Heartbeat.

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En ce dimanche, la nature nous révélait son côté ensoleillé. Les rayons de soleil se réflétaient dans la piscine, formant un constrate émouvant. J'étais debout face à la baie vitrée, le regard sur eux. Il parait attentionné envers eux, il jouait un rôle de papa. Dayan avait fini par se joindre à l'équipe, laissant sa timidité de côté. Ce fut la sonnerie qui me ramena à la réalité. Qui pouvait bien me chercher un dimanche. ? Le gardien ouvrit la porte, et de là-haut, je reconnus le médecin. Mais que faisait il ici? Et puis comment connaissait -il ma maison? Je descendis à sa rencontre. Je le vis debout devant la piscine avec Cheikh et les enfants. La tension était palpable. Cheikh n'était visiblement pas gai de le voir.
-Bonjour Mario, dis-je.
Il pivota et afficha un sourire, ce qui me fit fondre.
-Bonjour ma reine, dit-il en me prenant par la taille et me faisant un bisou sur la joue.
Ce brusque rapprochement enivra mes sens mais je me calmai. Cheikh nous regardait et je n'avais pas envie de créer un scandale.
Je conduisis Mario à l'intérieur. On rencontra ma mère qui le salua chaleureusement et le remercia. Je le fis asseoir. Aicha fit son entrée avec une bouteille de jus et des croissants, sur ordre de ma mère je parie. Mario passait son temps à me fixer. Je me levai et allumai la télévision.
-Alors Mberry, tu vas mieux?
-Oui très bien je rends grâce.
Un lourd silence s'installa de plus.
Au bout de quelques minutes je pris la parole.
- Tu as fait comment pour connaître chez moi?.
Il sourit.
- Secret professionnel.
Je ne voulus pas insister car je savais qu'il n'en dira pas plus. J'étais gênée et ne savais pas quoi faire. Cheikh était le seul qui me rendait nerveuse.
-Détends toi Mberry, je ne vais pas te mordre. Du moins pas pour le moment.
Il avait dit sa dernière phrase avec une voix pleine de sous-entendus. Mon bas ventre vibra face à cette tonalité.
-Tu n'es pas marié mais il fait quoi ici lui?
Je m'énervai et voulut lui répondre maladroitement et il me calma.
-Non Mberry c'était une simple question. Je vois qu'il est là pour les enfants.
J'eus honte de moi. Je ne voyais pas pourquoi je m'énervais chaque fois qu'un inconnu parlait en mal de Cheikh. Que m'avait fait cet homme?
-Je suis désolée, bafouillai-je.
-Tu n'as pas à l'être.
On parla de tout et de rien. Quelques minutes plus tard, il demanda à partir. Ma mère le retint.
-Non Mr. Asseyez-vous pour partager au moins le repas de midi avec nous.
-Non madame je ne veux vraiment pas déranger.
-Qui a dit que vous dérangez. ? Vous pouvez rester, n'est-ce pas Mberry ?
-Euh bien sûr, tu peux rester, dis-je en bégaillant.
-À table tout le monde, cria ma mère à l'endroit de Cheikh et des enfants.
Ils entrèrent quelques minutes après avoir ôté leurs maillots. Cheikh prit son sac et s'apprêta à sortir.
- Euh tu ne restes pas manger avec nous,? lui demandais je.
Je ne savais pas comment cette question a pu franchir mes lèvres.
-Non merci, bon appétit à vous.
-Mais papa, tu m'as promis rester, dit Dariane en descendant les marches.
Je fis les yeux à Cheikh pour qu'il reste car elle était capable de créer un scandale et je n'avais pas la force pour la calmer. Cheikh accepta.
Dariane s'approcha de la table à manger et vit que Mario s'était assis à sa place c'est-à-dire à côté de moi.
-Monsieur vous êtes à ma place, dit ma petite fille.
J'écarquillai mes yeux face à son audace. Ma fille était très polie mais je ne la reconnaissais pas. Mario s'apprêtait à se lever et je le retins.
-Non qu'elle se cherche une autre place.
Je l'avais dit pour la punir. Je ne voulais pas que mes enfants soient impolis.
-Non Mberry ça ne me gêne pas. C'est une petite, je peux bien...
-Non Mario, qu'elle se cherche une autre place, dis-je avec une voix qui n'appelait pas la réplique.
-Allez Dariane viens t'asseoir à côté de mamie, lui dit ma mère.
Elle alla plutôt vers Cheikh qui la prit sur ses cuisses. Elle me regarda et je vis que ses yeux étaient lourds de larmes. Elle baissa aussitôt les yeux. Je n'aimais pas voir mes enfants comme ça. Elle pleurait silencieusement. Je me levai, allai vers elle et la prit dans mes bras.
Je m'assis avec elle. Elle se calma et je me mis à lui donner à manger, chose qu'elle apprécia. Elle oublia très vite l'incident mais je sentais qu'elle en voulait à Mario. Je devais avoir une discussion avec mes enfants.
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La semaine prochaine je rentre sur le Canada. J'avais déjà fini ce pourquoi j'étais revenu au Bénin. Il me fallait repartir même si je savais que j'allais blesser les enfants de Mberry. Je ne voulais pas me rapprocher d'eux mais ce fut plus fort que moi. Une force me poussait toujours vers eux. Je passais toutes mes journées avec eux. Au point d'en oublier Dana. Mais il fallait que je me ressaisisse.
La journée du dimanche était la dernière que je devrais passer avec eux. Après cela je prendrai mes distances. Je dois repartir le mercredi. Je ne voulais pas rendre difficile cet au revoir. À coup sûr, ces enfants feront de scènes à leur maman, ce que je voudrai épargner. Après avoir fini de manger avec eux, je rejoins ma maison. Je vis ma mère aux fourneaux.
-Maman, j'ai déjà mangé chez Mberry.
-D'accord mon chéri, je le préparerai pour ce soir donc. Tu n'auras donc qu'à le chauffer.
- non maman, ne te gêne pas. Je dors à l'hôtel ce soir.
Elle se retourna.
-À l'hôtel ? Il y a un problème ?
-Non maman, je voudrais juste partir discrètement sinon les enfants se sentiront mal.
-Tu t'es vraiment attaché à ces enfants.
Oh, si elle pouvait savoir. C'est peut être le manque d'enfants qui me faisait me rapprocher de ceux-ci.
-Cheikh....
Je regardai ma mère.
-Tu ne t'es jamais demandé si ces enfants étaient les tiens?
Je fermai les yeux.
-Maman, cette affaire est classée. Je l'ai demandé maintes fois à Mberry et elle m'a dit qu'ils n'étaient pas les miens. C'est une femme, elle sait qui est le père de ces enfants bon sang.
- Mais Cheikh et si elle mentait et si ces enfants...
-Maman, stop s'il te plait. Je vais ranger mes affaires. Et de grâce ne va pas dire ces sottises quelque part pour que tata Coumba t'en veuille encore.
***********************************
-Mais maman laisse nous l'appeler.
Je soufflai de fatigue et leur tendit le portable.
Je revenais de l'école avec eux. Ils n'avaient plus vu Cheikh depuis ce fameux dimanche. Dariane en avait fait la fièvre dans la nuit du mardi au mercredi. Je l'ai ensuite appelé mais son portable était éteint.
Dariane composa son numéro qui sonna mais il ne décrocha pas. Elle reessaya. À la 3 ème sonnerie, il décrocha mais ce fut la voix d'une femme qui était à l'autre bout du fil.
-Allô. Qui est-ce ?
Je reconnus cette voix. Cheikh était il rentré au Bénin en compagnie de sa femme ? Et pourquoi ne l'avais je pas vu pendant tout ce temps.? Je n'arrivais pas à comprendre? Ou....
Oh non il n'avait pas fait ça..
-Mais Dana qu'est-ce qui te prend de décrocher mes appels?
-Calme-toi. Ça ne faisait que sonner et tu étais sous la douche.
Les enfants et moi écoutions leur dispute. Les enfants ne comprenaient rien mais moi si. Cheikh était reparti au Canada. Je sentis une douleur en moi.
-Allô Papa, dis Dariane joyeuse.
-Dariane ma princesse comment vas tu?
Elle passa près de 15 minutes à lui raconter ses journées du lundi, mardi,mercredi et jeudi.
-Tu vas venir ce soir n'est-ce pas papa. ? Maman a dit que tu étais occupé avec le boulot c'est pourquoi tu n'es plus venu. Mais tu viendras ce soir pas vrai ? Mamie m'a acheté de nouvelles poupées. On pourra les tresser ensemble.
Il eut un silence de l'autre bout du fil. Mes doutes s'avéraient.
-Papa ?
-Oui Dariane.
-Tu viendras?
-Écoute ma chérie, je suis revenu au Canada et.....
Je n'ai pas attendu qu'il finisse sa phrase et j'éteignis l'appel. Ma fille demeura silencieuse. Il rappellait toutes les minutes mais je coupais l'appel. Il devait sortir de nos vies.
Arrivée à la maison, je vis tata Fanta. Elle ne venait jamais par ici. Je la saluai et continuai ma route. Après tout c'est la maison de son enfant. Elle a droit à chaque coin et recoin.
-Mberry, m'appela t'elle.
Je me retournai. J'appelai Aicha pour qu'elle vienne chercher les enfants.
-Et fais leur à manger, ils ont faim.
Tata Fanta me regardait silencieusement.
-Ça n'a pas été une décision facile pour Cheikh. Il a voulu épargner aux enfants plus de souffrances. Et si je te disais que ce jour où il avait voulu monter les marches de l'avion il avait coulé les larmes. Il a dit qu'il avait l'impression qu'il laissait une partie de lui ici. Ne lui en veut pas. Et laisse les enfants lui passer des coups de fil de temps en temps. Après tout ce sont les siens aussi.
J'écarquillai les yeux. Que me racontait cette femme. ? Je voulus répliquer quand elle m'arrêta.
-Non n'essaie pas de me convaincre du contraire. Ces enfants sont ceux de Cheikh et je le sais.
-Tu fais fausse route tata. Ton fils n'a aucun enfant ici.
Je la laissai planter là. Je ne voulais pas flancher devant elle.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant