-Madame, nous pouvons vous assurer que vous aviez été réceptive à tous nos examens. Je ne vous mentirai pas. Votre cas, c'est un miracle. Durant toute ma carrière, j'en ai vu des miracles mais jamais de cette intensité. Je ne peux vous souhaiter qu'une bonne convalescence et vous conseiller de croquer la vie en pleines dents, car ce n'est pas pour rien si une deuxième chance vous est offerte.
Le docteur me serra la main. J'étais assise dans un fauteuil roulant, toute souriante aux remarques du médecin.
-Au revoir madame. Et j'espère ne plus vous revoir de sitôt. Enfin sauf si c'est pour vous examiner en cas de grossesse.
Il me fit un clin d'œil et sortit.
-Apparemment tu attires beaucoup plus les médecins. Tu devrais essayer de te remarier avec l'un d'entre eux.
Ma mère lui jetta un regard noir. Cheikh était un goujat. Rien de plus. Il se proposa pour me conduire jusqu'à la voiture.
-Non merci je peux me débrouiller toute seule. En plus je le laisserai à l'entrée de l'hôpital. C'est pour éviter que je ne me fatigue.
-Eh ben dis-donc ce médecin, il a de la galanterie qui circule dans ses veines. En plus j'ai cru que tu y resteras pour l'éternité. Dommage.
Je ne répondrai pas à ses piques.
Je savais qu'il me provoquait, attendant que réponde à mon tour. Ce serait lui donner trop d'importance.
-Mais laisse la respirer Cheikh.
-Tata c'est entre elle et moi.
Ma mère nous laissa en arrière pendant qu'il poussait la chaise roulante.
-Donc comme ça tu ne veux pas répondre.
-Faut souvent apprendre à te méfier de l'eau qui dort.
Il se tut et contracta sa mâchoire. J'étais satisfaite de ma petite victoire. Car il n'avait plus prononcé aucune parole jusqu'à la voiture. Je me levai et fit un geste à l'infirmière qui prit l chaise, la plia et me fit un signe d'au revoir.
-Prenez soin de vous madame.
Je lui souris faiblement et montai en avant vu que ma mère s'est installée derrière.
Après 5 minutes de route, il dit :
-Tu veux qu'on s'arrête quelque part pour manger??
-Non. Je veux juste rentrer me reposer.
Je me rappelai que ma mère était derrière.
-Maman tu veux qu'on s'arrête pour prendre un pot ??
-Non je suis aussi fatiguée. Prendre une bonne douche m'aiderait.
Le trajet se passait en silence. Maman s'endormit et il ne restait que nous deux.
-Et maintenant ?
-Et maintenant quoi??
-Tu comptes faire quoi de ta vie? Un nouveau départ?
-Oui un nouveau départ. Partir loin avec mes enfants.....
-Eh je te stoppe tout de suite. Ce sont aussi mes enfants. On doit s'asseoir pour en parler.
Il s'arrêta devant un glacier et descendit. Il revint 5 minutes plus tard. Je le regardai en signe d'interrogation.
-Xale yee ko moom( c'est pour les enfants).
J'en fus touchée par l'attention qu'il portait à ses enfants. C'était indéniable. Il était un père attentionné. Je m'en voulus secrètement de lui avoir caché cette vérité.
-C'est seulement à tes enfants que tu as pris ça ?
-À qui d'autre devrais-je en prendre. ?
-Moi.
-En vertu de quelle propriété ??
Je le toisai. Mieux vaut ne pas lui répondre.
-Tu n'es pas mon enfant pour que je puisse te prendre de la glace.
-Je te rappelle que c'est moi qui ai mis au monde ces enfants là.
-Eh Mberry tu viens de dire que tu ne voulais rien. C'est pour ça je ne te l'ai pas pris.
-Parle toujours.
Je fermai les yeux et fis semblant de dormir. Il m'énervait déjà.
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Si quelqu'un me dit qu'il arrive à comprendre la femme je lui dirai qu'il ment. Elles sont tellement imprévisibles que je me demande si elles sont des êtres humains. Quelqu'un qui me dit qu'elle n'a envie de rien et qui se fâche après parce que je ne lui ai pas pris une glace. J'en aurai vu de toutes les couleurs.
Je conduisis lentement jusqu'à destination pendant qu'elle faisait semblant de dormir. Le gardien ouvrit et je m'engouffrai dans la maison. Aussitôt que j'ai garé, les enfants coururent vers nous.
-Papa, maman.
Dewel était derrière sur la terrasse marchant à 4 pattes. Elle essayait d'être rapide mais les autres la dévancèrent. J'avais toujours cette sorte d'image de ma famille en tête. Être accueilli par les cris de mes enfants a été un de mes rêves les plus fous.
- Vous faites doucement avec maman d'accord ?
Ils allèrent vers elle et lui prirent chacun une main. Son visage aussi rayonnait, totalement différent de celui qu'elle affiche quand elle me parle. Dewel vint enfin vers nous mais me dépassa et alla vers ses frères. Mberry ne l'ayant pas remarquée, elle tira sur la longue robe de Mberry pour attirer son attention sur elle. Quand Mberry la vit elle sourit et se rabaissa pour la prendre.
-Même Dewel a marché à 4 pattes pour me souhaiter la bienvenue. Je suis gâtée moi.
-Mberry entrons. Tu ne dois pas trop rester debout.
Sa démarche n'était pas encore bien assise. Elle titubait encore.
Ses grands parents étaient assis, ainsi que ma mère. Tout le monde préparait apparemment son arrivée.
On discuta beaucoup entre nous et on ne vit pas l'heure passée. On se leva pour se rendre à table. Mon père aussi nous avait rejoint et on ressemblait à une famille. Ma mère et tata Coumba continuèrent de s'éviter. Cette dernière ne s'invitait aux discussions que quand tout le monde sauf ma mère parlait. Elle avait érigé une assez solide barrière.
-Mberry doit dormir accompagnée pour qu'on veille sur sa température et pour qu'elle puisse prendre les médicaments aux heures prescrites.
Tata Coumba avait l'air fatiguée. Elle avait assez fait. Pendant près de 4 mois, elle a passé des nuits pas très confortables.
-Ne vous inquiétez pas. Mberry dormira dans ma chambre.
Et comme prévu madame affichait un air incrédule.
Elle était sur le point de protester mais je ne lui donnai pas le temps.
-Tata, je pense qu'il est temps que tu ailles te reposer. Je sais à quel point tu es fatiguée et manques de sommeil. Je prendrai soin d'elle. Ne t'inquiètes pas.
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...