Sélectionner les moments de bonheur.

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Je le regardais présider le colloque malgré qu'il soit venu en retard. Les participants l'écoutaient attentivement, comme si il s'agissait d'un miracle. Mais d'un côté, il était comme un miracle pour tous ces hommes d'affaires qui étaient venus chercher des réponses à leurs questions. Il avait tout pour un bon leader: un bon français, un QI assez élevé, une forte dose de motivation, un sens de la repartie aigu et il avait du charme.
Je le regardais et nos yeux se rencontrèrent et il me fit un léger sourire auquel je répondis timidement.. Je reçus aussitôt un message de Mario. Je n'avais pas pensé à lui depuis hier.
-Bonjour chérie. Je t'ai appelée dans la journée d'hier mais tu n'as pas décroché. J'ai mis cela sous le coup de la fatigue. Quand tu seras un peu libre daigne me faire signe. J'ai soif de ta voix. Ton homme qui t'aime tant. Bisous.
Ce message m'arracha un sourire. J'avais envie de l'appeler sur le champ mais je ne pouvais pas sauf si....
-Madame RANDOLPH, pouvez-vous avancer sur l'estrade et expliquer à vos collègues le phénomène de la stagflation?
Mon cœur rata un battement. Que me faisait Cheikh ? Je ne saurai tenir devant des milliers de participants pour expliquer ça. Comment choisir mes mots ? Qui regarder pour ne pas trembler. ? Je ne savais pas quoi...
Quand mes yeux rencontrèrent ceux de Cheikh, je compris que c'était un défi qu'il me lançait. On se connaissait trop pour ça. Eh bien je suis Mberry, j'aime relever les défis. Je me levai d'une démarche gracieuse. J'avais tous les regards sur moi. Normal, j'étais dotée de formes époustouflantes. Je marchais à en faire trembler mes fesses. Tout ça pour faire comprendre à Mr que j'étais dans mon élément.
Je pris le micro de sa main et me positionnai au centre.
-Bonjour chers participants. Nous sommes nombreux à avoir quitté divers horizons pour suivre ce colloque alors je nous dis à tous bienvenus. Alors le phénomène de stagflation est la situation d'une économie qui souffre simultanément d'une croissance économique faible ou nulle. Elle est une contraction de<stagnation> et d'<inflation>. Elle peut être due à une hausse du prix des matières premières. Cette hausse vient augmenter les coûts de production des entreprises qui, pour conserver leurs marges, vont augmenter les prix des biens et services. Si cette situation  perdure, cela peut entraîner une inflation durable et faire chuter la consommation. La croissance économique diminue et la stagflation peut s'installer.
Je continuai mon exposé pendant des minutes durant. La salle était silencieuse et chacun m'écoutait. Certains d'entres eux notaient.
À la fin, les questions se mirent à pleuvoir. Je fus obligée de répondre sous ordre du maître conférencier. Je me retrouvai à tracer le schémas pour permettre à mes auditeurs de mieux me comprendre. Au final, j'avais dirigé ce colloque jusqu'à la fin.
Toute la salle se leva et m'applaudit. Ce thème était vraiment important car toutes les entreprises en sont victimes mais ne disposent pas d'assez de ressources pour lutter contre. J'ai ainsi ravi la vedette à Cheikh.
Je rejoignis ma place et il mit fin à la séance de ce jour. Il était 17 heures, je courus aux toilettes appeler mon chéri et prendre aussi des nouvelles de mes enfants. Je passai près de 30 minutes au téléphone avec Mario et n'eut été que j'ai coupé on n'en serait encore là. Quand j'appelai ma mère, elle m'accueillit avec des injures. J'avais en effet promis passer la voir le jour de mon départ car elle avait dit vouloir me parler à propos de Dariane. Cela m'avait échappé. Quand même je pus parler avec mes enfants qui paraissaient heureux. J'en fus comblée. Quand je sortis, je me rendis sur le parking à la recherche de ma voiture. Je me rapppelai que j'étais rentrée dans celle de Cheikh ce matin.
Je le vis arriver de loin avec Hortense. Je les rejoignis. Hortense me félicita pour cet exposé que je n'avais même pas préparé.
Je tendis la main à Cheikh. Il savait ce que cela veut dire.
Il enfouit 5 billets de 10 milles dans ma main. Ouais j'avais gagné le pari. Il avait la haine.
-Je peux comprendre? Demanda Hortense.
-Il se trouve que ton cher maître conférencier m'a lancé un défi pensant que je n'allais pas le relever. Avec ces billets, il a payé sa perte à lui, dis-je en éclatant de rire.
Hortense éclata aussi de rire et on passa toute la soirée à se moquer de lui.
On alla dans un nightclub pour fêter ma victoire en quelque sorte. Je n'étais pas trop fan de l'alcool donc j'en prends toujours modérément. Au plus deux verres. On regarda les jeunes comme nous danser, on prit des photos et à 23 heures, direction l'hôtel. Hortense fut la première à rejoindre sa chambre. En entrant dans la mienne, Cheikh s'y invita sans mon autorisation.
-Cheikh sors.
-Calme toi. Je n'ai pas envie de me retrouver tout seul là-bas. Juste le temps que le sommeil vienne et je rejoins ma case.
J'acceptai. Je me jetai sur mon lit fatiguée. Il se coucha à côté de moi, le regard au plafond. On aurait dit des adolescents. On se mit à parler des autres participants, se moquant de certains ou parlant de l'autre. On aurait dit de vrais complices. Hortense nous avait ingéré le gêne du kongossa. On éclatait bruyamment de rire en donnant des surnoms à certains, on arrivait à envier certains couples où à dire comment l'autre marchait mal. En gros nous eûmes accumulé en cette soirée là assez de péchés. Je lui tournai dos car le sommeil me prenait peu à peu.
-Mberry.
-Hum
-Il faut que je rejoigne ma chambre.
-Ok.
Je me levai pour lui ouvrir la porte. Mais il ne bougea pas.
-Quoi?
-Viens m'aider à ouvrir cette montre.  Si je rentre dans la chambre je ne pourrai le faire seul.
J'allai vers lui pour l'aider. Ce fut difficilement je parvins à l'ouvrir.
Il me serra par la taille.
-Euh Cheikh tu partais.
Il me regardait comme si j'étais la seule à exister. Il fixa mes lèvres et ensuite mes yeux comme si il réquérait ma permission. Moi je me contentai de le regarder.
-Je peux ? Demanda t'il
-Je ne sais pas de quoi tu parles ? Dis-je
-De ça.
Et il prit possession de mes lèvres.  Et gourmande que je suis, je répondis aussitôt à ce baiser tentateur. Comme si je l'attendais. Ces lèvres n'avaient pas perdu leur goût mais elles étaient devenues plus molles. Aussitôt les visages de Mario et Dana me vinrent en esprit. Je mis fin au baiser.
-Tu dois t'en aller.
Il pencha ma tête et s'attaqua à mon cou.
-On en a tous les deux envie...
-Non Cheikh.... tu. Ahhh
Il m'avait mordu légèrement le cou. Il savait que c'était l'un de mes points faibles. Il revint sur ma bouche et m'embrassa de plus. Je fondis et je voulus plus. Il le comprit et me fit valser sur le lit et prit le dessus. On se regarda dans le blanc des yeux essayant de déceler dans le regard de l'autre, une raison pour mette fin à cette bêtise. Mais on voyait plutôt une flamme. Une flamme qui avait semblé s'éteindre depuis 6 ans et qui maintenant refaisait surface. Il me caressait la tempe et enfouit son visage dans mon cou.
-Cheikh..
-Chut... Juste ce soir mon amour, juste ce soir.
Je hochai la tête. Que faisions-nous? Nous sommes mariés....

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant