Hasard?Destin?Connivence?

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Le premier jour du colloque s'est bien passé seulement que le président n'avait pas lui-même dirigé. À ce qu'il paraît, il avait eu un problème avec son vol. J'entendais de nombreux participants vanter ses mérites. Il était apparemment un bon leader. De surcroît, il était sénégalais. Et les sénégalais étaient reconnus pour leur tête pensante. Je m'avançai vers le parking pour prendre ma voiture et me rendre à l'hôtel où je séjournais. Je n'avais même pas eu le temps de passer déposer mes affaires. À ma descente de l'avion je me suis directement rendue au lieu où se faisait la conférence. Il était 16 heures. J'avais du temps pour me reposer avant de défaire mes valises.
-Mberry RANDOLP..
J'écarquillai les yeux. Qui peut bien me connaître par ici ? Je me retournai et tombai sur une dame géante. Elle avait une taille impressionnante. Son visage me disait quelque chose mais je n'arrivais pas à porter un nom sur le visage. 
-Allez. Efforce toi pour reconnaître la personne.
Elle avait un accent gabonais et la seule personne.....
-Hortense BAMEYANG, criai-je si fort.
-En chair et en os...
Elle me prit dans ses bras et m'étreignit.
-Mais ça fait longtemps ma poupée.
Elle avait une voix grave comme la plupart des gabonais.  On avait fait la même école au Bénin mais elle me dépassait de deux classes. On était devenues amies par la force des choses. Mais à l'obtention de son baccalauréat on s'est perdues de vue.
-Je vois que tu es là pour le colloque.
-Bien sûr.
-Tu séjournes quel hôtel ?
-Accra Marriott Hotel.
-La classe ma go. Depuis toute petite t'as toujours voulu viser fort.
On éclata toutes les deux de rire.
-Et toi?
- Je séjourne là aussi. En fait le conférencier est un bon ami. C'est lui qui m'a conseillé l'hôtel. Il séjourne là aussi. Mais trêve de bavardages. Maintenant que je t'ai vu on va rattraper toutes ces années. Je m'apprêtais à aller chez mon hair-maker pour me faire une coupe à la ghanéenne. Eh bien on ira ensemble. Tu verras tu en sortiras plus jolie.
-Oh non Hortense.
-Oh si poupée. Monte dans ta voiture. Je partagerai la localisation avec toi.
Et elle me conduit dans un salon de coiffure chic. Nom d'un Dieu ça sentait le luxe. On me fit asseoir et on me tendit un magazine où je devais chercher la coiffure que je voulais. J'avais l'embarras du choix. Le patron vint lui-même et proposa de me faire une coupe spéciale. J'hésitai. Je n'aimais pas que n'importe qui touche mes cheveux.
-Laisse - toi faire poupée. C'est un professionnel.
Je rendis finalement les armes. On s'occupa de mes pieds, mes mains. On fit un massage. En gros, tous ces trucs de fille. J'avais complètement changé et brillait davantage.
Elle m'emmena aussi faire du shopping. Il y avait de vrais boubous comme ceux qu'aimaient ma mère. J'en choisis pour elle et me pris certains. Je n'étais pas trop fan des boubous. J'avais l'impression qu'ils me vieillissaient. Mais Hortense était si jolie quand elle en porta. On se rendit ensuite à l'hôtel où on séjournait. On s'arrêtait sur la terrasse de l'hôtel pour prendre des rafraichissements. Je lui parlai de moi, de ma vie professionnelle, lui montrai mes vidéos et photos de mariage, les photos de mes enfants et de mon mari. Elle paraissait heureuse pour moi. Elle avait 3 enfants. Son aîné est au Canada avec son ex mari vu qu'elle a divorcé. Elle dit se sentir à l'aise. Car elle était libre de ses mouvements et elle gagnait assez pour prendre soin de ses enfants. En gros, elle ne manquait de rien.
À 20 heures, chacune rejoignit son appartement. Moi j'étais au 4 ème pendant qu'elle séjournait au 3 ème. On se souhaitait bonne nuit et je pris l'ascenseur. Arrivée à mon étage, pendant que j'introduisais ma carte magnétique pour ouvrir ma porte je vis une silhouette qui me paraissait familière. L'homme me faisait dos mais il ressemblait à Cheikh. C'était peut-être  ma vision qui me jouait des tours.
J'ouvris ma porte et me jetai sur mon lit. J'allumai mon portable et vis plusieurs messages de mon mari. Je l'appelai aussitôt et il décrocha à la première sonnerie.
-Wao tu attendais mon appel ?
-Bien sûr mon amour. Tu ne m'as plus fait signe.
-Désolée chéri. J'étais occupée.
Je lui racontai ma rencontre avec Hortense, notre sortie entre filles.
-Attends je t'appelle en vidéo pour voir la coiffure. Je ne veux pas recevoir un monstre chez moi.
J'éclatai de rire.
Il lança l'appel vidéo et je décrochai.
-Allume bien les lumières Mberry.
Je fis ce qu'il demanda.
-Euh, tu es époustouflante, dit-il émerveillé.
-Tu as cru que c'est un singe que tu as épousé. Je suis une beauté moi, une vraie, dis-je en le taquinant.
Il me regardait en souriant.
-Je t'aime madame QUENUM.
-Hum moi je ne vous aime pas monsieur QUENUM.
Il sourit.
-C'est parce que tu es loin que tu as la bouche. Il suffit que je hausse les cils et tu fonds littéralement.
-Menteur.
On passa des heures ainsi à se taquiner avant qu'il ne coupe. Je n'avais pas la force à manger. Je me suis alors couchée comme ça.
Le lendemain, Hortense et moi arrivions un peu en retard. On prit place à l'arrière vu que toutes les places de devant étaient occupées. Aujourd'hui le conférencier lui-même, dirigeait le colloque. Il était bien instruit même si sa voix me rappelait parfois celle de quelqu'un. Il était direct, motivant, disait les choses telles qu'elles sont.  Je ne regrette pas avoir payé une grosse somme pour participer à ce séminaire. En une journée, j'ai pu noter les mauvaises façons dont je dirige mon entreprise.
On termina à 17heures.
-Mberry attends je vais te présenter le conférencier.
Je regardai l'heure.
-Mais Hortense tu vois l'heure. En plus regarde tout ce monde autour de lui. Quand est-ce qu'ils vont le laisser ? Moi je peux rentrer et tu vas rester.
-Non Mberry. Les occasions ne se ratent pas dans la vie. Cet homme est quelqu'un d'important. Il faut apprendre à tisser des relations pour évoluer dans de grands sphères. Il y a assez d'hommes d'affaires que je te présenterai.
J'acceptai malgré moi. 30 minutes plus tard, le conférencier parvint à se libérer. Au même moment Mario m'appela. Je décrochai alors pendant qu'elle faisait signe au conférencier. Il s'approcha de nous.
-La Titi, dit il en la prenant dans ses bras.
Cette voix.
Je raccrochai pour mieux voir la personne et c'était bien sûr lui. Le destin avait quoi à me jouer de pareils coups. Quand il me vit, il s'immobilisa. Mes pieds avaient du mal à me tenir donc je m'assis.
-Cheikh, je te présente une amie du collège. Elle s'appelle Mberry. Mberry, voici Cheikh, le conférencier dont je te parlais.
-On se connaît, répondit il d'une voix neutre.
-Ah bon?
-Oui c'est une sœur du village.
Cette réponse simple et désinteressée me brisa.
-Alors cool et si on allait prendre un pot ensemble.
-Là je ne pourrai pas. J'ai des choses à faire.
-Comme quoi? En plus figure-toi qu'on séjourne dans le même hôtel.
-Cool ça .
Il était moins bavard. Ça se voyait que le fait que je sois ici ne lui plaisait pas.
-Ne me dis pas que tu es venu avec Dana et la petite.
-Bien sûr que non Hortense. Mais je dois me reposer.
-Eh bien tu le feras après .
Elle le prit par le bras et me tira aussi.
-Et toi aussi tout d'un coup tu deviens muette. Vous deux vous me diriez d'où vous vous connaissez. Vous pensez que je vais gober cette histoire de sœur du village. ?

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant