Open your heart to me.

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Tata Coumba avait fait revenir Mberry près d'elle à porto et lui faisait boire des plantes médicinales. Elle retrouvait sa forme, ce qui ravissait tout le monde. Sa domestique fut arrêtée mais refusait de passer aux aveu.
Mberry était de plus en plus froide avec moi. Mais c'était sa grossesse qui m'intrigait le plus. Sa maman avait peur d'en parler avec elle. Mais moi je me devais d'être sûr. Mon foyer en dépendait. En rentrant dans leur salon je la vis assise suivant une série. Elle me lança un bref regard et continua à suivre sa série. Pas de salutation comme toujours. Je m'assis et la saluai néanmoins. Salutation à laquelle elle répondit avec un hochement de tête.
-Mberry peut-on parler?
Elle ne daigna même pas me regarder. J'attendais 5 minutes et toujours pas de réaction. Je ne voulais pas la brusquer. Elle était toujours hantée par cet épisode dans la cave à vins.
-Mberry je...
-Tu n'as pas à t'inquiéter, ce n'est pas ton enfant.
Son aveu me surprit. Elle l'avait dit d'un trait. Suis je censé la croire ?
-Et c'est..
-Sacha.
Il sembla que le ciel allait me tomber dessus. Je voulais plus d'explications mais visiblement elle n'allait pas en donner. J'avais soupçonné une relation entre ce type et elle. La grossesse parait avancée. 4 mois je dirai mais pendant ce temps on était toujours ensemble. Se pouvait il qu'elle me cocufiait avec ce type ? Et si c'est le cas, comment savait elle que l'enfant était de l'autre. ?
Je soupirai. Une femme connait toujours celui qui l'a enceintée. Donc durant tout ce temps, Mberry se foutait de moi. Elle m'a poignardée. J'avais du mal à penser qu'elle portait la grossesse d'un autre. Mais à quoi m'attendais je vraiment ? J'étais mariée. Je me levai et prit le chemin de la sortie. Je voulais qu'elle me demande de rester, qu'elle entreprenne de tout m'expliquer car il y avait trop de non dits entre nous. Mais elle était restée fidèle à elle-même.  Mberry ne fait jamais de premier pas et n'a de compte à rendre à personne.
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Je le regardais s'en aller. C'était mieux ainsi. Avec ce que j'ai vécu récemment, j'opte pour la paix du coeur. Je ne veux infliger à mon enfant ce que je vis. C'est un grand miracle ma vie. Et tous les jours je dois en rendre grâce au père.  Tout ce que j'ai prévu cette année était à l'eau mais je continue de respirer.
Avec Cheikh, je dois rompre tout contact pour mon propre bien et celui de son foyer. Lui avouer que cet enfant était le sien, serait mettre son couple en problème. Et pour rien au monde je ne veux paraître monstrueuse. Que chacun vive sa vie. Mon enfant ne sera pas le premier à vivre sans père ni le dernier non plus.
Je vis ma mère. Elle s'approcha de moi.
-Je pense qu'aller loin d'ici te ferait assez de bien. Prends des vacances pour te relaxer. Ce sera aussi bon pour le bébé.
Elle termina cette dernière phrase dans une note de tristesse. Maman pense que j'ai été violée. Et que ce bébé était le fruit du viol. Si elle savait. Ce bébé est le fruit d'un amour pur, celui que je n'ai jamais ressenti pour personne. Un amour qui m'est impossible car il conduira à ma perte.
-Maman, ce bébé je l'ai voulu. Je n'ai pas été violée.
Des larmes de joie coulaient de ses yeux. Elle ne me demanda pas le père et je pense que c'est mieux. Pour sa proposition de voyage, cela ne m'enchantait guère. Où aller ? Et retomber encore entre les bras de l'ennemi ? Bien vrai j'avais forgé ma foi mais ce n'est pas pour autant que j'irai me jeter dans la gueule du loup.
Je regardai ma mère. Je sentis qu'elle avait un truc à me dire mais elle ne savait pas par où commencer. Depuis cet incident, tout le monde semblait mesurer leur propos avant de s'adresser à moi. Cela me saoulait.
-Maman, je ne vais pas te mordre tu sais.
Elle s'assit confortablement et prit mes mains entre les siennes.
-Mberry tu es mon enfant et l'unique de surcroît et tu dois comprendre que jamais je ne ferai rien pour te blesser. Je ne vis que pour toi. Pour qui d'autres me battrai je si ce n'est pas toi ? Je ne pense même plus à moi parce que tu n'es pas heureuse. Moi je ne veux que ton bonheur.
Elle fit une pause. Je savais que c'était un truc important elle avait à me dire. Je la fixai toujours. Je serrai ses mains pour lui redonner contenance. Na génitrice n'avait pas à transpirer avant  de me parler. Ça devrait être le contraire.
-Ton mariage traditionnel avec Cheikh ne peut être dissout ma chérie. Aux yeux de la loi, sa femme en est la première mais traditionnellement tu en es l'unique. Sa famille réclame leur belle -fille. Tu dois retourner auprès de Cheikh. Ce n'est qu'avec lui tu pourras surmonter tes démons. Il est ton bouclier.
Ma mère s'agenouilla.
-Chérie, je ne peux vouloir que ton bien.
Voir ma mère à genoux me sidéra. Tout sauf ça.
-lève toi maman. Tu n'as pas besoin d'en arriver à de tels extrêmes.
C'était le comble. On me suppliait pour mon propre bonheur. Et qu'est ce qui prouvait que c'était mon bonheur?. Je fermai les yeux. Pour une fois je dois arrêter de penser à moi. Ça me coûte quoi de le rejoindre ? Rien. De plus je n'avais aucun avenir. Qui voudra d'une mère célibataire qui est hantée la nuit. ? Personne.
-J'accepte maman mais je ne...
-Non tu dois vivre  avec eux. La maison est assez vaste. Tu logeras dans l'autre aile.
-Il est au courant ?
-Oui , sa femme aussi.
Je fermai les yeux. J'imagine l'état de celle-ci. Et pire si elle apprend que cet enfant était de son mari.
-Sois forte chérie. C'est ta croix.
Je capitulai.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant