Cheikh était surpris de me voir. Il ne savait visiblement quoi me répondre. J'avais lu une certaine lueur de tristesse dans son regard. Ce petit je l'ai toujours voulu pour ma fille. Il est raffiné, respectueux, imposant, pieux et beau. Tout ce qu'une femme normale aurait désiré. Mais pas ma folle de fille. Cette fille allait finir par me tuer. On était toujours au pas de la porte.
-Chéri c'est qui?..
Une jeune fille s'approcha de Cheikh. Je la détaillai du regard. Elle est claire et plutôt bien spécimen mais svelte, tout le contraire de mon bébé Mberry. Ah cette fille, elle a laissé sa place à une étrangère. L'accent de la voix de la fille me permit de savoir qu'elle avait grandi en France. Je n'allais pas culpabiliser Cheikh, je connais ma fille et je la savais très têtue. Ce qui urge c'est de savoir où elle est. Je sortis de mon état de torpeur quand:.
-C'est qui elle? demanda Abdou.
Visiblement il était en colère contre son fils pour ce mariage sans sa permission.
Cheikh nous fit entrer. Sa femme monta sans même adresser une parole à ses beaux parents. Cela me choqua mais je ne dis rien. Je ne voulais pas paraître grossière.
-Papa, je sais que tu as besoin d'explications mais les choses se sont déroulées si vite que...
Abdou le coupa d'un geste de main.
-Tout ce que je veux savoir c'est l'endroit où se trouve Mberry. Tu es assez grand pour prendre tes décisions .
Cheikh baissa la tête un instant avant de le relever.
-Papa ça fait un mois que j'ai perdu contact avec Mberry.
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Mon ventre grossissait. Ma grossesse était maintenant visible. J'étais heureuse chaque fois que je touchais mon ventre et sentait le bébé bouger. L'écho a révélé que c'était une fille. Je pensais à tous les prénoms possibles. C'était une tâche que faisaient les deux parents. Mais hélas..
Mes pensées se portèrent vers Cheikh. Je repensai à cet au revoir froid et glacial comme si je n:avais jamais compté. Je soupirai et m'adossai contre ma chaise, le regard en l'air.
-Madame, la livraison des fruits est effective. Les ouvriers ont commencé le boulot.
C'était ma secrétaire. Je suis ma propre patronne, j'ai des employés à mon service.
-Bien, n'oubliez surtout pas de doubler l'effectif.
Elle sortit de mon bureau. Je la suivis à mon tour et me rendit dans la salle de préparation. C'était la salle la plus importante de mon entreprise. Tout un système d'hygiène y est présent. J'aime produire des jus remplissant les meilleures conditions d'hygiène.
Je vois mes employés à la tâche. En un mois j'avais réussi à remettre sur pied cette entreprise.
Je rentrai à la maison aux environs de 18 heures. J'avais pris une domestique qui m'aidait dans les travaux. Mais c'était plus pour avoir quelqu'un avec qui rester. La sensation d'être épiée avait repris. J'avais peur de dormir seule et je passais la nuit éveillée ou parfois je dormais sous médicaments. Mon gynéco me l'a ensuite interdit argumentant que c'était mauvais pour mon bébé.
-Bonne arrivée madame, me fit la domestique.
Je lui lançai un merci et me dirigeai dans ma chambre. Malgré qu'elle soit là, je ne lui permettais pas de préparer mon manger. Mon père me disait toujours que c'est important de préparer soi-même. Je me rendis ensuite à la cuisine.
Mon regard tomba sur Fati qui me fixait durement. Je l'attrapais toujours quand elle fait ce geste. Elle avait une mauvaise façon de me regarder et quand elle voyait que je la regarde elle se met à sourire. J'ai très peur d'elle vu que je connaissais très peu de choses sur elle. Son regard me glaçait le dos. J'étais dans une ville étrangère. Je lui lançai à mon tour un mauvais regard pour lui faire comprendre que je n'étais pas intimidée. Que me voulait cette fille? J'avais pensé à la libérer et choisir une autre venant du sud. Je finis de préparer, lui servis son repas et m'assis devant une série télévisée.
À 21 heures je me rendis dans ma chambre. Je n'avais dutout pas confiance en cette fille. Je bloquai ma chambre à deux tours et me couchai. Je pensais encore à Cheikh, comment aurait été notre vie en famille, combien aimant serait ii. Un bon père, un bon mari. Je fis violence sur moi même. Je ne devais pas penser au mari d'autrui. J'avais laissé filer ma chance. Je devais assumer les conséquences. Je n'étais plus heureuse. Mais je prenais toujours soin de moi. La chance vous suit quand votre apparence lui plait.
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Mais j'etais certaine d'avoir fermé cette porte à clés. Je me levai peureuse. Seigneur mon enfant. Faudrait pas que mes cauchemars refassent surface. Je me dirigeai vers la cuisine car j'entendais un bruit provenant de là. Mon cœur cognait fort. J'arpentai les couloirs pieds nus, transpirant à grosses gouttes. A l'entrée de la cuisine, je vis une flaque d'eau. De l'eau coulait mais je ne sais d'où. Mais un bruit persistait toujours. Je m'avançai et vit une petite fille avec un marteau. Je ne voyais pas son visage. Elle frappait à coup de marteau un bébé qui ne pleurait pas. Elle frappait comme on le fait en voulant enfoncer un clou dans le mur. Là scène était horrible. N'en pouvant plus je criai.
-Arrête.
Elle stoppa et me regarda. Elle avait une face de bête. Je retins un cri. Doux Jésus. Elle se leva et avança vers moi. Je reculai lentement. Je vis que l'eau venait d'elle. Elle avait porté une cagoule noire. On aurait dit qu'elle sortait d'un marigot. Elle gardait toujours le marteau et s'avança dangereusement. Je n'avais rien à portée de main à lui lancer. Dans quoi me suis je fourrée. ?
Elle parla.
-Elle ou toi?
Je reconnus ma voix quand j'étais petite. Je mis du temps à comprendre qu'elle parlait du bébé. Je devais choisir entre ma vie ou celle de ce bébé. Mais je ne connaissais pas le bébé en question. Je jetai un coup d'œil sur l'enfant. Elle paraissait sereine et n'avait pas peur. Comme tout bébé, elle avait un doigt dans la bouche qu'elle suçait. La scène m'émut. Mais aussitôt je pris peur. Et si il s'agissait de mon bébé. Je regadai la petite fille au cagoule. Elle me fixait toujours comme le fait ma domestique. Je m'attardai pas sur cet aspect.
-Mberry, elle ou toi?
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...