déhancher. Je passai près de deux minutes dans cette position. Que venait-il de se passer ?
Je repris mes esprits, prêt à me rendre en cuisine quand je vis ma mère me regarder.
J'étais devenu tout honteux comme un petit garçon.
-J'espère vraiment pour toi que c'est la dernière fois tu laisses une telle chose se reproduire. À qui ressembles-tu? Tu es tellement faible. Elle revient avec un discours de 'tu me manques, mon foyer me manque, nanani nanana" et toi même tu prends. Pourquoi est-elle partie?? Rien de tout ça tu n'as demandé. Il a suffi qu'elle te fasse vos conneries là et tu es déjà debout.
Elle me toisa.
-Ngaka( pauvre con)
Elle retourna en cuisine et emballa la nourriture. Les enfants avaient fini de manger.
J'avais tellement honte.
-Alors les champions, vous êtes prêts pour aller voir maman?
Dewel gesticulait de sa chaise haute. Je la pris dans mes bras. Dayan avait déjà couru nous attendre devant la voiture. Aïcha m'aida à prendre le panier de nourriture. Je tendis la main à Dariane mais elle me dépassa en m'ignorant complètement. Cette fille avait ramassé tout l'égoïsme de sa mère. Elle était Mberry version petite.
Ma mère me toisait de là où elle était. Je sortis tout pensif. J'avais peur que Dariane me fasse une de ces crises.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant