Avarice de sentiments.

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-Mon client ici présent a passé près de 6 ans de sa vie sans connaitre ses enfants. L'accusée le lui a bien caché alors que pendant les 3 dernières années il était resté constamment au pays. Alors dites moi Mr le Juge accepteriez vous que pour n'importe qu'elle raison que ce soit une femme vous cache l'identité de vos enfants., ? La justice a tout le temps penché en faveur de la femme. Mais comment une femme menteuse peut s'occuper de l'éducation des enfants.
-Objection Mr le juge. Ce procès concerne la garde des enfants. On me parle pas de valeurs ici. Qu'elle n'insulte donc pas ma cliente.
-Maître évitez de prononcer des propos injurieux.
-Toutes mes excuses. Je disais tantôt que ce n'est facile pour personne d'ignorer l'existence de ses propres enfants pendant des années. L'accusée a mal agi en le cachant à mon client. Pourquoi doit-on chaque fois se baser sur l'état d'âme de la femme, sur sa vulnérabilité. Les hommes ne sont-ils pas aussi des humains, n'ont ils pas de sentiments, ne sont-ils pas aussi vulnérables. ? C'est parce que les femmes savent que la loi a tendance à les favoriser c'est pourquoi elles passent leur temps à offenser les hommes. Et cette femme que vous voyez là ne mérite plus jamais de revoir ces enfants. Madame....
-Objection. Mais Mr le juge...
-Objection rejetée. Continuez Maître  Mina.
Je voyais mon avocat se tenir les cheveux. J'étais assise et je regardais cette avocate me dénigrer devant tout un public. Que cherchait-elle à faire. ? J'étais mal dans ma peau. Je regardais Cheikh. Il était visiblement content de l'exploit de son avocate qui ne faisait que lui sourire. C'était donc ça ? Entrer dans les bonnes grâces de son client. Nos yeux se croisèrent, j'essayai de lui communiquer mon amertume, pour qu'on puisse mettre fin à ça. Je reconnaissais mes erreurs mais j'avais aussi mes raisons. Le procès se déroulait mais je ne suivais plus. Quelques instants plus tard, les gens commencèrent à sortir de la salle d'audience.
-Mberry sortons. On doit revenir dans 15 minutes pour écouter le verdict.
Mario m'aida à me lever. Je m'installai sur un banc dans le couloir. Les visages de mes enfants me vinrent en esprit, ces enfants que j'allais perdre. Oui je le sentais j'allais perdre ce procès.
15 minutes s'écoulèrent et on rejoignit la salle.
-La cour décide que la garde exclusive des enfants revient à Mr Cheikh Dieng  qui peut essayer de revoir certains paramètres avec l'accusée.
Je ne voulais plus entendre la fin. Je sortis. C'était fini. J'avais perdu mes enfants. Cheikh les amènera ai Canada. Je resterai seule pour de bon. Ces enfants m'illuminaient. C'est grâce à eux ma tristesse ne se dévoilait pas.
-Tu aurais pu éviter tout ça en me disant dès le début qu'on a eu des enfants.
Il affichait un mauvais sourire. Je le regardai avec un visage mouillé. Je vis de loin tonton Abdou monter les marches du perron.
-Papa. ?
-Cheikh ne t'ai je pas interdit ce procès. ? Es tu satisfait maintenant ?
-Oui je suis satisfait. Dis-moi comment aurais-tu réagi si maman te cachait mon existence. ? Tout Dakar aurait tremblé.
Je les laissai et attendit mon mari dans la voiture. Cheikh me rejoignit toujours.
-Prépare les valises des enfants je passe les chercher le soir.
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-Maman quand tu n'étais pas là, Dariane a pris du chocolat dans le frigo.
Je m'assis au salon les observant. C'était mon dernier moment avec eux. Inconsciemment les larmes sortaient seules.
-Maman tu pleures, dit ma petite fille en s'approchant.
De ses toutes petites mains, elle me nettoya le visage. Cela accentua mes pleurs.
-Pleure plus d'accord.
Ils montèrent sur mes cuisses et me firent des bisous. Je n'avais pas envie de les laisser partir. Mon monde s'écroulerait. J'envisageai de m'enfuir avec eux. Partir loin, où Cheikh ne nous retrouvera jamais.
-Maman,,
Les pleurs de mon fils me ramenèrent à la réalité. Le sang coulait de son doigt.
-Tu as quoi là Dayan. ?
-Il s'est blessé avec le couteau.
-Je t'ai plusieurs fois interdit de t'amuser avec les objets tranchants. Tu es trop têtu. Dariane va m'amener la trousse de secours.
Je lui arrangeai ça  malgré ses cris.
Je le blottis contre moi en essayant de le calmer.
-Papa vient vous chercher. On ira faire vos valises.
Ils savaient de qui je parlais puisqu'ils appelaient Mario, tonton.
Je lis de l'incompréhension dans le visage de mon fils mais Dariane était très heureuse. Je me sentis mal. Préférait -elle son père à moi. ?
Avec Aïcha je leur fis leur valise.
-Maman moi je veux rester avec toi.
-Non Dayan, tu vas rester avec Papa et maman viendra te voir.
Le soir arriva très vite. On était tous à table quand Cheikh vint avec sa mère. Dariane quitta la table et se jetta à son cou. Je lui demandai d'attendre que les enfants finissent de manger. Mario ne participait pas à la discussion comme si il s'en foutait royalement. Je savais qu'entre les enfants et lui ce n'était pas l'amour fou mais je n'aimais pas cette façon dont il ne se préoccupait pas d'eux, son manque d'affection envers mes enfants.
-Mario tu ne dis rien?
-Par rapport à quoi?
-Aux enfants.
-Que vais-je dire. ? Leur père est là non. Eh bien au revoir à eux.
J'aurai du me taire.
Quand le repas fut terminé je les accompagnai à la voiture. Tata Fanta était contente de voir ses petits enfants. Et Cheikh tous ses traits s'illuminaient.
-Cheikh on peut parler une minute. ?
Il me toisa. Je m'éloignai et il me rejoint.
-Je.. Par rapport aux enfants. J'aimerais passer les voir demain, je..
-Désolée on prend un vol pour tout à l'heure.
Mon cœur bondit.
-Cheikh tu ne peux pas me faire ça. Tu sais combien ils sont importants pour moi.
-Tu aurais du y penser Mberry. Tu aurais du y penser. Tu as passé assez de temps avec eux, c'est à mon tour. Et peut être quand ils seront majeurs, ils décideront si ils ont envie de te voir.
-Cheikh tu ne peux pas me séparer de mes enfants je t'en supplie.
-Mais toi tu l'as fait n'est-ce pas, railla t'il.
Je me mis à genoux. Pour mes enfants j'étais prête à tout. Il ne me regarda pas, prit les enfants dans la voiture et s'en alla. Mes enfants.

SHIELDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant