Apologize.

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-Mberry, ce pourquoi je t'avais appelé, j'ai encore oublié de t'en parler quand tu es venue l'autre fois.
-J'espère que ce n'est rien de grave maman.
-C'est à propos de Dariane. Elle..
-Maman je vais passer demain pour qu'on puisse en parler. Actuellement je suis à la cuisine. Tout à l'heure.
Il était 21 heures. Je devais finir de préparer le repas avant l'arrivée de Mario. J'ai une conférence de 10 jours  au Ghana qui commencera demain matin et je dois me coucher tôt afin de ne pas rater mon vol à 10 heures.
Quand je finis, je fis la table et montai pour me doucher. Mon attention fut attirée par une porte que je n'ai jamais vue peut être parce que je n'ai jamais prêté attention. Elle était cachée par un rideau épais. Je m'avançai et remarquai qu'elle était bloquée. Ça paraissait étrange, vu que Mario ne m'a jamais parlé de l'existence d'une telle pièce. Je m'apprêtais pour me laver quand on sonna. Ça ne pouvait pas être Mario car il avait ses clés. Qui pouvait bien venir rendre visite à cette heure-ci.? Je descendis à contre-cœur. Quand j'ouvris je tombai sur ma belle-mère et ma belle-sœur. Il ne manquait plus que ça.
-Bonsoir maman. Bonne arrivée.
-Bonsoir ma fille. Comment vas-tu?
-Bien maman. Entrez.
Elles entrèrent et prirent place. Le chauffeur était derrière elles avec des valises. J'ai raté quel épisode ? Anyway c'est la maison de son fils.
-Aïcha.
-Oui Tantie.
-Viens amener les affaires de maman dans la chambre d'ami.
Je leur servis de l'eau fraîche et les mis à l'aise.
-Maman, on attendra le retour de Mario pour nous mettre à table. Pendant ce temps j'irai me laver. Ou si vous voulez que je vous serve...
-Non vas-y ma chérie. On l'attendra.
Je montai les marches en colère. Je lançai le numéro de Mario qui sonna dans le vide.
J'appelai au moins 3 fois avant qu'il ne daigne répondre.
-Oui?, répondit-il d'une voix sèche.
-Je peux savoir pourquoi tu ne m'as pas prévenu que ta mère et ta sœur passaient ce soir.
- Je te rappelle que c'est toi qui a fait grève de parole, m'interdisant de te parler. Et en plus c'est ma maison après tout. Je reçois qui je veux, quand je veux.
Cette dernière parole m'avait heurtée.
-Okay. Ta maman et ta sœur t'attendent pour manger.
Je coupais l'appel. J'avais envie de pleurer, de hurler. Bientôt deux semaines que lui et moi on traîne cette dispute et il n'a pas l'air de regretter ses actes.
Je pris ma douche et quand je descendis je le vis. Il causait avec sa mère.
-Maman, on peut passer à table.
Heureusement j'avais préparé en surplus.
Ils s'assirent et je les servis.
Quand Aïcha s'apprêtait à manger ma belle-sœur dit:
-Pourquoi une domestique se retrouverait à la même table que nous? Elle n'a pas sa place ici. Qu'elle aille manger à la cuisine, au garage, n'importe où sauf ici.
Je la foudroyai du regard. Les petites sœurs à mon mari étaient de vraies chipies.
-Ce n'est pas une domestique. C'est ma nièce.
-Peu importe. Quand même elle est là pour t'aider dans les tâches ménagères. Tu ne peux pas la traiter au même pied d'égalité que toi.
-C'est ce que tu penses. Bon appétit. 
Aïcha s'apprêtait à se lever quand je la retiens. Jusqu'à preuve du contraire, je suis encore la maîtresse de maison. On mangea dans une ambiance pas gaie. Mon mari et moi évitant de nous parler, ma belle sœur foudroyant Aïcha.Quand on eut fini de manger je rangeai avec Aïcha. Je lui intimai alors l'ordre d'aller se coucher et de fermer sa porte à clés. Je souhaitai bonne nuit à ma belle-mère et montai dans ma chambre. Je devais attendre que Mario arrive en chambre car je devais,toutefois, demander la permission avant d'aller à Accra.
Je m'occupais à faire ma valise et ranger mes papiers quand il s'amena. Il ne posa aucune question et rentra sous la douche.  Quand il ressortit au bout de 10 minutes j'enchaînai:
-Demain, je vais à Accra pour une conférence de 10 jours. Pendant ce temps les enfants seront chez ma mère  et j'enverrai aussi Aïcha là-bas pour qu'elle puisse aider maman.
Je n'attendis pas sa réponse et me couchai.
-Tu vas à Accra demain et tu me le dis aujourd'hui ? Et à qui comptes-tu laisser maman. ?
Je me levai et lui fit face.
-Tu savais bien que ta mère viendrait mais tu ne m'as rien dit. Ne me demande pas de changer de programme.
-Tu te fous de moi Mberry.
-Si tu le dis, dis-je en me couchant.
-Depuis deux semaines j'essaie de me faire pardonner pour un acte que je n'ai pas fait volontairement et tu m'ignores. À cause de ça tu veux punir ma mère et ma sœur. Tu crées un voyage pour fuir tes responsabilités. Mberry tu n'es plus celle que j'ai connu.
-Mario c'est toi qui n'est plus celui que j'ai connu. Le Mario que moi je connais, il n'aurait pas levé le petit doigt sur moi, il n'aurait pas traité Dariane et Dayan qu'il chérissait tant de bâtards. Le Mario que je connais n'aurait jamais mis en doute mes paroles. Il m'aurait soutenu, dis-je en pleurs.
Oui j'étais dépassée par les événements. Je me levai et pris ma valise.
-Mberry où vas-tu?
Je traînai ma valise jusqu'à l'une des chambres d'ami. Je rentrai et bloquai la porte à clés. Il tambourinait fort sur la porte.
-Ouvre cette porte Mberry, cria t'il.
Je ne lui répondais pas. Je passais mon temps à pleurer.
- Chérie je suis désolée pour tout. Ouvre cette porte pour qu'on puisse discuter comme des grands. Tu me manques chérie.
Ses paroles me transpercèrent mais je me devais d'être forte. Je me couchai sur le lit, priant que le sommeil me prenne assez vite.
Le lendemain, les rayons de soleil qui infiltraient la chambre me réveillèrent. Je sursautai et regardai l'heure. Il était 8h30 et j'avais un vol pour 10 heures.
Je me précipitai sous la douche et pris un bain à la va vite. Je m'habillai et pris ma valise. Quand j'ouvris la porte je vis Mario assis par terre endormi. Les événements de la veille me revinrent en mémoire.
-Mario, dis-je en lui tapant l'épaule.
Il répondit mais en étant toujours endormi.
-Mario, lève toi et vas te coucher dans la chambre.
Il se réveilla complètement.
-Tu t'en vas déjà ?
Je hochai la tête. Il était 9h. Je devais partir.
-Bonne journée, dis-je.
-Attends je te dépose à l'aéroport.
-Je ne peux pas. Je suis vraiment en retard.
-S'il te plait donne-moi juste 5 minutes le temps de faire une toilette.
J'acceptai et descendis l'attendre. Aïcha s'affairait à faire la table pendant que ma belle sœur visualisait la télévision.
Je ne lui accordai même pas un regard  et me rendis en cuisine.
-Tu as tout préparé ?
-Oui Tantie.
-Dispose les dans le frigo. Quand ils auront faim, ils n'auront qu'à chauffer. Et puis tu iras te laver, le chauffeur te déposera chez maman.
Je lui remis un peu de sous et sortit.
Mario m'attendait déjà dans la voiture.
45 minutes plus tard, on arriva à l'aéroport et il m'aida pour les formalités. Quand je me dirigeais vers l'avion, il m'appela.
-J'espère que tu vas passer un beau séjour et quand tu auras besoin de n'importe quoi n'hésite pas à m'appeler.
Je hochai la tête. Il avait les mains dans la poche et avait le visage sérieux. C'était le Mario que j'ai connu. Celui dont je suis tombée amoureuse.
- Mberry je suis désolée. Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris. Tu me connais et tu sais que ce ne sont pas de mes habitudes. J'ai envie qu'on redevienne comme avant. Je veux retrouver ma femme. J'ai peur de te perdre.
-Moi aussi je veux retrouver mon mari...
-Tu ne m'as pas perdu chérie. C'est moi Mario. Regarde moi.
Il prit mon visage en coupe. Je voyais qu'il souffrait vraiment.
-Je t'aime Mberry.
Et il m'embrassa comme il savait si bien le faire. Je n'avais plus envie de me soustraire à son baiser. Je me sentais légère. Mais il me fallait partir. Il me laissa à contre cœur, me faisant promettre de l'appeler dès que j'arrivais là-bas.  Je lui fis un bisou de loin et pris place tout juste à côté du hublot.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant