Je ne savais plus quoi faire. Quand Aïcha m'avait appelée me disant que ma fille était sur le point d'accoucher, je suis rentrée dans tous mes états. Là, je suis devant les médecins qui voulaient faire une césarienne à Mberry qui s'était évanouie durant l'accouchement.
-Madame vous devez vous décider. La vie de votre fille est en danger. Vous devriez aussi savoir que cette césarienne n'est pas une porte de sortie. On peut arriver à les sauver tous deux, comme on peut les perdre. Vous devriez être au courant des risques.
Je pris ma tête entre mes mains. J'ordonnai qu'on procède à la césarienne. On me remit un papier que je signai, preuve que j'avais accepté cette opération en connaissance de cause. Je les laissai et allai voir mon petit fils. Il était sous couveuse. Je l'observais à travers la vitre de la nursery. Il était bien gros comme Mberry. Des larmes de joie coulaient. J'avais de petits enfants. Gildas aurait été là pour contempler ces merveilles avec moi. Je priais au fond de moi qu'Allah puisse aider ma fille dans ce combat que les hommes avaient livré contre elle.
Quelques heures plus tard, Abdou et Fanta me rejoignirent. Ils observaient avec allégresse le bébé. Je remarquai que Fanta était réservée mais je ne taillai pas d'importance à ça.
-Et Cheikh? Demanda Abdou
Je ne savais pas quoi répondre à cette question. Aïcha m'avait dit ce qui s'était passé mais je ne voulais pas tergiverser là dessus. Il a déjà assez fait.
-Ne me dis pas qu'il n'est pas venu. Et qui a conduit Mberry à l'hôpital ?
-Aïcha, répondis je simplement.
-Aïcha a conduit Mberry à l'hôpital ? Mais c'est le comble. Cheikh n'était il pas là ?
Je voulus répondre quand Fanta prit la parole.
-Abdou laisse mon fils respirer d'accord. Il a quoi à faire ici ? Est ce son enfant ? Tu places toujours Mberry au centre de ta vie. Je te rappelle que Cheikh est ton fils et l'unique. Tu ne le soutiens nullement. Tu passes ton temps à le réprimander pour une fille qui ouvre ses jambes au premier venu. Réfléchis bien. Mon fils ne mérite pas ça après tout ce qu'il a fait. Laisse le vivre sa vie de couple comme il l'entend. Il l'a déjà recueilli chez lui. Tu veux quoi? Qu'il assume la paternité d'un enfant qui n'est pas le sien. ?Qu'elle aille donc chercher le père de son enfant.
Je me levai et sortit. J'en avais assez entendu. Fanta était très en colère et ce n'est dans la colère qu'on dit ce qu'on pense réellement. J'avais envie sur le champ que ma fille quitte la maison de Cheikh. Ce n'est pas que nous manquons de moyens. Mais Mberry doit rester près de Cheikh. C'est ce que la vieille guérisseuse m'avait dit. Si je ramenais ma fille d'un coup de tête, elle mourra sûrement.
J'ai comme l'impression qu'elle n'était pas heureuse. Et aussi Cheikh avait changé. Ce bonhomme que je connais ne laisserait jamais quelqu'un souffrir à côté de lui. J'avais aussi espéré qu'il nous rejoigne à l'hôpital juste pour avoir de ses nouvelles mais rien. Je me résolus à accepter ce qui se passait. Fanta a de la rancoeur envers ma fille, Cheikh ne la considère que comme une inconnue. Ah Mberry si tu pouvais me parler et me dire qui est le père de ton enfant.
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-Maman regarde comment elle te ressemble. C'est fou.
Ma mère avait les larmes qui brillaient au coin d'œil. J'avais mes deux petits anges dans les mains. Je n'arrivais pas à croire que j'avais donné naissance à ces jolis anges. Mes anges. J'étais émue. Seules ma mère et Aïcha étaient avec moi. On partageait ensemble l'arrivée de mes amours.
-Maman, Cheikh est venu?
Elle me regarda tristement. J'avais obtenu la réponse à ma question. Mon intérieur bouillait. J'avais envie de crier mais je me retins. Je ne devais rien attendre de lui. Il fallait vraiment que je le sorte de mes pensées.
On nous libéra le lendemain et on rejoignit la maison. Tonton Abdou a fait décorer la chambre des jumeaux. C'était si féérique. Il a aussi recruté un gardien. Maman était rentrée avec moi. Elle s'affairait à laver les bébés et me laver aussi. Je ne vous mentirai pas, c'était une rude épreuve.
Au bout de 3 mois, mes plaies cicatrisaient peu à peu. Mes bébés grandissaient et étaient tous gros. Mash'allah ils étaient mignons. On ne pouvait pas tout de suite noter la ressemblance avec Cheikh car tous les bébés se ressemblent. En parlant de lui il ne m'a pas appelé ni rendu visite. Je recevais toujours de l'argent sur le compte mais je ne le touchais pas. Je n'avais pas besoin de son argent pour vivre.
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-Mais chérie fais vite, nous allons manquer l'avion, criai je à l'endroit de Dana qui faisait je ne sais quoi à l'intérieur.
On avait décidé de passer une année entière au Canada en guise de vacances déjà pour me faire pardonner. Mon chauffeur descendait nos valises à l'aide de la domestique. Moi je n'avais gardé qu'une seule valise mais Dana, à croire qu'elle vidait son amoire.
Entre nous, les choses vont pour le mieux. J'aime ma femme. Je crois qu'on avait besoin de ces différentes épreuves pour comprendre qu'on était fait l'un pour l'autre. Je sortis la voiture. Je remarquai que l'autre portail, enfin celui de Mberry était ouvert. Depuis près de 6 mois qu'elle vit là, c'est la première fois que je voyais le portail ouvert. Aussi, il faut l'avouer, je ne sortais presque plus. Je vis une voiture sortir de la maison. Une minute plus tard, Mberry sortit avec sa mère, chacune gardant un bébé. Mon cœur se serra. J'avais eu vent qu'elle avait accouché. Mais je ne savais pas que c'était des jumeaux. Tant mieux pour elle. Je m'attardai sur elle. Elle avait pris plus de rondeurs et ses seins étaient plus voluptueux. Comme elle me faisait dos, je remarquai ses fesses que j'aimais tripoter.
Seigneur, pourquoi cette tentation? Je détournai mon regard et au même moment, elle se retourna et nos regards se croisèrent. Je sentis une décharge en moi. Il y avait une sorte de contradiction en moi. Mon for intérieur me demandait de me rapprocher d'elle mais mon corps n'obéissait pas. On se regarda ainsi pendant une minute. Sa mère lui toucha l'épaule et elle rentra dans la maison. C'était comme si il y avait une éternité que je ne l'ai pas revue.
Ma femme vint et nous montons. L'aéroport était à 15 minutes de chez nous. Mes pensées étaient toujours vers Mberry. Tout à l'heure je proclamais combien j'aimais ma femme et voilà qu'une autre hante mes esprits. Non je ne pouvais pas faire cela à ma femme. Mberry m'a assez blessée pour que je laisse une seule de mes pensées en son encontre.
Je m'en allais loin de ce pays où tout a commencé. Il le fallait. Loin de cette femme qui m'a blessé.
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SHIELD
Romance-Mais maman, on est en plein 21 ème siècle tu ne peux pas m'imposer un mariage, souffla Mberry hors d'elle. Mberry RANDOLPH une agouda du Bénin se trouve coincée par sa mère sénégalaise qui essaie de lui arranger un mariage avec un renoi qui a gran...